Que redoutent le plus les investisseurs à l’heure actuelle ?

Invesco est spécialisé dans la gestion d'actifs des institutions officielles et des souverains
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Selon le rapport de Invesco, publié ce lundi, plus que la succession de crises de ces dernières années et ses conséquences, parmi lesquels la création de néo blocs, les rivalités géopolitiques, particulièrement les nouvelles batailles commerciales à venir entre les Etats-Unis et la Chine, l’emportent désormais sur l’anxiété causée par l’inflation. Ainsi, d’après l’analyse de Invesco basée sur les retours obtenus auprès des fonds souverains et des banques centrales, ces antagonismes déstructurant sont aujourd’hui la principale préoccupation de ces institutions officielles qui gèrent près de 22.000 milliards USD d’actifs.

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En effet, bien que l’intensification des conflits, militaires et commerciaux, troublent la paix des investisseurs mondiaux ces temps-ci, la fin, annoncée pour cette année 2024, du cycle inflationniste actuel, débuté aux lendemains de la pandémie de la Covid-19, place, dorénavant, les tensions au centre de l’attention et renforce les craintes en cet an de grace 2024 marqué, de surcroît, par des échéances électorales majeures, ce qui fait dire à Rod Ringrow, l’homme en charge des institutions officielles chez Invesco Ltd cité dans le rapport, que « la géopolitique a pris le pas sur la politique économique ! »

Ils craignent que les tensions géopolitiques soient un boulet pour le commerce et la croissance en 2025

Une enquête de Invesco qui révèle, dans le détail, que 83% de l’échantillon sondé déclare que les tensions géopolitiques sont leur premier facteur d’inquiétudes, à court terme, car elles entravent, dans la perspective immédiate, le commerce et la croissance. Toujours sur les craintes imminentes, 73% sont préoccupés par la haute inflation et le resserrement des politiques monétaires qu’elle entraine. 50% s’inquiètent des conséquences du conflit Russo-Ukrainien et 45% des répercussions de la guerre Israélo-Palestinienne. 50% voient leur sommeil troublé par les perturbations des chaînes d’approvisionnement et la flambée, persistantes, des prix des matières premières, 28% par la volatilité excessive des marchés financiers et, enfin, 19% par la recrudescence de la Covid-19 et de ses nouveaux variants.

L’horizon 2035 leur donne déjà le tournis !

Concernant les 10 prochaines années, l’étude de Invesco indique que la fragmentation géopolitique et le protectionnisme figurent également en tête de la liste des préoccupations pour la décennie (86%), suivis, par ordre de perception d’importance du risque à long terme, en deuxième de l’impact du changement climatique et des risques de transition (70%), en troisième position des niveaux élevés de dettes souveraines et privées (39%)…

Non loin à la quatrième place des menaces cybernétiques et des perturbations technologiques (37%), en cinquième du vieillissement démographique et du déclin de la main-d’œuvre (35%), en sixième lieu de l’incidence sur les marchés du travail de l’Intelligence Artificielle (IA) et de l’automatisation (30%) et, pour finir, au septième rang de la survenance d’une autre pandémie mondiale (27%).

Une opportunité naissante pour les marchés émergents

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Pour plus de la moitié de l’échantillon questionné par Invesco, les marchés émergents sont susceptibles de bénéficier de la multipolarité croissante. 67% des fonds souverains envisagent même que les marchés émergents égalent ou dépassent les marchés développés. Si l’Inde est, présentement, le marché le plus attractif, en partie parce que ses obligations font maintenant partie d’indices d’investissement mondiaux faciles d’accès, Rod Ringrow souligne qu’une constellation d’autres économies émergentes, dont le Mexique, le Brésil, l’Indonésie et la Corée du Sud, peut aussi « tirer parti de la dislocation du commerce et de l’activité économique. » Espérons qu’une nouvelle constellation émerge rapidement en Afrique et que, dans l’imbroglio économique actuelle, le Continent tire son épingle du jeu !

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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