La BRVM dans le Top 5 des bourses africaines après 25 ans d’activité

Le mardi 23 janvier 2024, Dr Edoh Kossi Amenounve a présenté, dans un format phygital (en présentiel et en ligne), au siège de son institution située dans le centre des affaires de la capitale économique Ivoirienne, le bilan 2023 de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Lors de son exposé, il est également revenu sur les activités de la BRVM et a dévoilé les perspectives, pour 2024, de la place boursière Ouest Africaine.

Il convient de rappeler que, début janvier 2023, les premières anticipations accordaient une large préférence aux obligations et recommandaient la plus grande prudence sur les actions, en prévision de la récession mondiale. Si ce diagnostic laissait présager d’une activité globalement dans le rouge, force est de constater que le pronostic a été déjoué.

En effet, en 2023, l’activité s’est contractée du fait d’un contexte macroéconomique caractérisé par une reprise lente et inégale, suivant les différentes régions du globe, sous l’effet d’enchainement de chocs exogènes et endogènes aux lourdes répercussions, notamment depuis la crise de la Covid-19, tels que la succession de conflits sociopolitiques armés, le changement climatique, la création de nouveaux blocs et bien d’autres facteurs qui ont conduit à un durcissement continu des règlementations, afin de contenir leur contrecoup et l’inflation sous-jacente. Malgré ce florilège de vecteurs de risques, la récession annoncée n’a pas eu lieu ! Ou du moins, la tendance baissière n’a pas affiché, sur les graphiques, une inclinaison à 80°.

En 2023, la dette mondiale a atteint 307 mille milliards de dollars, soit 307% du PIB mondial, un niveau record ! Pourtant, le PIB mondial s’est tout de même établi à 2,6% cette année-là, contre 3% en 2022. Comment ce miracle a-t-il été opéré ? Selon le Directeur Général de la BRVM, cela a été possible grâce « aux initiatives des autorités politiques et monétaires en vue d’éloigner le spectre d’une récession économique, la bonne tenue du commerce international, la résilience des entreprises, l’optimisme des investisseurs, la relative amélioration du moral des ménages en lien avec la tendance baissière de la poussée inflationniste (…) »

Une tendance positive suivie par la bourse régionale qui, aux dires de son premier responsable, lui a permis de voir ses principaux indices en hausse, à la clôture de son exercice 2023. Effectivement, au 31 décembre 2023, la bourse de régionale l’UEMOA a enregistré une progression de 7,85 % de son indice BRVM 30, de 1,47 % sur son indice Prestige et de 5,38 % de son indice Composite, ainsi qu’une capitalisation boursière du marché des actions portée à 7.966,95 milliards de FCFA (+5,38 %) avec 46 sociétés cotées et une capitalisation du marché obligataire portée à 10.302,27 milliards de (+15,41 %) avec l’admission de 27 lignes obligataires pour un montant de 2.680,19 milliards de FCFA.

Le 12 septembre 2023, La Bourse Régionale des Valeurs Moblières franchissait la barre des 8.000 milliards FCFA de capitalisation de son marché actions. Le 20 septembre 2023, elle s’est hissée au 5^ème rang des places boursières africaines. Signataire d’un mémorandum d’entente (MoU) pour le développement de la finance durable avec la Bourse du Luxembourg, la bourse régionale continue ses avancées dans la conduite des projets de création de la Bourse des Matières Premières Agricoles de Côte d’Ivoire et d’un marché de produits dérivés à la BRVM. Pour Docteur Amenounve, l’année 2024 est d’ores et déjà, synonyme de nombreux challenges. D’une part, il devra, avec ses équipes, poursuivre les efforts pour l’accroissement du nombre de sociétés cotées et mettre l’accent sur l’augmentation du nombre d’admission de PME, ainsi que sur une meilleure intervention des investisseurs institutionnels. En outre, il devra conjuguer les actions et initiatives pour le développement de la culture boursière des populations, l’essor de la finance durable et de la finance islamique. Enfin, il devra aussi s’atteler à l’ouverture de nouveaux marchés, l’accélération de l’intégration des bourses africaines et travailler à une plus forte implémentation de la technologie dans les activités et process de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières pour plus de célérité et de sécurité des transactions opérées sur la place la boursière commune aux 8 pays membres de l’UEMOA que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et la Togo.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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