Matca : Un collectif de sociétaires en colère, dénonce la mauvaise gestion du DG

TOF MATCA BON
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Le feu couve à la mutuelle d’assurances des taxis compteurs d’Abidjan (Matca). Des sociétaires sont montés au créneau pour dire leur part de vérité et appellent les autorités au secours.

La mutuelle d’assurances des taxis compteurs d’Abidjan (Matca) va-t-elle survivre à la mauvaise gestion ?

À cette question, un collectif de sociétaires exprime de grosses inquiétudes face au mal qui ronge cette structure. Rapporte un confrère d’Opera News.

C’est la raison pour laquelle, au cours d’une rencontre avec la presse, le jeudi 17 juillet 2024, à Paris village, ces sociétaires ont interpellé les décideurs et l’ensemble des sociétaires sur la nécessité de changer la donne pour ne pas que la Matca disparaisse.

C’est Diaby Drissa, dit Diaby TV2, ex-délégué communal d’Adjamé de la Matca, par ailleurs, président de l’Organisation patronale et des conducteurs de taxis compteurs de Côte d’Ivoire (OPCTC-CI) qui a sonné l’alerte.

Selon, lui, afin de ne pas assister passif, à la mort de ladite mutuelle, des courriers ont été déposés, au ministère des Transports, tutelle technique, au ministère de l’Economie, du Plan et du développement, tutelle financière et au Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier, la faîtière des transporteurs. « Nous interpellons les autorités ivoiriennes et les organisations de notre domaine d’activité afin qu’elles agissent de toute urgence, pour que de nouveaux sociétaires entrent au conseil d’administration pour stopper l’hémorragie », a insisté Diaby Drissa.

Pour apporter des arguments à ces affirmations, le président de l’OPCTC-CI a souligné que de 23 mille taxis compteurs, il y a quelques années, la flotte est passée à sept mille taxis compteurs actuellement. « Il y a environ 66% d’acteurs qui ont mis la clé sous le paillasson ou s’adonnent à d’autres activités. Si rien n’est fait, le taxi compteur qui est une spécificité ivoirienne va totalement disparaître. C’est ce qui nous amène à interpeller nos autorités », a-t-il avancé.

Quant au secrétaire général de la Matca, Mohammed Bassim, il a relevé une vingtaine de griefs contre la direction générale actuelle. Il s’agit notamment du coût de la démolition de l’immeuble KTM ; la perte des actifs immobiliers de la Matca sur les sites de Djibi, Abatta et Lamblin ; le fondement juridique des acquisitions des terrains de N’Dotré et Djorobité et leur coût ; l’opacité sur le parc automobile de la mutuelle et le coût de construction de l’agence d’Abobo.

Pour le secrétaire général, toutes les interrogations sur les différentes préoccupations des sociétaires soulevées le 23 avril 2024, au cours d’une rencontre, n’ont pu trouver de réponses de la part du directeur général de la Matca, Elie Guedou Ousmane.

    Des risques de troubles

Les nombreux sociétaires présents au cours de cette rencontre sont formels. Pour éviter des risques de troubles, clament-ils, il faut que les autorités agissent de toute urgence. « L’heure est grave et nous ne pouvons pas laisser notre maison se détruire d’année en année, pendant que nous les acteurs sommes méprisés », ont-ils relevé.

En revanche, selon le directeur général de la Matca, lors de son traditionnel déjeuner de presse, le vendredi 16 février 2024, la Matca se porte bien et a continué à fonctionner dans de très bonnes dispositions. La mutuelle a réalisé, de l’avis de son DG, nombre de ses projets en 2023, malgré la concurrence des VTC qui a légèrement joué sur le chiffre d’affaires. « Cette concurrence n’a pas empêché la mutuelle de faire un excédent. Notre excédent n’a pas changé, malgré que le chiffre d’affaires a baissé. Cela s’explique par le fait que la Matca avait déjà créé des dispositions de telle sorte que la baisse de chiffre d’affaires ne joue pas sur son excédent. Parce que l’excédent n’est pas forcement lié au chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires de la Matca étant basé essentiellement sur des primes des taxi-compteurs, la Matca depuis cinq ans, voir sept ans a vu les choses venir et a changé de dispositions. Cela veut dire que la Matca ne compte pas aujourd’hui à 95% sur la prime d’assurance. Aujourd’hui on compte seulement sur 65% de la prime d’assurance. Donc, on a 35% qui proviennent d’autres ressources qu’on a créé nous-mêmes et qui sont par exemple, nos placements financiers qui nous rapportent beaucoup d’argent, ensuite les investissements immobiliers. Donc, on a diversifié nos sources de revenus. C’est ce qui nous a permis de tenir face à la baisse du chiffre d’affaires en 2023 », s’est félicité Elie Guedou Ousmane.

Et pourtant, la crise est profonde et la situation se détériore de jour en jour.

La Rédaction


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