Dossier : FOCAC 2024, une opportunité pour une coopération Chine-Afrique durable ?

Les Chinois et les Africains veulent également intensifier leurs échanges culturels
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Le Vice-Ministre Chinois des Affaires Etrangères, Chen Xiaodong, en conférence de presse. 23/08/2024, CIPCC, Beijing, Chine

« Actuellement, un changement, qui se produit une fois par siècle, s’accélère et le monde entre dans une période de turbulences et de transformation. La Chine et les pays Africains sont tous deux des membres importants du Sud global et l’Afrique connaît un nouveau réveil porté par le processus d’unité, d’auto-amélioration et d’intégration qu’elle promeut. »

C’est ce qu’a déclaré le 23 août 2024, soit environ 02 semaines avant le début de ce FOCAC 2024, le Vice-Ministre Chinois des Affaires Etrangères, Chen Xiaodong, au sujet de cette édition placée sous le thème « S’associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d’avenir partagé ChineAfrique de haut niveau. »

Est-ce le bon moment pour que les pays du Sud, dans leur globalité, s’impose comme une voix forte dans la réforme de la gouvernance mondiale ?

Une économie Chinoise en transition, mais résiliente et aux perspectives intéressantes

  • Croissance annuel du PIB de la Chine
  • PIB de la Chine en milliards USD
  • PIB de la Chine par Parite du Pouvoir dAchat PPA en milliards USD

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Chine devrait s’établir à 5% au terme de l’exercice 2024.

Au 2ème trimestre 2024, la croissance de la production industrielle Chinoise était autour des 6% sur le segment services et des 4% sur celui de la vente au détail. Le total des financements domestiques, dont les principales composantes sont les prêts bancaires et les émissions obligataires, a, lui, augmenté de 8,4%, pendant que l’encours des prêts bancaires en monnaie locale a, de son côté, connu une hausse d’environ 9%.

Désiré Kouamé, chargé d'affaires d'entreprises chez la BNI donne son point de vue sur l'économie Chinoise
Désiré Kouamé, cadre chez la BNI donne son point de vue sur l’économie Chinoise

Pour Désiré Kouamé, cadre chez la Banque Nationale d’Investissement de Côte d’Ivoire (BNI), ces chiffres indiquent une évolution encourageante de l’économie Chinoise. « Malgré un ralentissement à 4,7% contre 5,3% au 1er trimestre lié à plusieurs défis, dont l’immobilier, on note une résilience économique notable confirmé par une croissance du PIB projetée à 5% en 2024 et soutenue par une bonne performance dans les secteurs industriels et des services (…)

La production industrielle a connu une croissance d’environ 6% au 2ème trimestre quand le secteur des services et le commerce de détail ont progressé de 4%. On constate une poursuite des efforts d’investissement et de modernisation de l’appareil productif Chinois, à travers la croissance plus marquée de l’industrie (6%), par rapport aux services et au commerce de détail (4%), et une politique monétaire visant à stimuler l’activité économique lisible dans l’augmentation significative de 8,4% des financements domestiques, en particulier des prêts bancaires (…)

  • Industrie Chine valeur ajoutee en PIB
  • Fabrication valeur ajoutee au PIB de la Chine en milliards USD

Ces efforts peuvent soutenir l’investissement, la consommation, à court terme, et permettre au pays de résorber le repli des investissements, un repli estimé à 9,5% au 1er trimestre selon le Bureau National des Statistiques en Chine, engendré par la crise de l’immobilier. Il faut rappeler que le secteur a longtemps été un moteur de croissance de l’économie Chinoise et que les premiers effets les plus palpables de cette crise sont des projets inachevés et des dettes élevées (…)

En raison de cette crise majeure, depuis 2020, l’Etat Chinois a durci les conditions d’accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, afin de réduire leur endettement. La gestion de cette crise est cruciale pour la stabilité économique à long terme du pays. » Alerte Désiré Kouamé.

