Urbanisation en Côte d’Ivoire : Des crises  urbaines subsistent et se manifestent, il est temps d’agir

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Bruno Koné a d’abord instruit l’auditoire sur les pratiques de la planification et de l’aménagement des villes ivoiriennes actuelles. A l’en croire, les villes actuelles du pays doivent obéir à des aménagements de qualité pour juguler les problèmes de gestion urbaine considérables inhérents  à la croissance urbaine. Pour ce faire, les parties prenantes des administrations nationales et du secteur privé ont formulé une vision commune de l’urbanisation en Côte d’Ivoire. Il s’agit des villes planifiées, structurées, compétitives, attractives, inclusives et organisées autour de pôles e développement. Aussi dira-t-il que le taux d’urbanisation en Côte d’Ivoire est passé de 39 % en 1988 puis à 42 % en 1998 , 50 % en 2014 et à 52,5 % en 2021. « Ce sont des chiffres qui dévoilent aisément que l’urbanisation est en crise et il est temps d’agir. Nonobstant les initiatives mises en œuvres pour une meilleure gestion urbaine, des crises urbaines subsistent et se manifestent par l’étalement urbain mal maîtrisé ( lotissements et occupations anarchiques des espaces), la prolifération des quartiers précaires ou bidonvilles, la dégradation et l’insuffisance d’équipements et infrastructures socio-collectifs de base ( éducation, santé, électricité, sécurité, voirie, assainissement, drainage), la dégradation de l’environnement urbain ( pollution, nuisance sonore, effondrements), la congestion ( embouteillage et accidents). Mieux, l’orateur a relevé que ces crises sont pour la plupart liées à la forte croissance  démographique , aux besoins sans cesse croissant des populations en matière d’équipements et infrastructures socio-économique de base. Pour lui, la problématique de l’urbanisation est une préoccupation urgente et importante pour le gouvernement, qui devra mettre en œuvre et maintenir des politiques adéquates qui garantissent une transition urbaine réussie . Il faut assurer un développement équilibré des centres urbains, l’étalement urbain et la pression foncière , à travers des schémas directeurs d’urbanisme avec leurs plans d’urbanisation de détails qui rendront eux-mêmes possible des opérations de lotissements, passage obligé pour la production et la sécurisation foncière », fait-il savoir.

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Des textes adoptés pour réglementer l’urbanisme et l’habitat

Le ministre de la Construction , a relevé que plusieux textes ont été adoptés en vue de mieux réglementer les secteurs de l’urbanisme et de l’habitat. Il s’agit des lois instituant le Code de la construction et du documaine foncier urbain ( Cudfu) et le Code de la construction ert de  l’habitat ( Cch). En sus, un projet de délimitation des territoire de 189 villages du Grand Abidjan a démarré en en 2022. Lequel projet vise à délimiter les territoires et zones de compétences de chaque village, pour contribuer à l’assainissement, la gestion optimale, rationnelle et assainie du foncier urbain dans le Grand Abidjan.  Concernant le programme des logements sociaux, il a été on ne peut plus clair. « Sous l’égide du Président Alassane Ouattara, l’Etat a démarré depuis 2012, le programme presidentiel de construction de logements sociaux. C’est un programme qui est principalement destiné aux populations moins nanties. Car, le prix du logement a été prafonné à 12 millions de francs Cfa, au niveau social et à 23 millions de francs Cfa, au niveau économique. Il se trouve que ce programme a été lancé  avec le secteur privé.L’etat s’était contenté de créer le cadre d’accompagnement pour le secteur privé. Ce qui a rendu la chose difficile puisqu’en pratiquement une decennie, nous sommes à peu près à 30 mille logements effectivement réalisés. Alors que nous savons que , lors que le secteur privé est motivé, il n’a pas besoin qu’on le pousse ». Poursuivant, il a indiqué que c’est pour cela que depuis 2 ans, il a procédé à une reforme approfondie de tout le secteur du logement. « De façon à créer des conditions d’attraction plus forte et des conditions d’exercice qui soient plus motivantes. C’est cela qui a conduit d’aller sur un gros projet pilote qui s’appelle le programme d’urgence de 25 mille logements qui va permettre à l’Etat lui-même d’opérationnaliser l’ensemble des réformes  faites , de façon à ce que le secteur privé soit rassuré définitivement et prenne la main sur le projet. C’est un projet qui necessitait que l’Etat lui-même mettre à disposition des ressources foncières ( nous avons des terrains à Bingerville, Yopougon-zone industrille , Bassam et à Abobo). Ces terrains sont disponibles aujourd’hui pour réaliser ce projet. Nous avons fait toutes les études sur ces parcelles ( étude de sol, plan…). Tout cela a été fait et il revenait à l’Etat de rechercher le financement. Ce que nous souhaitons dans ce programme, c’est de faire, ce qui a manqué par le passé ( la location vente, la location et simple). Les populations ciblées n’ont pas la capacité d’acquérir un logement. C’est pourquoi, l’Etat veut leur donner des logements décents à travers la location simple et vente qui nécessitent les mécanismes de financements », relève-t-il.  Bruno Koné informe plus d’un que sur ce projet d’environ 500 milliards de francs Cfa, 120 milliards de ressources  ont déjà été mobilisées grâce à la Badea, le fonds d’Abu Dhabi, la Boad . « Nous continuons de rechercher les ressources qui manquent, mais dans le même temps , nous avons démarré le projet avec les fonds déjà disponible. Nous espérons dans quelques semaines pouvoir lancer officiellement le démarrage des travaux de ce projet de 25 mille logements », dixit Bruno Koné.

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             Sanctions contre ses collaborateurs

Pour le ministre, il s’agit d’affaires qui sont en instruction ou qui sont jugées par les tribunaux . «  Il ne nous appartient pas à nous de juger . Quand quelqu’un est coupable d’effondrement, nous portons les informations dont nous disposons aux juridictions, qui elles, sur la base d’une appréciation qui est leur lecture de la chose jugent et sanctionnent. Sur le cas de mes collaborateurs, j’en ai suffisament parlé. J’attends d’éléments suffisants pour sanctionner. Si , j’ai des éléments suffisamment probants, pourquoi ne le ferais-pas ?  Si nous le faisons pas ,c’est parce qu’à ce stade, nous n’avons pas suffisamment d’éléments pouvant nous convaincre que tel ou tel collaborateur a été fautif », écalire-t-il la lanterne de plus d’un . Pour part, Dr Eugène Aka Aouélé, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), a relevé que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des activités de la première session ordinaire 2024 du Cesec. « Il ne faut pas donner les avis sur une matière que vous ne maîtrisez pas . Il faut aller vers l’opérationnel. C’est toujours très facile de donner de loin son avis sur ce qui se passe. Notre rôle est d’entendre le ministre sur une thématique d’actualité et qui cause de véritables problèmes que chacun de nous sait. Il y a des quartiers précaires. C’est l’actualité et le ministre a donné son avis. C’est pour mieux comprendre que nous l’avons invité car c’est lui qui est en gestion les questions de l’urbanisation. Il y a 2 semaines, c’était le ministre de l’environnement qui était là  et les jours à venir, ce sera le tour du ministre de la digitalisation. Je voudrais remercier, l’ensemble des membres du gouvernement qui se soumet à cet exercice. Je remercie particulièrement le ministre Bruno Koné Nabagné qui est à son 3ème passage dans cette institution. Comme quoi, le Cesec sert à quelque chose sinon, il ne serait pas venu ici. Nous avons aujourd’hui, les éléments qu’il faut pour pouvoir donner des avis sur la question de l’urbanisme en Côte d’Ivoire », dit-il.