Le potentiel des partenariats entre Fintechs et institutions

Les institutions, en collaboration avec les fintech, peuvent contribuer au financement du commerce africain
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Les zones CEDEAO et CEMAC ont vu leur activité de commerce exploser, depuis deux décennies. Et si les tendances ne sont pas similaires, la conclusion est une multiplication par trois, a minima, du volume des échanges. Cependant, et malgré ces chiffres encourageants, ces zones ne représentent toujours qu’une infime proportion du commerce mondial. Et ce, à cause de l’existence de raisons structurelles et historiques. Parmi elles, l’accès au financement – et sa qualité – qui reste un obstacle majeur pour de nombreuses entreprises impliquées. Dans ce contexte, la collaboration entre les acteurs des technologies financières (fintechs) et les institutions publiques et privées peut-elle être la solution à cette situation ?

Au-delà des limites statistiques, quel défis pour le financement du trade ?

Il convient de débuter cet état des lieux par l’évocation de limites des statistiques dans l’évaluation du poids du Continent et, plus particulièrement, de l’Afrique Subsaharienne Francophone. En effet, dans les communautés citées, le commerce, notamment « domestique » (intra zone monétaire), se fait bien souvent en dehors des canaux formels captés par les statistiques mondiales du « trade ».

Cela étant dit, un certain nombre d’obstacles empêchent l’atteinte du plein potentiel de la zone et, si nous devons nous concentrer sur l’accès au financement, il convient d’observer quelques autres paramètres clés, à savoir : L’enclavement d’une bonne partie de nos économies, la diversification limitée de ces dernières ou encore le climat des affaires.

Pour ce qui est difficultés directement liées au financement, elles ne sont pas moins nombreuses. Par exemple, l’accès limité au crédit pour les PME – moteur principal du commerce intra-Africain –, pouvant être matérialisé, entre autres, par un coût prohibitif, quand celui-ci n’est pas rationné, voire inexistant. Le manque d’outils pertinent de trade finance est aussi un facteur notable à prendre compte dans l’analyse de la situation actuelle dans laquelle se trouve la zone, concernant son poids dans le commerce mondial.

Les fintechs, formidables catalyseurs d’innovation

Les Fintechs proposent des solutions digitales innovantes qui peuvent transformer le financement du commerce par leurs applications, qu’il s’agisse de plateformes de commerce électronique sécurisées facilitant les transactions entre acheteurs et vendeurs et pouvant proposer des fonctionnalités spécifiques au commerce international, telles que la gestion des documents commerciaux (lettres de crédit, connaissements) et la gestion des devises. Ou encore de l’usage de technologies innovantes dans le financement comme la blockchain – offrant une transparence accrue et une sécurité renforcée pour les transactions commerciales, à la « simple » digitalisation de services plus traditionnels comme l’affacturage accélérant l’obtention de financement par les entreprises contre leurs factures impayées.

Le partenariat entre institutions publiques/privées et fintechs, la clé pour l’Afrique ?

Les institutions publiques et privées peuvent jouer un rôle essentiel dans le financement du commerce intérieur ou international, en créant un environnement réglementaire favorable au commerce électronique et aux solutions de financement FinTech adaptées au secteur, mais aussi en fournissant des lignes de crédit via les fintechs – en plus du canal des banques ou en partenariat avec ces dernières – pour soutenir leurs activités de financement du commerce éventuellement dans le cadre de programmes ciblés comme le financement des PME impliquées dans le commerce intra-Africain ou mondial.

Ingénierie et innovations, des leviers pour booster le financement

Pour y parvenir, il faut se focaliser sur deux axes principaux de collaboration qui sont, d’une part, le développement conjoint de produits et services financiers innovants adaptés et, d’autre part, la création de nouvelles plateformes régionales de commerce électronique. Même si les solutions sont légion, ce duo illustre le mieux, selon nous, l’impact de la collaboration entre les fintechs et les institutions publiques et privées.

Une ingénierie commune au service des acteurs du commerce

Les institutions financières et les Fintechs peuvent unir leurs forces pour développer des solutions de financement du commerce basées sur la blockchain, afin de permettre un suivi transparent et sécurisé des transactions, facilitant, ainsi, l’accès au financement pour les entreprises et réduisant, de la sorte, les risques pour les prêteurs.

La réponse passe-t-elle par des applications nouvelles ?

Les institutions publiques devraient soutenir la création de plateformes régionales de commerce électronique qui mettraient en relation les importateurs et les exportateurs de la région. Ces plateformes peuvent inclure des fonctionnalités de recherche avancées, des outils de communication et de gestion des commandes, pour faciliter les interactions commerciales transfrontalières. A cela, l’on pourrait ajouter, sur ces plateformes, l’intégration de services financiers du type financement, assurance, transferts internationaux. Cette approche permettra aux entreprises d’accéder à un large éventail de solutions financières en un seul endroit, simplifiant et accélérant les transactions commerciales.

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La collaboration entre insitutions et fintechs est décisive pour le développement du commerce africain
La collaboration entre les Fintechs et les institutions publiques et privées n’est pas un simple vœu pieux. En unissant leurs forces et leurs expertises, ces acteurs peuvent libérer le potentiel commercial immense de l’Afrique Francophone Centrale et Occidentale. En facilitant l’accès au financement du commerce, elles permettront aux entreprises de la région de se développer sur la scène continentale, internationale, et de contribuer à la prospérité économique et sociale de leurs pays.

Eric-Franklin TAVARES, Ingénieur Financier


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