Sidi Thera, président de la Conférence nationale des directeurs de publication de Côte d’Ivoire (CNDPCI), a animé une conférence de presse, ce jeudi 29 août 20224, à la maison de la presse d’Abidjan-Plateau. Ce, autour du thème : « les graves difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises de presse depuis de nombreuses années en Côte d’Ivoire ».
Faisant une importante déclaration sur les graves difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises de presse depuis de nombreuses années en Côte d’Ivoire, le directeur général du quotidien l’Essor, a expliqué qu’il est indéniable que le secteur de la presse imprimée bénéficie de l’aide de l’Etat de Côte d’Ivoire.
A l’en croire, en Côte d’Ivoire, ces entreprises traversent actuellement une crise multiforme et sans précédent. « Cette crise est si profonde que l’avenir de la presse même est mis en péril », a-t-il expliqué.
Poursuivant, il a mentionné que les coûts du papier sont en constante augmentation et les imprimeurs demandent une paie cash des impressions. Par ailleurs, les défis auxquels font face les entreprises de presse et leurs directeurs de publication sont belles et bien énormes. Il s’agit de la politique de distribution des journaux sur l’étendue du territoire entrainant la chute drastique des chiffres de vente ; Edipresse, incapable de reverser aux éditeurs les recettes issues de la vente des journaux ; le circuit de distribution, autrefois florissant, est aujourd’hui réduit à sa plus simple expression ; les personnels sont démotivés, et le un tableau devient des plus sombres, notamment les coûts du papier et autres intrants en constante augmentation.
Énumérant ces enjeux, il a indiqué qu’il y a la pression des imprimeurs qui réclament des paiements cash, l’application de la convention collective qui pèse sur les entreprises, des arriérés fiscaux et sociaux se chiffrant aujourd’hui en plusieurs milliards de francs CFA, les conditions drastiques d’accès au financement de l’ASDM, la régulation forte de l’Autorité nationale de la presse ( ANP) avec de lourdes sanctions comme la suspension de parution des journaux, la suspension des DP et des journalistes, et bien d’autres défis.
Face à cette situation alarmante, le président Sidi Thera, a, au nom du bureau exécutif de la CNDPCI, lancé un appel solennel au président de la République, Alassane Ouattara en ces termes : « Nous demandons respectueusement qu’il nous accorde une audience, afin de pouvoir exposer en détail les causes profondes de cette crise qui menace l’existence même de notre secteur. Nous reconnaissons les efforts considérables déjà déployés par l’État », a-t-il plaidé. Et d’ajouter, « Cependant, face à l’ampleur des défis, des mesures exceptionnelles s’imposent ».
Aussi a-t-il, a rappelé que le Chef de l’État lui-même, en recevant les Éléphants footballeurs après leur victoire à la CAN, avait publiquement souligné l’importance du rôle joué par la presse dans ce succès national. Car, il avait alors exprimé sa satisfaction de voir la presse se mobiliser aux côtés du gouvernement et de l’équipe nationale, au nom de l’intérêt supérieur de la nation.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire va amorcer un autre virage avec l’élection présidentielle de 2025. Avant, pendant et après, la presse doit jouer sa partition pour la réussite du processus électoral. « Au nom du bureau exécutif, je sollicite cette audience, dans l’espoir que des mesures à la hauteur des enjeux puissent être prises pour sauver notre secteur. Je lance donc un appel à tous les éditeurs et à toutes les organisations professionnelles du secteur des médias : mobilisons-nous, unis et solidaires, pour que cette rencontre avec le président de la République soit le point de départ de la renaissance de la presse imprimée en Côte d’Ivoire », a-t-il souligné.
Julien Koffi
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