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Massetou Traoré, la Directrice Générale Adjointe de NSIA Banque CI, s’exprime sur l’économie Chinoise

Massetou Traoré, la Directrice Générale Adjointe de NSIA Banque Côte d’Ivoire, le 3ème établissement du marché bancaire Ivoirien, considère, elle, que les prévisions du FMI pointe également une décélération par rapport aux taux de croissance, plus élevés, observés les années précédentes. « Cela pourrait s’expliquer par des défis structurels ou même des pressions économiques (…)

Les taux de croissance sectorielle indiqués dénotent d’une stratégie beaucoup plus axée sur la production industrielle (6%) comparés aux services et à la vente au détail en vue, certainement, de répondre à la demande pour les produits industriels qui croît sur le marché international. Toutefois, l’augmentation des financements domestiques (prêts bancaires et émissions obligataires), traduit la stabilité, la garantie et l’adéquation de la politique monétaire du marché face aux exigences économiques des acteurs, aussi bien internes et qu’externes. D’où la hausse d’environ 9% des prêts bancaires en monnaie locale (…)

De façon générale, les chiffres montrent une économie Chinoise en transition, avec une croissance du PIB modérée, mais intéressante, dans un contexte mondial marqué par des crises à fort impact économique. Cette croissance de l’économie Chinoise se traduit par une forte performance industrielle et une politique monétaire facilitant les financements domestiques. » Explique Massetou Traoré.

Un rôle central dans la marche du monde

Population Chine 2023

Compte tenu de sa place de 2ème économie mondiale, la Chine est indubitablement une reine sur l’échiquier mondial, tant au niveau économique, politique, technologique, militaire que environnemental. « Il ne faut pas oublier que la Chine est le pays le plus peuplé au monde avec 1,4 milliards d’habitants, ce qui représente un enjeu économique non négligeable. Sur le plan géopolitique, elle joue un rôle de plus en plus central et cherche à accroître son influence, à travers des alliances stratégiques au sein des institutions internationales et des initiatives diplomatiques. Ainsi, son ascension modifie les dynamiques de pouvoir traditionnellement dominées par les États-Unis et leurs alliés (…)

Sa croissance rapide, sa position de leader dans la fabrication et ses investissements massifs à l’international (comme dans le cadre de l’initiative Belt and Road) influencent les marchés mondiaux, les chaînes d’approvisionnement et les politiques économiques des autres pays. La Chine est également un acteur majeur dans le domaine technologique et les entreprises Chinoises montrent, chaque jour, leurs capacités à rivaliser avec les géants technologiques Occidentaux (…)

La Chine investit aussi considérablement dans ses capacités militaires, avec une modernisation continue de ses forces armées et une politique de défense plus assertive. Cependant, en tant que plus grand émetteur de gaz à effet de serre (35% des émissions mondiales de GES), la Chine a un rôle crucial à jouer dans les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique, particulièrement dans le cadre de ses engagements internationaux pris lors des conférences sur le climat (COP) pour atteindre les objectifs globaux (ODD) en matière de durabilité (…)

Dans l’ensemble, l’influence croissante de la Chine sur l’échiquier mondial est complexe et multidimensionnelle. Elle offre à la fois des opportunités de coopération internationale et des défis en matière de gestion des tensions et des rivalités géopolitiques. Il s’agit là d’un allié économique important et stratégique, à mon sens, pour un continent comme l’Afrique. » Développe la Directrice Générale Adjointe de la N°3 des banques en Côte d’Ivoire.

