Les pays les plus pollués d’Afrique

Pollution de l'air alerte l'OMS
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L’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud… Voici les noms qui ressortent dans la catégorisation des pays les plus pollués d’Afrique sur la base de l’indice de morbidité due à la pollution atmosphérique. Une information de taille, révélée par Greenpeace Afrique et Greenpeace MENA (Moyen-Orient et Maghreb), au moment où le monde prend de plus en plus conscience des conséquences graves de la pollution sur le plan sanitaire, de ses impacts sur le changement climatique et cherche a réduire son empreinte carbone.

Intitulé « Principaux pollueurs de l’air en Afrique démasqués », le rapport de Greenpeace appuie ses conclusions sur un examen des sources humaines majeures de pollution de l’air en Afrique. Pour ce faire, l’étude s’est attardée sur les secteurs industriels et économiques prédominants, notamment celui des combustibles fossiles.

2ème facteur de risque de décès

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Il faut savoir que chaque année, près de 1,1 million de décès prématurés, en Afrique, sont liés à la pollution de l’air. Les principales conclusions du rapport de Greenpeace indiquent que l’exposition à la pollution de l’air est le deuxième facteur de risque de décès en Afrique (HEI 2022). Selon Greenpeace, l’atteinte des directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pourrait conduire à des avancées significatives de l’espérance de vie sur le Continent.

L’étude souligne aussi que les émissions de polluants sont la cause d’un nombre considérable de décès prématurés en Afrique. L’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud, par exemple, présentent systématiquement de lourdes charges de morbidité fortement en lien avec la pollution de l’air aux combustibles fossiles. Le Dr Aidan Farrow, scientifique principal des laboratoires de recherche de Greenpeace, en donne les raisons :

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« Dans de nombreuses régions d’Afrique, le manque de surveillance de la qualité de l’air a permis à la pollution de rester cachée. Cependant, il existe de nombreuses preuves montrant que les nations Africaines sont confrontées à une grave crise de santé publique due à la pollution de l’air. Les causes profondes de cette crise sont les émetteurs de polluants atmosphériques (…)

Les données des satellites et même les ventes de carburant, dans chaque pays, permettent aux scientifiques d’enquêter sur les sources d’émissions. Ces données indiquent les plus grands points chauds, les plus grandes contributions à la pollution et qui en est responsable. Les données sont claires ! Des zones comme Mpumalanga en Afrique du Sud, où la combustion du charbon pour l’électricité est une industrie majeure, apparaissent nettement sur la cartographie des espaces souffrant de la pollution atmosphérique de l’air. »

L’OMS et Green Peace alerte !

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L’Organisation Mondiale de la Santé estime que l’exposition à la pollution de l’air, y compris à l’oxyde d’azote (NO2) et au dioxyde de soufre (SO₂), peut entraîner des problèmes de santé à court et à long terme. Ceux-ci comprennent des maladies cardiaques et pulmonaires, des problèmes de grossesse, des problèmes rénaux et le cancer. Selon l’OMS, l’espérance de vie pourrait être améliorée de 03 ans dans certains pays Africains, si ses directives, en matière de qualité de l’air, étaient respectées.

Le rapport de Greenpeace dévoile aussi que l’Afrique abrite certains des pires points chauds d’oxyde d’azote et de dioxyde de soufre au monde, tous particulièrement liés aux centrales thermiques. 06 des 10 plus grands points chauds d’émission de NO2 sont en Afrique du Sud et 09 des centrales les plus polluantes sont également en Afrique du Sud. Ces 09 centrales sont exploitées par Eskom, une société d’utilité publique dont le gouvernement d’Afrique du Sud est le seul actionnaire.

De plus, 02 des 10 plus grands points chauds d’émission de SO₂ identifiés sont encore en Afrique du Sud. Et sur les 10 plus grandes sources ponctuelles de SO₂ identifiées en Afrique, 09 sont des centrales thermiques et une est liée à un complexe métallurgique au Mali. 04 des centrales électriques sont situées en Afrique du Sud et appartiennent à ESKOM, 02 au Maroc et en Égypte, et 01 au Zimbabwe.

Face à ces résultats, Sarra Ben Abdallah, chargée de campagne de Greenpeace MENA appelle « instamment les gouvernements d’Afrique du Nord à adopter les recommandations du rapport, en particulier l’installation de moniteurs de la qualité de l’air, et à veiller à l’accès aux données en temps réel. Cette approche proactive permet aux communautés affectées de demander à leurs gouvernements d’agir, de prendre en charge leur bien-être, de prendre des décisions éclairées et de travailler collectivement vers des environnements plus propres et plus sains. »

La nécessité d’un suivi

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De nombreuses causes de pollution de l’air, telles que la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, sont également répertoriées comme des sources d’émissions de gaz à effet de serre. Les politiques visant à réduire la pollution de l’air offrent donc une stratégie gagnant-gagnant pour le climat et la santé.

Le rapport de Greenpeace met l’accent sur le faible suivi de la qualité de l’air en Afrique et fait apparaitre que la base de données de la qualité de l’air ambiant de l’OMS pour 2023 ne contient des données que de 14 pays d’Afrique. Quant au rapport sur la qualité de l’air dans le monde d’IQAir pour 2022, il fait constater que des données de surveillance ne sont disponibles que dans 19 pays Africains. De même, seuls 19 pays Africains disposent d’une législation incorporant des normes de qualité de l’air ambiant, selon la première évaluation mondiale de la législation sur la pollution atmosphérique effectuée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement.

Si les institutions internationales partagent une responsabilité significative dans le développement durable du continent Africain, pour Greenpeace, chacun à sa contribution à apporter dans la protection et l’amélioration de l’environnement. C’est pourquoi l’ONG recommande des investissements dans des technologies propres, en particulier dans le secteur de l’énergie, pour solutionner le problème critique de la pollution de l’air en Afrique.

KOFFI-KOUAKOU Laussin