De nouvelles découvertes majeures autour du champ Baleine
Moins d’un an après sa nomination à la tête de PETROCI Holding, intervenue le 18 juillet 2023, Fatouma Sanogo peut d’ores et déjà remercier les dieux de l’océan Atlantique et se réjouir du bilan de ses 09 premiers mois au sommet de la Direction Générale de la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire, à participation financière publique, créée en 1975 et dotée d’un capital de 20 milliards FCFA. Et pour cause.
Il faut savoir que l’entreprise pétrolière Ivoirienne à 2 missions principales. D’une part, la recherche et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures et de toutes substances annexes et associées. De l’autre, l’industrie, le transport, le stockage et le commerce de ces matières et de tous les produits et sous-produits dérivés. C’est donc dans le cadre de sa première attribution qu’elle a conclu, avec la compagnie pétrolière Italienne ENI, le contrat qui a conduit, en 2021, à la découverte, au large de la station balnéaire d’Assouindé, dans le Golfe de Guinée, précisément sur le bloc C-205, du champ Baleine.
Etant entendu que celui qui sème n’est pas forcément celui qui récolte, c’est bien Fatouma Sanogo, au titre de son poste, qui est aujourd’hui impliquée dans l’exploitation de ce gisement, dont la 1ère phase d’exploitation a été lancée fin août 2023, soit un mois après sa prise de fonction en tant que Directrice Générale de l’entreprise pétrolière publique Ivoirienne. Un gisement qui représente, à l’heure actuelle, la plus grande découverte d’hydrocarbures dans le bassin sédimentaire Ivoirien et le premier projet de production sans émissions de gaz naturel à effet de serre en Afrique.
Mais ce n’est pas tout ! Si les premières prévisions, sur la capacité du ventre de la Baleine, parlaient de ressources estimées entre 1,5 milliard et 2 milliards de barils de pétrole en place et de 1,8 milliard à 2,4 milliards de pieds cubes de gaz associé, pour une production optimale entre 75.000 bp/j et 100.000 bp/j et environ 140 Mpc/j à l’horizon de 2026, elles ont été revue à la hausse et sont maintenant de 2,5 milliards de barils de pétrole brut et 3.300 milliards de pieds cubes de gaz naturel.
Et concernant la 3ème phase de développement du gisement, une production de 150.000 bp/j de pétrole et de 200 Mpc/j de gaz naturel associé est désormais visée. Toutefois, la Baleine, qui produirait déjà jusqu’à 22.000 barils par jour, n’a pas encore montré tout ce qu’elle a dans le ventre !
Dans une note diffusée, la veille de la Journée Internationale des Droits des Femmes, PETROCI informe de nouvelles trouvailles. Cette note, signée de Fatoumata Sanogo, révèle que le forage du puits MURENE-1X a rencontré de nouvelles ressources potentielles. Il fait également savoir que « les évaluations préliminaires indiquent des ressources potentielles comprises entre 3 et 5 trillions de pieds cubes de gaz, ainsi que 300 à 500 millions de barils de pétroles et de condensats ». Cette découverte dans le bloc C-205, baptisée MURENE, « est la deuxième plus importante dans le pays, après le gisement Baleine découvert en septembre 2021 (…) »
Ce fameux 07 mars 2024, qui est assurément un jour à graver dans les roches sédimentaires de la terre d’éburnie, Mamadou Sangafowa Coulibaly a également signé un communiqué, publié par son Ministère. Dans celui-ci, il annonce aussi la mise à nu d’un trésor sur le bloc CI-205, précisément à 45 km au large des côtes et à 120 km à l’ouest du champ Baleine, et le décrit, à son tour, comme « la deuxième plus grande découverte d’hydrocarbure en Côte d’Ivoire. »
Une découverte faite pareillement « suite au forage du puits MURENE-1X, d’une profondeur de 2.800 mètres à partir du fond marin, dans une tranche d’eau de 2.200 mètres, soit une profondeur totale de 5.000 m (…) » Dénommé, lui, CALAO, ce nouveau gisement riche en gaz naturel, devrait permettre à terme, selon le Ministre Ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie, « de répondre aux besoins du pays pour la production d’électricité ».
Et ce, dans un contexte de hausse du prix de l’essence à la pompe et à l’approche d’une nouvelle augmentation du prix de l’électricité, après celles appliquées le 1er juillet 2023 et le 1er janvier 2024 qui ont conduit à une montée totale de 26 % de la facture énergétique mensuelle des entreprises, en l’espace de seulement 06 mois ! Il a, en outre, dévoilé que « les estimations indiquent pour le moment, des ressources en place de l’ordre de 1 milliard à 1,5 milliard de barils équivalents pétrole. »
ENI, de son côté, a annoncé, une découverte « significative » de pétrole et de gaz au large des côtes Ivoiriennes, dans le cadre de sa campagne d’exploration menée en partenariat avec la société nationale PETROCI. Cette découverte, réalisée par un puits foré à plus de 7 kilomètres de profondeur, contiendrait également entre 1 milliard et 1,5 milliard de barils de pétrole, selon les estimations initiales.
En multipliant par 20 les réserves d’or noir du modeste producteur d’hydrocarbures, le gisement offshore Baleine avait déjà rebattu les cartes et permis à la Côte d’Ivoire de rêver, dorénavant, d’une place dans le top 10 des producteurs de brut en Afrique. Avec ces nouvelles découvertes, le voile de l’onirique se déchire et le passage du monde Morphée au monde réel pourrait bien rapporter bien plus que prévu, si la Baleine a effectivement bien plus dans le ventre que présumé.
Dans l’hypothèse où dans ce consortium Italo-Ivoirien, ENI serait détentrice de 90 % de participation dans les blocs CI-101 et CI-802 où s’étend le champ Baleine, contre 10 % pour PETROCI, la part de la major Italienne sur les bénéfices nets passera, après amortissement des investissements réalisés pour l’exploration et l’exploitation de la Baleine, à 48 %, contre 52 % pour l’État ivoirien. De retour en Côte d’Ivoire depuis 2015, la compagnie pétrolière Italienne possède également des intérêts dans quatre autres blocs Ivoiriens en eaux profondes : Les blocs CI-205, CI-501, CI-401 et CI-801. Le jeudi 07 mars 2024, à la clôture des marchés, le WTI Pétrole brut se négociait à 47.364,57 FCFA et le Brent à 49.782,90 FCFA.
KOFFI-KOUAKOU Laussin
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