Pacte national pour l’alimentation : La BAD et la Côte d’Ivoire consolident leur partenariat pour relever les défis agricoles

TOF BAD
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Au cœur des discussions, le pacte national pour l’alimentation et l’agriculture, promu à Dakar en 2023, a été examiné dans ses moindres détails. Ce pacte, qui s’inscrit dans une dynamique régionale, vise à stimuler la production agricole et à moderniser les pratiques agricoles en Côte d’Ivoire. Parmi les points forts de la rencontre, selon le ministre d’Etat Adjoumani, le financement obtenu pour trois programmes clés, à savoir le riz, le manioc et les produits maraîchers, a été mis en lumière. « Nous étions à Dakar et nous avons pu mettre en œuvre plusieurs programmes de développement agricole. S’agissant des chaines de valeur de riz, de maïs, de manioc, de l’igname et des ressources animales et halieutiques. Pour ce qui concerne notre secteur d’activité, il y a cinq programmes. Nous avons pu obtenir un financement pour trois programmes à savoir le riz, le manioc et les maraichers », a fait savoir le ministre d’Etat. Cependant, la nécessité de mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir d’autres secteurs d’activité a été soulignée, afin de poursuivre la mise en œuvre efficace du pacte. La question cruciale de la souveraineté alimentaire a également été abordée, mettant en évidence l’importance de développer une production diversifiée et durable dans tous les secteurs agricoles identifiés. À cet égard, la mise en place d’une gouvernance efficace pour superviser la réalisation des objectifs du pacte a été envisagée. « En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, nous sommes prêts à suivre le modèle qui va nous être proposé pourvu que cela cadre avec le développement de notre secteur d’activité et également qui tienne compte de notre programme de développement agricole », a soutenu le ministre d’Etat Adjoumani. La délégation de la BAD conduite par Williams Thimothy a salué les avancées significatives réalisées dans la mise en œuvre de ce pacte, notamment en identifiant huit chaines de valeur prioritaires, telles que le riz, le manioc, l’igname, le maïs, les produits maraîchers et l’aviculture. Ces chaines de valeur représentent des opportunités tangibles pour dynamiser le secteur agricole ivoirien et accroître la sécurité alimentaire du pays. « Je voudrais féliciter le ministre pour la mise en œuvre du programme de ce pacte », a-t-il fait savoir. Cette rencontre marque un pas important dans le renforcement du partenariat entre la Côte d’Ivoire et la BAD en matière de développement agricole. Elle témoigne de l’engagement commun à promouvoir la sécurité alimentaire, à stimuler la croissance économique et à améliorer les conditions de vie des populations rurales en Côte d’Ivoire. Les pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture représentent un appel à l’action des gouvernements pour combler les lacunes dans la production alimentaire locale et améliorer la connectivité des petits exploitants avec les marchés.  En doublant la productivité des chaînes de valeur agricoles prioritaires et en renforçant les infrastructures nécessaires, ces pactes visent à éradiquer l’extrême pauvreté, la faim et la malnutrition d’ici 2030. Ils offrent une feuille de route concrète pour des résultats significatifs à grande échelle, soulignant ainsi l’importance de la coopération nationale dans la réalisation de ces objectifs cruciaux pour le bien-être mondial.

Promouvoir la souveraineté alimentaire

Le Sommet Dakar 2, officiellement connu sous le nom de « Sommet de haut niveau sur la souveraineté alimentaire et la résilience en Afrique », s’est tenu du 25 au 27 janvier 2023 à Dakar, au Sénégal avec pour objectif principal de promouvoir la souveraineté alimentaire et la résilience en Afrique. Les engagements pris lors du sommet devraient maintenant être concrétisés par des actions concrètes afin de faire progresser la souveraineté alimentaire et la résilience sur le continent. Ainsi, au niveau de la Côte d’ivoire, les engagements du gouvernement ivoirien ont été formulés à travers l’élaboration d’un pacte d’investissement concernant plusieurs filières (Riz, Manioc, Maïs, Maraichers, Ressources animales et halieutiques) et axé sur le plan opérationnel sur plusieurs programmes à mettre en œuvre. A date, l’opérationnalisation du Pacte de nutrition de Dakar 2 est en cours de mise en œuvre avec des projets en instruction. Il s’agit duprojet de Développement des chaînes de Valeur rizicole résiliente (dénommé REWARD) est dimensionné pour se réaliser en deux phases. La première phase d’un coût de 13,1 milliards FCfa, vise à augmenter la productivité, la production, la transformation et la commercialisation du riz, et de combler le fossé d’autosuffisance en riz, ambitionne de réhabiliter 600 ha de périmètre rizicole irrigué à Yamoussoukro ; de soutenir les actions de recherche sur les variétés de riz ; de faciliter l’accès des petits exploitants aux intrants. Pour ce programme, la mission d’évaluation est achevée début mars 2024 et les documents techniques sont disponibles. Le rapport d’évaluation est en cours de finalisation pour soumission très prochainement aux instances d’approbation de la BAD. Une partie des ressources de cette étape permettra de réaliser les études techniques de la phase 2. Le Programme de développement de la chaine de valeur manioc (PCVM) qui vise à renforcer le développement de la chaîne de valeur manioc en vue de la rendre plus résiliente, inclusive, rémunératrice et compétitive aux niveaux national et régional. Ce programme financé par la BID a été approuvé le 27 avril 2024 pour un montant de 46,22 milliards de FCfa (70,46 millions d’euros). Le projet d’aménagement et d’irrigation de deux mille trois cent vingt hectares (2 320 ha) de bas-fonds, Phase 1 (Projet « SCORE »), d’un montant de 67 milliards FCfa, vise à contribuer à l’amélioration de la souveraineté alimentaire et à l’accroissement des revenus des populations à travers la disponibilité de produits viviers sains (maraichers et banane plantain) sur les marchés en toute saison. Ce projet est en cours de mise en œuvre. D’un point de vu organisationnel, la préparation et la mise en œuvre des projets et programmes sont ancrés dans le dispositif mis en par le PNIA 2. Ainsi, la nécessité de mettre en place un Conseil présidentiel n’est pas opportun. Il s’agit pour nous de renforcer les organes en place en termes de performance et d’efficacité en vue de l’atteinte des objectifs de Dakar 2 qui s’alignent parfaitement avec ceux du PNIA 2.

Aimé Kouassi