La croissance de la Côte d’Ivoire portée par trois secteurs

En effet, le rapport 2024 du Fonds Monétaire International (FMI) sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique Subsaharienne prévoit, pour la Côte d’Ivoire, une croissance de 6,5% cette année. Une analyse corroborée par les récentes projections du Ministère Ivoirien des Finances et du Budget qui augurent d’une richesse nationale Ivoirienne, chiffrée à 47.882 milliards FCFA en 2023, aux alentours de  52.413,6 milliards FCFA au terme de l’année 2024, soit une hausse de 9,5% en un an.

Toujours selon le même ministère, ces prévisions d’ascension du PIB et de la richesse Ivoirienne se basent, entre autres, sur les contributions significatives de trois secteurs phares de l’économie Ivoirienne : L’agriculture, les hydrocarbures et les infrastructures.

Concernant l’agriculture, pour le cacao, dont le pays est le premier producteur (40% de la production mondiale) et qui compte pour 20% dans son PIB, le Ministère Ivoirien des Finances et du Budget table sur une production de 2,4 millions de tonnes cette année, contre 2 millions de tonnes en 2023.

Pour l’anacarde – la Côte d’Ivoire est le deuxième producteur mondial de noix de cajou – il présage d’une production de 1,10 million de tonnes en 2024, contre 1,05 million de tonnes l’année précédente.

De plus, les énormes potentialités du champ pétrolier et gazier Baleine, découvert en septembre 2021 et en exploitation depuis août 2023, l’encouragent à espérer une augmentation de 25,8% de la production de pétrole brut du pays, anticipée à 12,169 millions de barils produits en 2024, contre 9,671 millions de barils en 2023.

Enfin, les chiffres officiels disponibles pour l’heure et en attente de consolidation révèlent que l’Etat Ivoirien a investi plus de 1.000 milliards FCFA, en infrastructures et autres préalables, pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), remportée par les Eléphants de Côte d’Ivoire, qui s’est déroulée du 13 janvier 2024 au 11 février 2024 dans le pays et lui a donné une grande visibilité.

A la sortie d’une conférence sur les perspectives économiques de l’Afrique Subsaharienne organisée le mardi 30 avril 2024, veille de la fête du travail, à Abidjan, au siège de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), nous avons interrogé Aminata Touré sur ces différents points. La représentante résidente du FMI en Côte d’Ivoire a commenté les performances économiques de la terre d’éburnie :

« Comme nous l’avons indiqué pendant la conférence, nous prévoyons une croissance de 6,5% de l’économie Ivoirienne cette année. Selon nos études, cette performance sera portée par le dynamisme du secteur agricole Ivoirien et les revenus tirés de l’exploitation de son champ pétrolifère et gazier Baleine (…) Toutefois, malgré la résilience de son économie, le changement climatique a négativement impacté l’agriculture Ivoirienne, notamment sa production cacaoyère (…)

C’est pourquoi, dans le cadre de notre Programme Economique et Financier (PEF), lancé en Côte d’Ivoire l’année dernière, nous encourageons le pays a accentué ses efforts dans la mobilisation de ses recettes fiscales, pour soutenir sa dette qui était autour des 57% de son PIB en 2023 (…) Grâce à ces efforts, une bonne gouvernance et des investissements judicieux, nous pensons que la dette Ivoirienne ne représentera que 53% de son PIB, d’ici fin 2027. » A-t-elle analysé.

En conclusion de notre entretien, Aminata Touré a déclaré que, côté budget, le FMI a pris en compte les investissements réalisés par le pays pour la CAN, dans les études qui ont conduit à une prévision de son PIB à 6,5% pour 2024. Néanmoins, elle a fait savoir que même si l’institution de Bretton Woods est optimiste quant aux retombées positives de cet évènement, notamment sur le secteur touristique Ivoirien, il faut attendre les bilans du premier trimestre 2024 pour se faire une idée de son impact réel sur l’économie de la Côte d’Ivoire.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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