Qui peut gérer la marée noire PETROCI ?

Sa connaissance de l'écosystème pétrolier pourrait être un avantage pour PETROCI
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Tout a commencé le 06/08/2021, jour de la nomination de M. Vamissa Bamba à la Direction Générale de PETROCI Holding. Seulement, voilà ! Juste à peine un an après sa prise de fonction à la tête de la société d’état, un audit interne est diligenté dès juin 2022. En cause ? Le constat d’un écart de stock de 17.000 tonnes de gaz butane, pour un préjudice estimé à 09 milliards FCFA !

Les contrôles et vérifications suivent leurs cours et, un an plus tard, la sanction tombe ! Le 04/05/2023, le conseil d’administration de la PETROCI suspend M. Bamba de son poste et confie l’intérim de celui-ci à Mme Mélaine Koné, conseiller technique au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de Côte d’Ivoire. Dès cet instant, alors que l’instabilité sociopolitique mondiale impacte durement les ménages et que le démarrage de la première phase d’exploitation du gisement Baleine – un gisement en qui l’Etat ivoirien fonde de grands espoirs – est prévu pour la fin d’année 2023, la seule question en sortie de pipeline est la suivante : Maintenant que le mal est fait, qui pour endiguer la marée noire PETROCI ?

Plus qu’une fuite, l’information fait déjà grand bruit. En effet, selon nos sources, un nom, bien connu de l’industrie pétrolière mondiale, s’écrit, en lettres capitales d’imprimerie, sur les petits papiers du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie, ainsi que sur ceux de la Présidence. Ce nom c’est celui d’une femme : Mme Fatoumata M’Balou Sanogo. Il faut dire que celle qui se positionne, déjà, comme la solution, à long terme, pour la gestion de la société publique ivoirienne PETROCI a une expertise internationale qui parle pour elle.

Diplômée de l’Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro (INP-HB) et titulaire d’un Executive MBA, cette dame des plateformes (offshore et onshore) cumule une vingtaine d’années
d’expérience à des postes stratégiques, dans la sphère des sept sœurs, en Afrique, aux Etats-Unis, en Europe et au Moyen-Orient.

Au début des années 2000, elle est d’abord Ingénieure Sénior chez Schlumberger. Pour la firme, elle est en charge de la conception, de l’exécution et de l’évaluation d’opérations techniques, de finitions de puits de forage, du marketing vente, etc. En août 2011, OMV Petrom, une compagnie autrichienne la recrute comme Ingénieure Sénior de Production. A ce titre, en plus des actions précitées, elle assure le mentorat des nouveaux ingénieurs et est responsable, auprès du conseil d’administration, du bilan technique, financier et économique de chaque opération de complétion.

En 2013, elle rejoint TotalEnergies et y occupent différents rôles à responsabilité, notamment en Angola, en Algérie, en Ecosse et en France, toujours dans son champ d’expertise. En Avril 2021, elle est nommée Directrice des projets puits pour la multinationale, en France. Dans ce cadre, elle assume le coaching des équipes, la gestion budgétaire des projets, l’expertise en Liaison Couche Trou, les études projets des filiales du groupe au besoin et bien d’autres tâches.

Consultante, un certain temps, sur des projets pétroliers d’ENI, Exxon Mobil, BP et Shell Group (au sein d’Halliburton) à Bassora, en Irak, elle décide de mettre sa qualité au service de l’Afrique, par l’entremise de MAROIL ; son cabinet conseil spécialiste en diverses activités relatives au secteur pétrolier, à savoir : Le consulting, les ressources humaines, la formation, l’inspection et la maintenance techniques, etc.

Avec son cabinet, elle accompagne des pays africains tels que la Mauritanie et le Sénégal dans le développement de leur secteur pétrolier. En outre, MAROIL offre, aussi, ses services à des géants internationaux de la production et de l’exploitation de l’or noir et de ses dérivés. Parmi eux, peuvent être cités, par exemple : Exxon Mobil, Hercules Offshore, Halliburton, Sapura Energy…

C’est donc fort de son ingénierie que, depuis 2015, Mme Sanogo et son cabinet conseil sont au côté de PETROCI, afin de lui délivrer de l’assistance technique, des inspections et bien d’autres services de gestion de projet. Et cela, en plus de l’accompagnement apporté à la Direction Générale des Hydrocarbures (DGHCI) sur le dossier FPSO-baleine et son apport dans la définition du cadre réglementaire juridique du contenu local et sa plateforme de gestion numérique.

Clairement, Fatoumata SANOGO semble être la femme de l’emploi. Pourquoi ? Premièrement, elle a l’expertise et l’expérience requise. En second, elle est bien au fait des dossiers locaux sur le domaine, notamment celui de la gestion épineuse, depuis bientôt un demi-siècle, de PETROCI. En tout état de cause, si son profil n’a rien à envier à un autre, sa nomination, à ce poste tant convoité, serait un signe fort de l’engagement du gouvernement ivoirien pour le genre et la parité. Toutefois, malgré tous ses mérites indéniables, Fatoumata Sanogo aura beaucoup à faire si elle veut endiguer, de manière durable, la marée noire PETROCI.

KOFFI-KOUAKOU Laussin