Tech : 125 millions de fichiers malveillants détectés par les systèmes Kaspersky en 2023

Les attaques visent principalement des fichiers windows
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En 2023, ce sont au total près de 125 millions de fichiers malveillants que les systèmes du fournisseur de solutions en cybersécurité et en cyberprotection ont détectés. Selon l’étude, Windows demeure la cible principale des cyberattaques. En effet, la gamme de systèmes d’exploitation a agrégé, à elle seule, 88% de tous les fichiers infectés découverts quotidiennement. Et pour cause.

Il faut savoir que la distribution de malwares, via divers scripts et différents formats de documents, figure parmi les trois principales familles de menaces enregistrées et a représenté, cette année, 10% de toutes les attaques par fichiers malveillants détectés journellement. Ce qui corrobore les observations de Kasperksy, puisque, de 2019 à 2023, ses systèmes ont constaté une augmentation journalière conséquente des fichiers malveillants présentés sous divers formats, notamment Microsoft Office ou PDF, etc. avec une hausse de 53% pour 2023, soit environ 24.000 fichiers.

Cette augmentation s’expliquerait par un accroissement des attaques utilisant des fichiers PDF de phishing, destinés à dérober les données des victimes potentielles. Les chevaux de Troie restent le type de logiciel malveillant le plus répandu. Dans le détail, en 2023, l’usage des portes dérobées a connu une hausse notable, passant de 15.000 fichiers détectés par jour en 2022 à 40.000 en 2023.

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Graphique de la hausse des attaques

Un chiffre d’autant plus alarmant que ces dernières constituent, actuellement, l’un des types de trojans les plus dangereux, car elles permettent aux attaquants de prendre le contrôle, à distance, de l’appareil d’une victime et d’effectuer des tâches comme l’envoi, la réception, l’exécution et la suppression de fichiers, tout en collectant des données confidentielles et en enregistrant l’activité de l’ordinateur infecté.

Vladimir Kuskov a commenté ce bulletin. Pour lui, le paysage des cybermenaces ne cesse d’évoluer, devenant plus dangereux d’année en année : « Les cybercriminels travaillent sans relâche à développer de nouveaux logiciels malveillants, de nouvelles techniques et de nouvelles méthodes pour attaquer les organisations et les individus. Le nombre de vulnérabilités signalées augmente également chaque année et les acteurs de la menace, y compris les gangs de ransomware, les exploitent sans hésiter (…)

En outre, il est devenu plus simple d’intégrer l’écosystème cybercriminel, du fait la prolifération des outils IA (Intelligence Artificielle) qui assistent, notamment, les attaquants dans l’élaboration des messages de phishing de plus en plus convaincants. À l’heure actuelle, il est essentiel, tant pour les grandes organisations que pour le grand public, d’adopter des solutions de sécurité fiables. » A développé ce responsable de la recherche contre les malwares chez Kaspersky.

Les 11 et 12 décembre 2023, un forum sur la cybersécurité, initié par Guinée Cyber Sécurity (GCS) et l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) s’est déroulé dans un complexe hôtelier de Conakry, sur le thème cybersecurité : le rôle central de l’humain. Des professionnels du domaine, venus de divers horizons, y ont discuté de la place de l’humain dans le monde de la technologie. Poussant la réflexion sur le sujet, Mohamed Kaba, Président de Guinée Cyber Security, en ouverture du colloque, a rappelé des chiffres importants : « À l’échelle mondiale, la cybercriminalité a coûté 8 trillions de dollars Américains en 2023. Si on la considérait comme une économie, elle serait la troisième plus grande au monde, après les États-Unis et la Chine. Par exemple, le Nigeria subit une perte annuelle estimée à 500 millions de dollars américains, à cause de la cybercriminalité. Qu’en est-il de chez nous en Afrique de l’Ouest ? Un rapport sur le paysage de la cybermenace en Afrique 2022-2023, publié en juillet dernier, a relevé une augmentation des cyberattaques dans la région. Les organisations financières sont d’ailleurs les principales cibles, avec près de 18% des attaques. Derrière ces chiffres, il y a une vérité souvent négligée. Au cœur de chaque faille de la sécurité, il y a l’humain (…) Mais ne nous y trompons pas ! L’humain n’est pas seulement le problème. Il est aussi et surtout la solution ! »

KOFFI-KOUAKOU Laussin