La montée en puissance d’un allié stratégique

Il est, aujourd’hui, indéniable que la Chine est un rouage essentiel du nouvel ordre mondial. Pour preuve, denièrement, il y a 4 ans en arrière, pour contrecarrer les attaques de l’ennemi invisible et endiguer les conséquences délétères sur l’économie globale causées par la pandémie qu’elles ont engendré, le gouvernement Chinois avait pris des mesures drastiques conduisant à un quasi arrêt des activités de ce membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unis. Cette posture, adoptée par ce Dragon d’Asie, avait grandement contribué à gripper la machine universelle, comme le remémore Désiré Kouamé :

« En tant que 2ème économie mondiale, la Chine joue un rôle central dans le commerce international et les chaînes d’approvisionnement. De par sa position, sa montée en puissance a forcément des répercussions significatives sur l’échiquier international. L’on s’en souvient, la Chine a été le premier pays touché par la Covid-19, ce qui a entraîné des fermetures d’usines, des restrictions de transport et perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales ! Or les exportations Chinoises, en progression continue depuis les années 2000, représentent environ 18% des exportations mondiales. Cette évolution notable de part de marché a été alimentée par des réformes économiques et une baisse des droits de douane, facilitant l’accès des entreprises étrangères au marché Chinois (…)

De plus, souvent désignée comme l’atelier du monde en raison de sa capacité à produire une large gamme de biens à des coûts compétitifs (main-d’œuvre et coûts salariaux bas), la Chine, qui a également émergé comme un leader mondial dans plusieurs domaines technologiques clés, par exemple dans l’Intelligence Artificielle (IA), la 5G et les énergies renouvelables, ambitionne de devenir le leader mondial de l’IA d’ici 2030 (…)

1 Investissement RD Chine en PIB

Cet objectif est clairement énoncé dans son plan de développement publié en 2017. Pour l’atteindre, le gouvernement Chinois a investi massivement, surpassant largement les investissements Américains dans ce domaine. Rien qu’en Recherche et Développement (R&D), on parle d’environ 70 milliards de dollars (plus de 42.000 milliards FCFA) injectés. Qui plus est, la Chine bénéficie d’une grande quantité de données, grâce à sa nombreuse population et à l’utilisation généralisée des technologies numériques (…)

Dans les faits, environ 800 millions de Chinois utilisent des Smartphones, ce qui génère un volume de données considérable pour entraîner et nourrir les algorithmes d’IA. En outre, le pays produit un nombre croissant de chercheurs et d’experts en IA, renforçant ainsi son écosystème d’innovation. La Chine est à la pointe du déploiement de la technologie 5G, avec des investissements massifs dans les infrastructures nécessaires. Huawei, un des principaux acteurs mondiaux, a joué un rôle clé dans l’expansion de cette technologie qui promet de transformer divers secteurs, de l’automobile à la santé en passant par l’Internet des objets (IoT)

(…) La Chine est également le plus grand producteur et consommateur d’énergies renouvelables au monde (les énergies renouvelables représentent aujourd’hui la moitié de la capacité installée en Chine, mais le nombre de permis de construire de nouvelles centrales à charbon a augmenté et le pays produit encore environ 70% de son électricité à partir de combustibles fossiles). Elle investit massivement dans l’énergie solaire et éolienne, avec l’objectif de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et de lutter contre le changement climatique (…)

Les entreprises Chinoises dominent le marché mondial des panneaux solaires et des éoliennes, ce qui renforce non seulement leur position économique, mais aussi leur influence géopolitique dans le domaine des technologies vertes. La Chine accroît aussi son influence au sein des organisations internationales et joue un rôle plus actif dans les affaires mondiales, notamment à travers la coopération Sino-Africaine et bien d’autres initiatives. Cela lui permet de renforcer ses relations économiques tout en élargissant son influence géopolitique (…)

Enfin, elle a considérablement modernisé ses forces armées. Cela modifie l’équilibre des puissances en Asie de l’Est et cette évolution suscite des inquiétudes quant à la sécurité régionale, notamment en ce qui concerne les tensions en mer de Chine méridionale et les relations avec Taïwan. Sans oublier que la montée en puissance de la Chine provoque des tensions avec les États-Unis qui cherchent à maintenir leur position dominante. »

Une volonté affichée de développer ses rapports commerciaux avec l’Afrique

Valeur des echanges commerciaux Chine Afrique en milliards USD de 2013 a 2023
Valeur des échanges commerciaux Chine-Afrique en milliards USD de 2013 à 2023. Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Les données de l’administration générale de la douane Chinoise indiquent que le commerce entre la Chine et l’Afrique a augmenté de 1,5% en un an pour atteindre un niveau record de 300 milliards de dollars (167.209 milliards FCFA) en 2023. Pour le mois de janvier 2024, ces échanges commerciaux, en augmentation de 13,9% en glissement annuel, sont évalués à 47,68 milliards de dollars (près de 28.261 milliards FCFA). Cependant, nonobstants ces flux transactionnels importants, le déséquilibre de la balance commerciale est, jusqu’à ce jour, plus en faveur de la Chine que de l’Afrique.

