Dans une déclaration relative aux déguerpissements des occupants illégaux des forets classées, parcs et réserves naturelles notamment celle de Bonon, la Centrale Syndicale Agricole, par son Sécretaire général et porte-parole, Thibeaut Yoro propose des solutions de sortie de crise.
L’Etat de Côte d’Ivoire et ses démembrements se sont engagés dans une démarche responsable de préservation de son couvert forestier qui ne cesse d’être agressé au fil des années et des générations.
L’actualité de ces jours est nettement dominée par les déguerpissements des planteurs et autres agriculteurs dans le département de Bonon.
Au-delà des émotions et autres ressentiments soulevées, nous appelons les uns et les autres à la retenue et à l’apaisement.
Nous avons été à Bonon dans les campements concernés, en tournée de compassion, réconfort et sensibilisation du 19 au 22 septembre 2024 ; Nous avons rencontré les autorités impliquées d’une façon ou d’autre dans ces opérations, du préfet, à la gendarmerie en passant par la sodefor de Daloa pour mieux comprendre lesdites actions.
De nos échanges avec ces autorités, on est d’accord sur la régularité des déguerpissements mais quand on parcourt les localités déguerpies, nous constatons des populations dans des conditions indécentes d’hébergement après le passage des hommes en treillis commis à la tâche. Les déguerpissements des 12 campements ont été très violents et non encadrés car il y’a eu des vols, des pillages, des habitations incendiées avec tout leur contenu, des blessés par balles réelles à qui nous souhaitons prompt rétablissement.
La pression foncière est réelle dans ces zones comme partout ailleurs ; quand on sait que près de 15.000 hectares de la forêt classée sur au moins 40.000 hectares ont été cédés aux populations par déclassement en 1974 par le Gouvernement de Feu Houphouet Boigny 1er Président de la Côte d’Ivoire, père fondateur de la nation, on voit l’ampleur du problème avec une grande population homogène d’agriculteurs de différentes ethnies, nationalités, religion et obédience politique.
Les 20.350 hectares et plus restants subissent encore de fortes pressions malgré les efforts de l’état ivoirien et de ses démembrements mais cela ne saurait justifier la violence et des méthodes qui rappellent la triste histoire de notre pays ; la guerre.
Nous invitons les autorités compétentes et notamment les préfets de s’assurer que les déguerpissements se font avec humanisme et moins de zèle comme le recommande son excellence Alassane Ouattara président de la république car les planteurs qui occupent illégalement les forêts classées, parcs et réserves naturelles sont avant tout des humains qui ont aussi des droits ; même les terroristes et autres criminels ont aussi des droits, à plus forte raison des pauvres planteurs, ignorants pour la plupart toutes les thématiques qui englobent la nécessité de protéger la forêt ivoirienne ainsi que les espèces en voie de disparition pour amoindrir les effets du changement climatique qui affectent négativement nos cultures et nos vies.
À ce stade de nos propos, nous invitons les ministères techniques concernés et les structures sous leur tutelle respective à une concertation inclusive car la Centrale Syndicale Agricole de Cote d’Ivoire se propose de lancer bientôt un vaste programme de tournée nationale de sensibilisation et d’information dans les forêts classées, parcs et réserves naturelles de Côte d’Ivoire pour un déguerpissement volontaire et apaisé de ces endroits illégalement occupés par les planteurs et autres agriculteurs.
Qu’est ce qui explique l’opportunité de tels déguerpissements en pleine rentrée scolaire et à quelques jours de l’ouverture de la campagne cacaoyère ? Que deviendront tous ces élèves de la quarantaine de campements concernés, leurs familles respectives n’ayant plus de domiciles fixes ?
Cela dit, les structures techniques telle la SODEFOR, l’OIPR, les Eaux et Forêts, l’AFOR et autres devront faire ou actualiser la cartographie des zones déclassées, des zones empiétées en ce moment, et le reste des superficies sous contrôle de sorte à mieux apprécier les actions à mener ; et déclasser à nouveau s’il le faut comme feu Houphouet Boigny l’avait fait en 1974 pour éviter des crises humanitaires sans précédents ; ce n’était pas une faiblesse mais de l’humanisme.
Par ailleurs, nous invitons les partis politiques à dépolitiser la question des déguerpissements des forêts classées, parcs et réserves naturelles, ce n’est nullement une opération dirigée ou orientée contre une ethnie ciblée encore moins un parti politique.
Nous savons tous que les grands partis ou blocs politiques ont déjà tous dirigé la côte d’ivoire alors abordons les questions de protection de la forêt et de l’environnement sans émotion ni passion mais avec réalisme et sincérité.
Notre pays la Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins en matière de protection de forêt et d’environnement avec des engagements à respecter ; n’oublions pas que les directives de l’union européenne rentrent en vigueur en janvier 2025, en plus de d’autres obligations ou conventions internationales qui nous engagent, il faut donc agir…
Pour tous ces planteurs de Bonon déguerpis, dispersés dans la nature et ne sachant où mettre la tête, nous proposons la création d’une cellule mixte de crise par les ministères concernés et singulièrement par celui de la cohésion nationale , de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, le conseil café-cacao, la sodefor, l’OIPR et autres pour donner une réponse coordonnée à ces évènements malheureux sur les vaillants contributeurs de l’économie ivoirienne.
Fait à Abidjan, le 23 Septembre 2024
Le SG & Porte-Parole
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.