Mien Itchèlè Kouakou, une cheffe sur le chantier du métro d’Abidjan

Mien Itchèlè Kouakou est cheffe de chantier sur le métro d'Abidjan
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    Mien Itchèlè Kouakou, vous êtes Cheffe de chantier sur le projet de conctruction du métro d’Abidjan. Quel est le parcours académique qui vous a permis d’occuper, aujourd’hui, ce poste ?

    Mon itinéraire académique m’a guidé vers les sentiers du génie civil. Il a débuté par l’obtention d’un BTS en urbanisme à l’école spéciale du bâtiment et des travaux publics. Préalablement, j’ai tracé les premières lignes de mon parcours en décrochant mon Bac D au collège Notre Dame des Lacs 1 de Yamoussoukro.

    Avant d’intégrer SICMA, quel chemin professionnel avez-vous emprunté, Mien Itchèlè Kouakou ?

    Avant de rejoindre le projet de construction du métro, j’ai accumulé une expérience en tant que Cheffe de chantier spécialisée dans l’assainissement. Mon parcours professionnel m’a notamment conduite à superviser des projets d’envergure tels que le renforcement de la route Agnibilékrou-Tanda-Bondoukou en Côte d’Ivoire (environ 150 kilomètres). Ces expériences m’ont permis d’acquérir des compétences solides en gestion de projet, en coordination d’équipes et en résolution de problèmes dans des environnements complexes et exigeants. Elles ont également renforcé ma passion pour les projets d’infrastructures et ma volonté de contribuer au développement socio-économique des communautés à travers des réalisations tangibles et durables.

    Mien Itchèlè Kouakou, comment êtes-vous arrivée sur le chantier du métro ?

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    Mon intégration sur le chantier du métro découle d’une démarche proactive. Ayant repéré un appel à candidatures sur la plateforme de recrutement de l’entreprise, j’ai saisi cette opportunité avec enthousiasme. Ce projet, d’une portée historique, suscitait en moi depuis longtemps le désir ardent d’y contribuer. Ainsi, j’ai soumis ma candidature en mettant en avant ma passion pour ce domaine et mon expertise pertinente. Suite à cela, j’ai été sélectionnée pour participer à une série d’entretiens dans un processus de sélection rigoureux. Finalement, ma détermination et mes compétences m’ont permis d’être choisie pour rejoindre l’équipe du chantier du métro.

    Le milieu du génie civil et de la construction est considéré comme un environnement assez masculin. Le ressentez-vous ainsi, Mien Itchèlè Kouakou ?

    Dans un environnement traditionnellement dominé par les hommes, tel que celui du génie civil et de la construction, je me sens parfaitement à ma place. Je crois fermement que les compétences et l’expertise transcendent les barrières de genre. Mes collègues, sous ma direction, réagissent de manière professionnelle et respectueuse. Ils comprennent que la réussite d’un projet repose avant tout sur les aptitudes et le dévouement, et non sur le genre de chacun. En travaillant ensemble dans un esprit de collaboration et de respect mutuel, nous parvenons à surmonter les préjugés et à créer un environnement de travail inclusif et productif.

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    A droite, Mien Itchèlè Kouakou

    Mien Itchèlè Kouakou, vous êtes actuellement impliquée dans la conduite d’un gros oeuvre à Adjamé ? Quelle y est votre mission ?

    Ma mission à Adjamé consiste à superviser la construction du premier ouvrage d’art majeur, le Pont Rail 10, communément appelé PRA 10, situé à proximité du grand marché d’Adjamé. C’est un Pont Rail conçu pour supporter des charges impressionnantes, jusqu’à 100 tonnes. Outre ses aspects techniques, le PRA 10 revêt une importance stratégique. Il est prévu qu’il accueille la voie Sitarail existante, permettant ainsi de libérer l’emprise nécessaire pour les travaux de construction du métro d’Abidjan.

    Le 08 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, rappelle justement, chaque année, que la lutte pour la lutte pour l’usage plein de leurs droits par les femmes n’est pas finie et est un combat de tous les instants. Mien Itchèlè Kouakou, considérez-vous, à titre personnel, que la supervision de ce premier ouvrage d’art, le Pont Rail 10, qui vous a été confiée, est une avancée en la matière ? Cette mission vous permet elle d’apporter votre pierre à l’édifice de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes ?

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    Mien Itchèlè Kouakou supervise le PRA 10

    Le fait, que la supervision du premier ouvrage d’art majeur, le Pont Rail 10, m’ait été confiée, renforce ma conviction que les femmes sont tout aussi capables que les hommes, dans ce domaine souvent considéré comme réservé aux hommes. Cela représente une opportunité non seulement de démontrer mes compétences professionnelles, mais aussi de briser les stéréotypes de genre et de promouvoir l’égalité des chances.

    Cette responsabilité me remplit de fierté et de gratitude envers mes supérieurs hiérarchiques qui m’ont fait confiance. C’est un défi stimulant qui demande un engagement total et une excellence professionnelle, mais c’est aussi une opportunité de laisser une marque significative dans le domaine de l’ingénierie et de l’infrastructure. Le métro d’Abidjan représente un tremplin où les femmes et les jeunes expriment pleinement leur talent.

    Chaque jour, vous enfilez chasuble, chaussures et casque de sécurité pour diriger le chantier. A ce poste, de quoi sont principalement faites vos journées, Mien Itchèlè Kouakou ?

    Ma journée de travail débute par la tenue d’un briefing sécurité, conforme aux normes du groupe en matière d’hygiène, d’environnement et de sécurité. Ensuite, nous définissons le planning et répartissons les tâches, pour optimiser l’efficacité sur le chantier. Tout au long de la journée, je supervise attentivement l’exécution des différentes étapes de la construction, veillant à ce que tout se déroule, selon les normes et les délais établis. Mon rôle implique également le maintien d’une communication fluide et la promotion d’une cohésion au sein de l’équipe, contribuant ainsi à créer un environnement de travail productif et collaboratif.

    Enfin, pour terminer, une dernière question. En tant que femme, quelles sont les contraintes du métier que vous avez embrassé, surtout pour les femmes, Mien Itchèlè Kouakou ?

    Bien que le métier soit gratifiant, en tant que femme, je suis confrontée à des défis spécifiques dans mes relations professionnelles. Ces défis ne sont pas tant liés aux collaborateurs eux-mêmes, mais plutôt à la nécessité constante de dépasser les stéréotypes de genre. Toutefois, grâce à une collaboration constructive et au soutien de tous, je parviens à surmonter ces préjugés, garantissant ainsi le respect des règles professionnelles et le maintien d’un environnement de travail sain.

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    Les inégalités de genre désignent les déséquilibres entre hommes et femmes en matière de réalisation individuelle. Selon le recensement des bases de données sur les inégalités de genre dans le monde, publié le 16 février 2024 par FOCUS 2030, en 2021, 31 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans n’étaient pas scolarisées, ni n’exerçaient d’emploi ou ne suivaient de formation, contre 16 % des jeunes hommes. En 2019, les femmes connaissaient un risque supérieur d’occuper un emploi informel dans près de 75 % des pays d’Amérique latine, dans 89 % des pays d’Asie du Sud-Est et dans plus de 90 % des pays d’Afrique Subsaharienne. L’égalité des sexes figure au point 5 des Objectifs de Développement Durable. À l’heure actuelle, l’écart salarial entre hommes et femmes est estimé à 20 %, à l’échelle mondiale

    KOFFI-KOUAKOU Laussin avec SICMA


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