Afin de rééquilibrer les rapports dans ces transactions, l’Empire du Milieu a supprimé les droits de douane sur 98% des produits importés de 21 pays Africains, en l’occurrence l’Ethiopie, la Guinée, le Mozambique, le Rwanda, le Togo… De la sorte, il entend respecter l’engagement, pris par son président Xi Jinping lors de la 8ème Conférence Ministérielle du FOCAC qui s’est tenue dans la capitale Sénégalaise en novembre 2021, d’augmenter ses importations de produits agricoles Africains et de porter le total de ses importations en provenance du Continent à 300 milliards de dollars (environ 179.000 milliards FCFA) par an à l’horizon 2035, chose qu’il a réussi à réaliser l’année dernière, en 2023.

Aux yeux de Désiré Kouamé, « cette augmentation des échanges est significative pour l’Afrique, car elle reflète une volonté de la Chine de renforcer ses relations commerciales avec le Continent. L’objectif de 300 milliards de dollars d’importations annuelles en provenance d’Afrique d’ici 2035 pourrait favoriser le commerce, attirer des investissements et avoir des effets bénéfiques sur les économies Africaines (…)

Étant donné que la Côte d’Ivoire est un important producteur de cacao, de café et d’autres cultures, la suppression des droits de douane faciliterait l’accès à un marché Chinois en pleine expansion. Cette politique constitue donc une opportunité accrue, pour le pays, d’exporter ses produits agricoles et ses autres ressources vers la Chine. Elle encourage également les investissements Chinois en Côte d’Ivoire et favorise le développement économique local, ainsi que la création d’emplois. »

Équilibrer la balance commerciale pour soutenir le développement de l’Afrique

Exportation de la Chine vers lAfrique et Importation de la Chine en provenance dAfrique en milliards USD de 2013 a 2023
Exportation de la Chine vers l’Afrique et Importation de la Chine en provenance d’Afrique en milliards USD de 2013 à 2023. Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Partageant le point de vue de Désiré Kouamé, Massetou Traoré ajoute : « La Chine tente de réduire le déséquilibre commercial et de soutenir le développement économique Africain. En augmentant les importations Chinoises de produits Africains, la Chine consolide ses relations économiques avec le Continent (investissements supplémentaires, projets d’infrastructures, coopération plus poussée dans divers domaines, transferts de technologies et de compétences, etc.)

(…) Cette politique pourrait favoriser une augmentation substantielle des exportations Africaines vers la Chine, en facilitant l’accès au marché Chinois pour les produits variés et en offrant une lucarne pour la diversification des marchés d’exportation. Je pense aux produits agricoles pour la Côte d’Ivoire et à la nécessité de réduire la dépendance Ivoirienne à certains pays d’exportation, afin d’acquérir un pouvoir de négociation plu conséquent (…)

Avec l’augmentation potentielle des exportations vers la Chine, la Côte d’Ivoire pourrait voir une amélioration de ses revenus d’exportation, ce qui aurait un impact positif sur sa croissance économique, l’emploi et les investissements dans le secteur agricole. L’accès facilité au marché Chinois pourrait attirer encore plus les investisseurs Chinois intéressés par le secteur agricole Ivoirien ou par plusieurs autres secteurs d’activités de l’économie Ivoirienne. Pour l’Afrique et la Côte d’Ivoire, la politique Chinoise représente une opportunité stratégique pour stimuler les exportations, favoriser et diversifier les marchés. Cela peut favoriser la croissance économique et le développement, tout en améliorant les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Afrique (…)

