La BAD et JP Morgan renforcent leur partenariat

JP Morgan compte investir plus en Afrique
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La délégation de JP Morgan Chase, présente dans la capitale économique Ivoirienne courant mars 2024, était conduite par Masha Gloukhovski, la responsable mondiale du secteur public de la banque d’affaires. Cette délégation était également composée d’Olivier Eweck, responsable du secteur public de l’établissement bancaire Américain en Afrique subsaharienne, de Gabriel Syed, son Directeur Général chargé des marchés émergents et de Sjoerd Leenart, le responsable mondial des services bancaires aux entreprises de JP Morgan.

Manifestant son désir ardent de travailler avec la BAD dans les domaines du commerce, du secteur privé… et de participer aux opérations de financement de projets soutenues par l’institution panafricaine, Olivier Eweck a précisé, au nom de la délégation, que JP Morgan Chase souhaite, autant que possible, fournir des financements à long terme, en monnaie locale. Cependant, pour ce faire, la banque Américaine aimerait des garanties de l’institution présidée par Akinwumi Adesina.

Pour rappel, l’établissement bancaire Américian collabore déjà avec la BAD depuis plusieurs années maintenant dans les marchés de capitaux. Aujourd’hui, afin de passer à une autre étape de cette coopération de longue date, elle voudrait bénéficier du système de garantie d’investissement, pouvant aller jusqu’à 100 %, de l’institution panafricaine de développement.

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Présentant la BAD et les défis, autant régionaux que mondiaux, auxquels elle est confrontée, notamment dans le cadre de sa collaboration avec les autres institutions de financement du développement et de lutte contre les changements climatiques, Bajabulile Swazi Tshabalala a, dans le même ordre d’idées, rappelé que la Banque Africaine de Développement offre des services aux pays à revenu intermédiaire et que le Fonds Africain de Développement (FAD) propose des financements essentiellement concessionnels aux pays à faible revenu et en transition. Elle a aussi souligné que, parmi toutes les banques multilatérales de développement, la BAD est la seule à combiner opérations souveraines et non souveraines pour le secteur privé.

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Poursuivant son propos, Bajabulile Swazi Tshabalala a notifié que son institution vient d’adopter sa nouvelle stratégie décennale. Une stratégie qui vise à accélérer une croissance et un développement inclusifs et résilients aux changements climatiques, grâce, entre autres, au renforcement du partenariat avec les banques multilatérales de développement. Ainsi, pour la réalisation de cette vision, elle attend de ces dernières une meilleure approche, plus large et plus efficiente.

Tout en saluant la volonté de s’investir un peu plus en Afrique de JP Morgan, Bajabulile Swazi Tshabalala a donné l’assurance que cette nouvelle orientation du partenariat existant sera suivie. A condition, bien sûr, que les actions voulues ne créent pas de « risques systémiques » sur l’une ou l’autre des 02 banques. Car, comme elle l’a remémoré, certaines banques d’affaires refusent catégoriquement de partager les risques. Et cela, au moment même où les Etats, respectueux des règles, subissent encore les conséquences de problèmes exogènes comme la pandémie de Covid-19, les crises institutionnelles, sociales, politiques et la prévalence de l’inflation.

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A cette préoccupation, Olivier Eweck a répondu que JP Morgan a sa démarche propre ! « Nous sommes là pour durer. Si notre travail a un impact en période de prospérité, il est particulièrement important dans les périodes difficiles (…) Nous nous inscrivons sur le long terme. Nous voulons être là dans 100 ans et plus (…) Vous n’aurez jamais de tels comportements de JP Morgan ! » A précisé le responsable du secteur public de l’établissement bancaire Américain en Afrique subsaharienne.

A cela, Masha Gloukhovski n’a toutefois pas manqué de mentionner que sa banque est une institution à but lucratif. « C’est donc un défi pour nous. Et nous avons besoin d’une meilleure couverture. Il faut donc adopter une approche holistique. » A exhorté la cheffe de file de la délégation de la banque d’affaires Américaine.

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Pour Ahmed Rashad Attout : « L’avenir est vraiment positif pour l’Afrique et (…) Je pense que vous prenez une très bonne décision stratégique en vous positionnant en Afrique à ce moment précis, car l’avenir appartient à l’Afrique (…) Ici, la demande pour les solutions de marché des capitaux augmente. » A expliqué le Directeur par intérim du Département du développement du secteur financier de la BAD qui a, en outre, collaboré à maintes reprises avec JP Morgan sur certaines opérations de l’institution panafricaine de développement sur le marché des capitaux. 

Quant à Valerie Dabady, Cheffe de division au Département de la mobilisation des ressources, des partenariats et des financements externes, elle a signalé que le Fonds Africain de Développement, qui a obtenu une reconstitution record de ses ressources à hauteur de 5.380,908 milliards FCFA, a été autorisé à aller sur le marché des capitaux pour lever des financements additionnels, ce qui signifie qu’il devra être noté. De plus, la BAD apporte aux nouveaux donateurs une connaissance de la région « et si vous cherchez à vous implanter en Afrique, nous sommes un partenaire compétent et nécessaire pour vous », a ajouté celle qui a aussi travaillé à de nombreuses reprises avec JP Morgan à travers ses nombreux fonds fiduciaires.

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Tournée vers l’innovation, l’un des objectifs majeurs de la BAD réside dans la mobilisation des financements du secteur privé pour le développement de l’Afrique. Max Magor Ndiaye, Directeur du Département de la syndication, du cofinancement et des solutions clients de l’institution financière, souhaite que JP Morgan et bien d’autres accompagnent la BAD dans les pays FAD (éligibles aux critères du Fonds Africain de Développement) et dans « certains pays difficiles comme les États en transition », y compris dans le financement mixte ou en monnaie locale. Outre les hauts responsables cités, Karine Nadège Gondjout (chargée principale des investissements), Akane Zoukpo Sanankoua (chargé des investissements, Département du développement du secteur financier)… ont participé à cette rencontre. Nana-Efua Spio-Garbrah, Cheffe de la Division des services techniques financiers de l’institution, a invité JP Morgan à participer au prochain African Investissement Forum (Forum d’investissement en Afrique) qui réunit des porteurs de projets et des investisseurs pour des transactions. Prévu en décembre 2024, il se déroulera à Rabat, la capitale du royaume du Maroc.

KOFFI-KOUAKOU Laussin