Démarrage de la fermeture des pêches 2024: Des mesures pour minimiser l’impact sur les pêcheurs, les armateurs et les consommateurs

C’est au bord de la lagune Aby dans la ville d’Adiaké, que Sidi Tiemoko Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques , a procédé à la fermeture nationale des pêches (repos biologique 2024), ce lundi 1er juillet 2024, suivi d’une remise de bon de carburant à la marine nationale , pour l’organisation des patrouilles en mer, et les plans d’eaux lagunaires durant cette période.

La fermeture des pêches, est une importante mesure gouvernementale qui vise à favoriser la reproduction et à reconstituer les différentes populations de poissons ainsi qu’à améliorer le niveau des captures et les revenus des acteurs, notamment les pêcheurs. C’est pourquoi, il a invité l’ensemble des acteurs de ce secteur au respect de cette mesure , afin de garantir une exploitation durable des plans d’eau au profit des générations actuelles et futures.  Pour symboliser le repos biologique, Sidi Tiemoko Touré , a par ailleurs procédé au scellage de cinq embarcations de pêche et à l’empoissonnement des plans d’eau, pour matérialiser cette fermeture et démontrer l’engagement de l’État de Côte d’Ivoire quant à explorer et promouvoir des alternatives durables.

« C’est donc une mesure nécessaire pour les populations riveraines face à la diminution des captures (104.000 Tonnes en 2016 contre 68.000 Tonnes en 2020) », a-t-il souligné. Non sans rassurer l’ensemble des acteurs qu’ils sont les premiers bénéficiaires de la fermeture de la pêche.  « Si les stocks de poissons se reconstituent à la faveur de cette mesure alors vous allez pêcher durablement en améliorant vos revenus et maintenir des emplois. Pour gagner plus demain, nous devons modifier la façon dont nous gérons les pêches aujourd’hui », a-t-il expliqué .

Conscient de l’impact que cette mesure de gestion durable des ressources halieutiques peut avoir aussi bien sur l’activité des acteurs du secteur de la pêche et sur la consommation des populations ivoiriennes, le ministre a tenu à rassurer les différentes partes prenantes. « Chers pêcheurs et consommateurs, le Gouvernement a pris des dispositions pour minimiser l’impact de cette fermeture sur les pêcheurs et les armateurs à la pêche, notamment la mise en place d’un fonds revolving qui verra le jour bientôt ; l’exonération des frais d’escale et de séjour pour les navires de pêche qui accostent dans les ports. Aussi, pour assurer la disponibilité en poissons sur le marché, des dispositions ont été prises avec les importateurs et les aquaculteurs. Le total des disponibilités est de 245.000 Tonnes (dont 200.000 de disponibilité physique et 45.000 Tonnes de stocks en cours. Ce qui couvre 35% des besoins annuel du pays », a rassuré Sidi Touré.

Par ailleurs, pour ce qui est de la surveillance des différents plans d’eau concernés par cette mesure de repos biologique, le ministre a remis à la Marine nationale des bons en carburant (Gasoil, Super) et lubrifiants pour les aider dans cette mission de surveillance en vue de faciliter l’organisation des patrouilles, notamment en mer et sur les plans d’eau lagunaire. Non sans réaffirmer « l’engagement du Gouvernement de la Côte d’Ivoire à travers le ministère d’État, ministère de la Défense et le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, à ne ménager aucun effort pour lutter contre la Pêche Illicite, Non déclarée et Non règlementée ou Pêche INN à travers la surveillance des eaux maritimes sous juridiction ivoirienne ».

Au terme de cette randonnée à Adiaké, il a appelé à la responsabilité de chacun pour respecter cette mesure, avant de sceller symboliquement cinq embarcations de pêche et procéder à l’empoissonnement de la lagune Aby, pour matérialiser cette fermeture et démontrer l’engagement de l’État de Côte d’ivoire d’explorer et de promouvoir des alternatives durables.

Le représentant pays de la FAO en Côte d’Ivoire M. Attaher Maïga, a salué les efforts déployés par le Gouvernement ivoirien et l’ensemble des acteurs et partenaires dans la mise en œuvre de cette initiative. « La FAO est fière de soutenir ces efforts à travers divers projets et programmes visant à renforcer la gestion des pêches, à promouvoir des pratiques de pêche responsables et à améliorer la résilience des communautés face aux défis environnementaux et économiques », a-t-il indiqué. A l’en croire, la fermeture annuelle de la pêche est une mesure de gestion vitale qui permet de protéger les stocks de poissons, de préserver la biodiversité marine et la durabilité de nos ressources pour les générations futures. « C’est aussi une opportunité pour les pêcheurs de diversifier leurs activités économiques et d’explorer de nouvelles opportunités pour améliorer leurs moyens d’existence », a-t-il relevé.

Il faut noter que cette fermeture de la pêche qui a débuté ce 1er juillet 2024 va durer entre un et deux mois selon les types de pêches et les plans d’eau concernés.

Aicha Mambassou Koné

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