Cependant, les pays Africains devront aussi veiller à renforcer leur capacité de production et à garantir la qualité de leurs produits pour pleinement tirer parti de ces opportunités. » Prévient Massetou Traoré dont la banque a réalisé un bénéfice d’environ 58 millions de dollars (34,8 milliards FCFA), pour un chiffre d’affaires autour des 151 millions de dollars (91 milliards FCFA) en 2023, mais pour qui la croissance du portefeuille sur les entreprises et particuliers Chinois représente un axe stratégique de sa politique commerciale.

Les banques Ivoiriennes prêtes à financer les activités des entreprises Chinoises en Côte d’Ivoire

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George Elombi, Vice-Président exécutif (Gouvernance, Services juridiques et ministériels) d’Afreximbank et M. Wencai Zhang, Vice-Président de la CEXIM, en train de signer l’accord. Le Professeur Oramah, président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque, et M. Shengjun Ren, Président de la CEXIM y ont apporté leur soutien.

« Nous avons été très actifs dans la facilitation des émissions de garanties locales pour les marchés publics remportés par des entreprises Chinoises. L’étape suivante est de bâtir une offre de produits attractive pour ces entreprises en nous inspirant du modèle de la République Démocratique du Congo (RDC) où des banques telles que Rawbank ont réussi à capter la majorité des flux des entreprises Chinoises intervenant dans le secteur minier. Cela nous demandera de développer des solutions commerciales et de procéder à quelques ajustements avec un réseau de correspondants bancaires étrangers fort. Tout cela est en cours de mise en œuvre. » Confie Massetou Traoré.

Et pour cause. Que ce soit en matière d’infrastructures, de restauration, de commerce, d’agriculture ou encore dans le secteur industriel, ces dernières années, les entreprises et PME Chinoises sont très actives en Côte d’Ivoire. Seulement, très peu sollicitent des financements auprès des banques Ivoiriennes.

« Ces entreprises ont pendant longtemps capitalisé sur les taux d’intérêt avantageux proposés sur leurs marchés domestiques. Force est de constater aujourd’hui, avec la montée du coût de la liquidité sur le marché international, que les taux sur ces marchés ne sont pas plus avantageux que ceux offerts en Côte d’Ivoire par exemple. Cela représente une opportunité d’emmener ces entreprises Chinoises à considérer de plus en plus des financements sur nos marchés. Le retrait de certaines banques Françaises de nos marchés représente également une opportunité pour nous de capter plus d’opportunité sur ce segment. » Relève-t-elle.

Des relations déjà existantes entre banques Ivoiriennes et entreprises Chinoises

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Du côté de la BNI où exerce Désiré Kouamé et qui soutient tous les grands projets structurants de l’Etat de Côte d’Ivoire, la coopération avec les entreprises Chinoises se concentre principalement sur plusieurs secteurs stratégiques : « Nous participons au financement de projets d’infrastructure, tels que les routes, les ponts et les installations énergétiques, souvent en partenariat avec des entreprises Chinoises qui apportent leur expertise et leurs investissements. Le secteur énergétique, notamment les projets d’énergie renouvelable et d’hydroélectricité, est un domaine où nous collaborons avec ces entreprises pour améliorer l’approvisionnement énergétique du pays (…)

Nous soutenons également des initiatives agricoles favorisant l’importation de technologies et de pratiques agricoles modernes de la Chine. Cette collaboration permet d’accélérer le développement des infrastructures, de faciliter le commerce et d’attirer davantage d’investissements étrangers, ce qui est crucial pour la croissance économique de la Côte d’Ivoire. Les projets financés par la BNI et réalisés en partenariat avec des entreprises Chinoises génèrent des emplois locaux, tant dans la construction que dans les services associés. Et la coopération avec celles-ci entraîne un transfert de technologie et de savoir-faire, ce qui renforce les capacités locales et améliore la productivité dans divers secteurs (…) » Informe le cadre de la banque d’investissement de Côte d’Ivoire.

