Les brouteurs ne dorment pas !
46% et environ 9,6 millions d’internautes connectés quotidiennement, pour une population totale de près de 47,5 millions. Ce sont les chiffres des connexions journalières en Côte d’Ivoire et au Sénégal, les 02 principales puissances économiques de l’Afrique Occidentale Francophone.
Si ces données indiquent une certaine adaptation du Continent au néo paradigme porté dernièrement par le Web Actif et, de plus en plus, par le Web5, cette connectivité accrue soulève des questions quant à l’exposition des utilisateurs à divers risques de cybercriminalité, y compris les arnaques sentimentales. Ces arnaques qui exploitent les réseaux sociaux et les plateformes de communication, dans une zone où les brouteurs pullulent et où les règles de cybersécurité, ainsi que de cyberprotection, peinent à entrer pleinement dans les mœurs des usagers.
Dans son rapport publié le mardi 16 juillet 2024, INTERPOL révèle les résultats quelque peu alarmants de Jackal III. Les résultats de cette opération qui aura duré 04 mois dévoilent l’ampleur, toujours en expansion, des activités criminelles, particulièrement celles orchestrées par des groupes de cybercriminels bien connus dans la région, comme les brouteurs. En effet, dans le détail, cette vaste opération contre la fraude financière, menée par INTERPOL du 10 avril 2024 au 03 juillet 2024 en Afrique de l’Ouest, a conduit à l’arrestation de 300 individus, au blocage de 720 comptes bancaires et à la saisie de 1,807 milliards FCFA.
Ce coup de filet d’INTERPOL corroborent les récentes conclusions de Kaspersky sur le sujet de la problématique posée par les brouteurs en Afrique de l’Ouest. Et pour cause. D’après une récente étude du fournisseur de solutions en cybersécurité et en cyberprotection portant sur les habitudes et les préférences des utilisateurs, 50,5 % des Ivoiriens et Sénégalais utilisent leurs téléphones mobiles tous les jours pour des besoins professionnels et personnels.
L’enquête indique également que ceux-ci utilisent principalement les réseaux sociaux (87,7% des utilisateurs), les appels vidéo (68,1%) et des applications de géolocalisation (60,8%). Conscients de ces habitudes de consommation, les brouteurs tirent parti des réseaux sociaux et des plateformes de communication pour déployer des arnaques de plus en plus sophistiquées, incluant les escroqueries sentimentales et financières. Ces dernières années, ils ont même intégré le deepfake dans leurs techniques de fraude.
Il faut dire que la menace des brouteurs, ces cybercriminels spécialisés dans l’escroquerie en ligne bien connus dans la région, persiste. Usurpation de comptes ou usage de faux comptes sur les réseaux sociaux, achats en ligne frauduleux et ventes de produits contrefaits, concours et compétitions factices voire illicites, escroqueries sur la santé et la beauté, fausses offres de prêts et de bourses… Que ce soit par webcam ou encore en prenant le contrôle à distance d’appareils, leur activité nuit gravement à la confiance et à la sécurité numérique en Afrique de l’Ouest.
L’urgence de renforcer la sécurité numérique en Afrique de l’Ouest, à l’aide, entre autres, d’une approche intégrée combinant actions policières et sensibilisation à la sécurité est essentielle pour protéger les utilisateurs contre les cybermenaces. Entre 2017 et 2022, Les arnaques sentimentales ont causé plus de 783,368 milliards FCFA de pertes dans le monde et couté en moyenne 2,651 millions FCFA à chaque victime.
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