Des solutions innovantes en vue de résoudre le problème persistant des cartes SIM en Afrique

La SIM est une puce d'identification téléphonique
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Partout en Afrique, les opérateurs télécoms continuent de faire face à plusieurs défis liés à l’enregistrement des cartes SIM, suite à de nouvelles réglementations et à l’évolution des habitudes des consommateurs.

En 2022, des millions d’abonnés nigérians à la téléphonie mobile se sont vus interdire de passer des appels suite à une directive gouvernementale visant à déconnecter leurs cartes SIM. Les opérateurs de télécommunications ont reçu l’ordre de déconnecter les abonnés n’ayant pas enregistré et lié leurs cartes SIM au nouveau numéro d’identité national du pays, un identifiant numérique obligatoire comprenant des données biométriques.

Au Cameroun, un retard dans la délivrance des cartes d’identité a entraîné plusieurs problèmes, les opérateurs de téléphonie rencontrant des difficultés dans l’enregistrement des cartes SIM, car de nombreux utilisateurs attendent que le gouvernement leur fournisse les pièces d’identité nécessaires à cet enregistrement.

La pression réglementaire s’intensifie

Alors que les opérateurs de télécommunications s’efforcent d’augmenter leur nombre d’abonnés, les nouvelles réglementations les exposent à des amendes et à d’autres sanctions.

Certains pays se limitent à imposer des amendes aux opérateurs de télécommunications pour des problèmes de couverture réseau et de qualité de service insatisfaisants. En revanche, de nombreux autres adoptent une position stricte à l’égard des opérateurs qui ne respectent pas les régulations sur l’enregistrement des cartes SIM.

En 2016, la Tanzanie a infligé des amendes à ses six opérateurs de téléphonie mobile pour des irrégularités dans la vente et l’enregistrement des informations d’identification des clients lors de l’activation des cartes SIM. Par ailleurs, en 2019, le gouvernement gambien a infligé des amendes à trois opérateurs de télécommunications pour non-respect de la réglementation relative à l’enregistrement des cartes SIM.

Les grands opérateurs de télécommunications trouvent souvent que le cadre réglementaire en Afrique est difficile, et Ralph Mupita, du groupe MTN, a récemment lancé un appel public pour « harmoniser les cadres de développements réglementaires, en particulier dans le domaine de la technologie ».

La conformité est essentielle

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Le renforcement de la réglementation intervient à un moment difficile pour les opérateurs de télécommunications, qui cherchent à accroître leur clientèle et à étendre la fourniture de services non traditionnels – tels que les services financiers et l’assurance – à une population plus large.

Ce renforcement de la réglementation par les autorités gouvernementales est justifié. Les téléphones mobiles sont le principal outil de communication de la plupart des 1,3 milliard de citoyens africains. L’identification des numéros de téléphone mobile par les pouvoirs publics et la recherche du propriétaire d’un numéro spécifique – par exemple dans le cadre d’enquêtes menées par les autorités locales – est un aspect important de la sécurité nationale.

En outre, plus les opérateurs de télécommunications en savent sur leurs clients, plus ils ont la possibilité d’offrir de nouveaux produits et services susceptibles d’accroître leurs revenus et de développer leurs activités. Toutefois, tout cela dépend de leur capacité à améliorer les activités liées à la connaissance du client.

De nouvelles approches sont nécessaires

Face à la pression réglementaire croissante et à la nécessité pour les opérateurs de télécommunications d’élargir leurs offres aux clients, de nouvelles approches sont nécessaires pour faciliter le processus d’enregistrement de la carte SIM.

Des fournisseurs de services expérimentés dans le domaine des télécommunications introduisent de nouvelles solutions pour réduire la charge réglementaire pesant sur les opérateurs de téléphonie mobile et permettre aux clients de profiter pleinement des avantages de l’innovation en matière de services de télécommunications.

L’utilisation des eSIM sur des marchés tels que le Nigeria est extrêmement prometteuse. En effet, une grande partie de la population du pays vit dans des zones rurales et doit parcourir de longues distances, à grands frais, pour enregistrer sa carte SIM dans un centre de service.

Grâce aux nouvelles applications d’enregistrement SIM, les clients peuvent désormais simplement télécharger l’application, créer un compte, effectuer un bref processus de vérification intégré aux services gouvernementaux et, une fois confirmés, profiter de leur accès mobile sans craindre d’encourir des pénalités. 

Dans des contextes plus informels, l’application d’enregistrement SIM peut être utilisée par des travailleurs indépendants qui se rendent dans des communautés où des cartes SIM physiques sont vendues. Le travailleur indépendant enregistre alors la carte SIM, prend une photo et collecte des informations de base sur l’abonné via l’application au point de vente.

L’enregistrement de la carte SIM est crucial pour la sécurité nationale et pour faciliter l’adoption des nouveaux services proposés par les opérateurs de télécommunications. Pour cela, il est essentiel de s’associer à des fournisseurs qui peuvent alléger la pression réglementaire et faciliter la collecte des informations KYC, permettant ainsi aux opérateurs de télécommunications et à leurs clients de bénéficier pleinement de l’expansion dynamique de la téléphonie mobile sur le Continent.

KOFFI-KOUAKOU Laussin avec African Media Agency (AMA) 

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