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Selon Désiré Kouamé, cadre chez la BNI, la montée en puissance de la Chine a forcément des répercussions significatives sur l’échiquier international

En termes de financement, il révèle que les entreprises Chinoises sollicitent effectivement des fonds auprès de sa banque et rajoute : « En collaborant avec des entreprises Chinoises, nous diversifions notre portefeuille client et renforçons notre position sur le marché, grâce à cette association avec des acteurs internationaux. De plus, les projets financés avec des entreprises Chinoises améliore notre capacité et expertise dans la gestion de projets complexes (…)

La coopération avec des entreprises Chinoises peut ouvrir des portes à des financements supplémentaires, notamment via des institutions financières Chinoises qui soutiennent les projets à l’étranger. En soutenant des projets d’infrastructure et d’autres investissements, nous contribuons à la croissance économique de la Côte d’Ivoire, ce qui renforce également sa propre solidité financière à long terme. » Notifie-t-il.

Aborder les défis communs et tracer une route commune

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Massetou Traoré, la Directrice Générale Adjointe voit dans le partenariat Chinois Africain, des opportunités bénéfiques pour les deux parties

Si le FOCAC 2024 représente une opportunité significative pour la Chine et l’Afrique de renforcer leur coopération, d’aborder des défis communs et de tracer des perspectives pour leurs relations, celle-ci ne sera efficiente que si elle se construit dans et pour une relation gagnant-gagnant. De l’avis de Massetou Traoré, « l’Afrique a besoin de s’inspirer de modèles d’économie forte et de partenariat gagnant-gagnant pour se développer. Avec son important potentiel de croissance, elle a beaucoup à apprendre du modèle économique Chinois qui présente de nombreux avantages. Ce genre de forum offre de nombreuses possibilités de renforcement de coopération (…)

Cependant, bien que « les relations entre la Chine et l’Afrique offrent des opportunités considérables pour le développement économique, elles nécessitent tout de même une gestion prudente pour garantir que les avantages sont durables et équitables. » Précisetelle.

« La Chine continue de renforcer ses liens diplomatiques avec de nombreux pays Africains. La Côte d’Ivoire, particulièrement, peut tirer parti de ces relations pour stimuler son développement, tout en surveillant attentivement les impacts à long terme sur son économie et sa souveraineté. La Côte d’Ivoire, en tant qu’acteur régional clé, pourrait jouer un rôle dans le façonnement de ces relations, comme en témoigne la présence remarquable des autorités Chinoises et de l’un de leurs détachements militaires aux festivités de la fête nationale de la Côte d’Ivoire du 07 août 2024. » Met-elle en exergue.

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La table ronde du Sommet de Pékin du Forum sur la coopération sino-africaine de 2018 (FOCAC). (Photo : AFP)
L’espoir étant permis, assurément, à l’issue du FOCAC 2024, de nombreux nouveaux accords économiques et financiers visant à approfondir les échanges commerciaux, les investissements et incitant les opérateurs économiques Chinois, désireux d’investir en Afrique et en Côte d’ivoire, à recourir de plus en plus aux financements des banques locales auront été conclus. Du moins, c’est ce qui est souhaitable et souhaité. A supposer que le voeu se réalise, ce FOCAC 2024 pourrait bel et bien être le point départ d’une collaboration Sino-Africaine d’un autre genre, une collaboration plus étroite en matière de développement durable, d’énergie renouvelable et de lutte contre le changement climatique en Afrique. Ce sommet pourrait aussi déboucher sur des propositions de programmes accrus de formation et de bourses en faveur des étudiants Africains, en vue de renforcer les capacités locales dans divers secteurs (technologique, médecine, agriculture, etc.), et être le creuset d’une coopération plus forte, dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, pour soutenir la stabilité et le développement en Afrique. Le renforcement des échanges culturels et sociaux, pour accroître la compréhension mutuelle et les interactions entre les populations Chinoises et Africaines n’est pas aussi à négliger, bien au contraire !

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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