Des rencontres CAF axées sur le numérique
Ceci n’est pas un poisson d’avril péché hors saison, mais l’annonce d’une confrontation au sommet, sur terrain numérique. Les 15 et 16 avril 2024, un match aller-retour, opposant les cyberattaquants aux cyberdéfenseurs, animera la capitale économique de la locomotive de l’Afrique de l’Ouest. Lors de cette 4 ème édition du Cyber Africa Forum (CAF), sous le thème « Risques cybernétiques et Intelligence Artificielle (IA) : Quelles stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques ? », un ensemble de solutions sera proposé, pour contrer les nouvelles menaces cyber développées par les pirates du web.
Analyse holistique des enjeux et opportunités de l’IA, focus sur le renforcement des partenariats public-privé dans la sphère numérique, à l’échelle régionale comme internationale, les protecteurs du cyberespace entendent affronter, grâce à leur jeu collectif, les défis numériques émergents et, surtout, répondre efficacement aux récentes tactiques élaborées sur fond d’IA. Et pour cause. Avec le lancement public de ChatGPT, en novembre 2022, les styles de jeux changent et bouleversent, significativement, les fondamentaux.
Clairement, l’IA est source d’opportunités, mais aussi de menaces. Car, si les algorithmes intelligents renforcent les capacités défensives des organisations en détectant et analysant les cybermenaces, cette technologie est également exploitée pour la concoction d’attaques de plus en plus sophistiquées permettant de contourner les mesures de sécurité classiques.
Le 09 mars 2023, durant le Knext Abidjan, Kasperky dévoilait que 27.500 entreprises Ivoiriennes échantillonnées par la firme, principalement des PME, ont subi plus de 2,8 millions d’attaques, en 2022.
Dernièrement, le cabinet de conseil et d’audit PwC a conduit le Global Digital Trust Insight. Cette enquête annuelle a impliqué 3.800 dirigeants d’entreprises, dans 71 pays. Les résultats de celle-ci révèlent une perception mitigée de l’émergence de l’IA. Selon le rapport, 72% des entreprises sondées considèrent l’Intelligence Artificielle générative comme une menace potentielle. En réponse à cette préoccupation croissante, bon nombre d’entre elles ont renforcé leurs investissements en cybersécurité, afin de se prémunir contre les cybermenaces.
D’un autre côté, les projections du rapport « Sizing the prize : What’s the real value of AI for your business and how can you capitalise? », toujours produit par PwC, indique que cette technologie pourrait représenter jusqu’à 15,7 % du PIB de l’Afrique, d’ici 2030, pour une valeur ajoutée pronostiquée à environ 787 milliards FCFA.
Face à ces données divergentes, dans un contexte où les attaques cybernétiques exploitant l’IA se multiplient, deviennent de plus en plus complexes à contrer, à détecter et constituent, désormais, le fonds de jeu des pirates du cyberespace, quelles sont les stratégies qu’il faut penser, repenser et développer ?Quels types de coopérations ? Comment encourager et renforcer les collaborations ?
Franck Kié estime que les défis posés par l’arrivée de l’IA et les cybermenaces nécessitent une réflexion urgente de la part de tous les dirigeants d’organisations, qu’elles soient publiques ou privées. Pour le Commissaire Général du Cyber Africa Forum, « en explorant les synergies entre la cybersécurité et l’IA », cette 4 ème édition de l’évènement pour la protection du cyberespace, en Afrique, « stimulera des réflexions stratégiques. Notre objectif est de favoriser une réflexion approfondie sur la manière dont l’IA peut renforcer la cybersécurité, tout en identifiant les défis qu’elle présente. » Souligne-t-il.
Sa Commissaire Générale Adjointe ajoute que « cette technologie disruptive exige une compréhension approfondie de ses fonctionnements et de ses implications en matière de sécurité, ainsi qu’une anticipation des défis futurs. En identifiant les nouvelles menaces cybernétiques, nous serons en mesure de développer des solutions préventives robustes, préparant ainsi nos entreprises, nos organisations et la société civile aux défis de demain. » Argumente Yena Kignaman-Soro.
Le CAF 2023, placé sous la thématique « Enjeux, acteurs et partenariats : quelles solutions pour sécuriser la transformation digitale de l’Afrique », a réuni 2.500 participants, plus de 60 intervenants de renom, environ 70 partenaires et sponsors, ainsi qu’une centaine de leaders des secteurs public et privé. Pour ce CAF 2024, à l’instar des éditions précédentes, la formule est la même. Des tables rondes, des conférences et des ateliers interactifs seront, encore une fois, les outils utilisés pour atteindre le but. Au niveau des initiatives majeures, 04 rythmeront ces deux journées. Le CAF CIO/CISO Club réunira les DSI et les RSSI pour des discussions cruciales sur les défis de la cybersécurité. L’exercice de gestion de crise Cyber sensibilisera les décideurs aux risques majeurs. Le CYBER AFRICA WOMEN contribuera à favoriser l’inclusion des femmes dans le domaine numérique. Enfin, un hackathon permettra de mettre en lumière les jeunes talents du secteur. Une vitrine des meilleures solutions sera également proposée, avec des démonstrations d’exposants de premier plan. Le tout accompagné de cérémonies de remise de Prix, dont le prix Léon Konan Koffi, le Prix Fondation Génération Numérique (FGN), le Prix CAF Média et le Prix Cyber Africa Women. Toutefois, une nouveauté cette année : Un espace BtoB, pour favoriser les rencontres d’affaires et des opportunités de BtoG, est implémenté. Le CAF Média, le plateau médias dédié à la rencontre, est maintenu.
KOFFI-KOUAKOU Laussin
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.