Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a présidé ce jour le séminaire de partage de connaissances sur les initiatives de villes intelligentes en Asie et en Afrique, qui se tient du 28 février au 01 mars 2024 à l’hôtel Ivotel à Abidjan.
Le ministre Bruno Koné a salué le rôle essentiel joué dans la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Japon à travers la JICA. Il a rappelé qu’entre 2013 et 2015, la JICA a apporté un soutien déterminant à la mise en œuvre d’un projet majeur, le « Schéma Directeur d’Urbanisme du Grand Abidjan (SDUGA) », qui a permis l’élaboration du Schéma Directeur d’Urbanisme et du Schéma Directeur des Transports Urbains pour le District Autonome d’Abidjan, englobant les 13 communes de la ville d’Abidjan et les 6 communes environnantes, avec une vision prospective jusqu’à l’horizon 2030.
Ce Schéma Directeur, selon lui, approuvé par le gouvernement en 2016, a servi de cadre à la réalisation de nombreux projets urbains et reste à ce jour, la base de toutes les décisions en matière d’urbanisation de la ville d’Abidjan, notre capitale économique, avec toutes ses complexités.
Le ministre a ajouté que plus récemment en 2021, dans l’objectif de renforcer les acquis en vue d’une mise en œuvre réussie du SDUGA, et de répondre aux défis émergents dans le processus de développement urbain, le « Projet d’Opérationnalisation du Schéma Directeur d’Urbanisme du Grand Abidjan » a été lancé, encore une fois, en collaboration avec la JICA.
« Ce dernier projet permettra, entre autres, d’actualiser le SDUGA en tenant compte de l’évolution du cadre socio-économique et de l’expansion urbaine, et d’établir un système de collecte et de traitement des données sur le trafic routier, afin d’améliorer la gestion de la mobilité urbaine dans le Grand Abidjan », a-t-il déclaré.
Bruno Koné s’est réjoui de l’organisation, par la JICA, du présent séminaire ici même, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Le ministre a souligné que dans le domaine des villes intelligentes, l’expertise du Japon est incontestable. « En Asie et partout dans le monde, l’on peut en effet voir les initiatives japonaises être copiées et reproduites. La grande expérience de ce pays en matière de planification et d’aménagement est avérée et mérite d’être montrée en exemple. Le Japon est, à bien des égards, un modèle en matière de transformation socio-économique et de développement urbain.
Son modèle de développement peut servir d’école aux plans économique et urbanistique, et inspirer de nombreux États dans le monde », a-t-il déclaré.
Il a mentionné qu’il y a une semaine, le modèle économique Japonais a été au cœur d’une conférence internationale, à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Abidjan) sur le thème, « Faire progresser l’industrialisation et améliorer la productivité du travail : une voie vers le développement de l’économie ivoirienne ». L’objectif de cette conférence était de permettre une compréhension approfondie du modèle japonais en matière de développement des ressources humaines et d’en tirer des leçons pour la transformation structurelle de l’économie ivoirienne.
Cet événement pour le ministre, vient à point nommé, dans un contexte où partout dans le monde, la superficie des territoires urbains continue d’augmenter à un rythme soutenu.
« Dans certaines parties du monde, l’on assiste même à une artificialisation des sols, c’est à dire une altération durable des fonctions écologiques, biologiques, hydriques ainsi que du potentiel agronomique de ces sols en raison principalement de la transformation des terres à usage agricole, naturel ou forestier en terrains urbains. L’habitat est sans aucun doute, la première cause de cette artificialisation », a-t-il indiqué. Il a fait remarquer cependant que les infrastructures et les routes en particulier, y contribuent également, de même que les commerces et les services marchands. Avec pour corollaire, les graves inconvénients qui en découlent, tels que le rallongement des trajets automobiles quotidiens (entre le lieu de travail et celui de l’habitation), l’encombrement du tissu urbain, la dégradation de la qualité de l’air et de la qualité de vie, la perte de la biodiversité et des services écosystémiques qui lui sont associés, l’augmentation du risque d’insécurité alimentaire. Etc.
Il a également souligné les problèmes urbains dans les pays africains qui sont tout aussi nombreux et multiformes. Entre autres l’insuffisance des équipements et services sociaux de base, avec notamment des problèmes accrus de desserte en eau potable, d’électrification, de transport, la pression sur les équipements administratifs, les pratiques foncières illicites, sources de nombreux conflits, la crise du logement et l’accroissement des bidonvilles, la dégradation des conditions de vie des populations, la pression sur l’environnement et la fragilisation des écosystèmes naturels. « Oui en effet, les villes attirent des populations de plus en plus nombreuses à qui elles offrent de multiples opportunités, mais cela ne va pas sans créer des défis, qu’il nous faut adresser de la meilleure façon », a-t-il regretté.
Face à ces défis, le ministre a expliqué que les pays s’efforcent d’apporter une réponse efficace, en développant de nouveaux modèles urbains qui intègrent diverses technologies. « Cette démarche a conduit à l’émergence des villes dites intelligentes, également appelées villes du futur ou « Smart Cities », a-t-il fait savoir.
Pour lui, la transformation intelligente des villes a permis aux nouvelles technologies d’intégrer progressivement des aspects de la vie urbaine aussi variés que l’économie, l’éducation, les infrastructures, les transports, l’environnement, la sécurité, la qualité de vie, etc.
« L’enthousiasme suscité par la ville intelligente procède aussi de l’optimisation des services publics, d’une sécurité accrue, de transports publics plus accessibles, de la réduction des émissions de carbone, d’une meilleure gestion des ressources de l’environnement, (qui allie notamment développement durable et croissance économique). La ville intelligente, du fait de la diversité des domaines qu’elle touche, est un sujet complexe, qui est l’objet de recherches multidisciplinaires », a-t-il expliqué. A l’en croire, les recommandations de ces travaux permettront à la Côte d’Ivoire, ainsi qu’aux autres pays participants, d’innover dans la conception et la planification urbaines.
Notons que ce séminaire vise principalement deux objectifs, échanger sur les connaissances et les enjeux auxquels chaque pays est confronté en ce qui concerne les initiatives de villes intelligentes, cela afin d’approfondir la compréhension de ce que nos pays devraient viser, et d’identifier le soutien organisationnel et gouvernemental nécessaire. En deuxième lieu, échanger sur les questions urbaines qui prévalent dans chacun de nos pays, afin de favoriser un discours plus approfondi sur l’efficacité des villes intelligentes comme moyen pour résoudre les problèmes urbains auxquels nos pays sont confrontés pays.
Aimé Kouassi
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