Un répit de courte durée pour Aliko Dangote

DILest le groupe d'Aliko Dangote
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Suite à la série d’accords pour une sortie de crise, impliquant les autorités Nigérianes et la raffinerie d’Aliko Dangoté, l’on croyait l’homme sorti d’affaires… Il n’est n’est rien, bien au contraire ! Et pour cause. L’abaissement, annoncé publiquement le 05 août 2024, par Fitch Ratings de la note de crédit de DIL, de AA à B+, vient remettre de l’eau dans l’eau dans le gaz de cette raffinerie, pourtant bien embarqué au départ. Du moins sur le papier.

Selon l’agence de notation Américaine, sa décision de faire passer DIL de la case hautement solvable à hautement spéculative se justifie par une absence de plan de refinancement d’une dette majeure du groupe, contractée pour financer la construction de la raffinerie, dont l’échéance arrive à la fin de ce mois, précisément le samedi 31 août 2024, mais pour laquelle la perception de la capacité de remboursement est entachée par la situation de liquidité de Dangote Industries, négativement impactée par ses déboires de ces derniers temps.

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Des déconvenues notamment dues à des difficultés à approvisionner ladite raffinerie en pétrole brut au niveau local et à des prix loin d’être avantageux, pour elle, en ce qui concerne l’approvisionnement sur le marché international. Cette revue très à la baisse de la solvabilité de DIL tombe au plus mauvais moment pour la firme qui, après être enfin parvenue, fin juillet 2024, à un terrain d’entente avec les autorités Nigériane, avait annoncé son intention d’être cotée à la Bourse du Nigéria d’ici mars 2025.

Initialement, les parts en vente étaient destinées à la NNPC qui, en 2021, était déjà entré en possession de 7,25% de l’actif de DIL, pour la modique somme d’environ 600,327 milliards FCFA assortie d’une option d’achat des 12,75% en question, à acquérir avant juin 2024. Finalement, la NNPC n’a pas exercé son droit de préemption et DIL est maintenant dans l’obligation de chercher un autre investisseur, si elle veut irriguer son flux financier avec des capitaux frais.

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Toutefois, dans cette affaire, la corde a plusieurs noeuds ! En effet, les problèmes de liquidité de DIL ont également été exacerbées par la dévaluation du naira qui crée, depuis, un déséquilibre entre la dette en dollar Américain et les recettes en monnaie locale du groupe fondé par Aliko Dangote. La perte de change essuyée par DIL 2023 est estimée à plus de 1.000 milliards FCFA

Normalement, La vente de 12,75 % des parts de la raffinerie devrait permettre à DIL de rembourser sa dette. Le hic, c’est que Fitch Ratings a des doutes sur la capacité du groupe à finaliser cette vente à temps. De plus, l’absence de mesures concrètes pour refinancer ou rembourser cette dette pourrait entraîner une nouvelle dégradation de la note de crédit du groupe Dangote. Alors que l’échéance du 31 août 2024 arrive à grands pas, la vente ou non de ces parts et les conditions dans lesquelles tout cela se fera pourraient s’avérer déterminantes pour le futur des Industries Dangote et de l’économie Nigériane, en proie à ce que l’homme le plus riche d’Afrique appelle la « mafia du pétrole »

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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