Journées nationales du cacao et du chocolat 2024 : Adjoumani appelle les industriels à honorer leurs engagements

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 Cette édition de la grande messe du cacao et du chocolat s’inscrit dans un environnement où l’économie mondiale du cacao connaît des soubresauts, à la fois au niveau du marché et de la production.

En effet, le marché de la fève de cacao connaît une hausse sans précédent des cours mondiaux constatée depuis février 2024. Dans le même temps, une baisse significative de la production ivoirienne de cacao est constatée sur la campagne 2023-2024 et pourrait se maintenir sur la campagne 2024-2025, telles sont les raisons qui donné le libellé de cette édition thème : « pas de producteurs, pas de cacao ».  

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 Cette édition se déroule du 28 au 30 septembre 2024. A cette occasion, Kobenan Kouassi Adjoumani , a interpelé les partenaires industriels de la chaîne de valeur du cacao au respect des engagements pris pour valoriser le métier de producteur de cacao et maintenir son attrait pour les générations futures.

 Car, le deuxième pilier est le maintien de l’environnement de production du cacao, à travers la sauvegarde du capital forestier pour garantir un avenir durable à la production de cacao.

« Chers Parents producteurs, vous conviendrez avec moi qu’il est de plus en plus difficile de produire le cacao dans les conditions actuelles marquées par le dérèglement climatique, en lien avec la forte déforestation. Nous ne pouvons plus continuer ainsi, à produire du cacao au détriment de la forêt. Cela est un engagement fort du Chef de l’Etat et notre pays s’engage à restaurer 3 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 », a-t-il faire savoir.  

 Avec sa présence de triple casquette, notamment représentant le vice-président, SEM Tiemoko Meyliet Koné et le premier ministre, Robert Beugré Mambé par ailleurs parrain de de la cérémonie, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, a indiqué que la problématique fondamentale pour notre économie est le maintien durable de cette spéculation agricole majeure qui se trouve être également au centre des enjeux de l’économie cacaoyère mondiale.

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 Selon le ministre d’Etat, le premier pilier est la garantie d’un revenu décent aux producteurs de cacao. En effet, l’on ne peut parler de durabilité du cacao sans un niveau de revenu permettant, à la fois, au producteur de maintenir son appareil de production et d’assurer parallèlement l’amélioration de son cadre et de ses conditions de vie.

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Justifiant, c’est dans le cadre de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire–Ghana, de créer une organisation forte pour influer sur le négoce mondial du cacao.

Les acquis encore fragiles de cette Initiative sont très encourageants. L’entrée en vigueur du différentiel de revenu décent (DRD), représentant une prime complémentaire de 400 $US soit 200 000 FCFA au prix bord-champ sur la tonne de cacao vendue, a permis de verser aux producteurs plus de 2400 millions de $US soit 1600 milliards de FCFA sur les trois campagnes de mise en œuvre », s’est-il justifié.

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Et d’ajouter qu’en plus des actions des partenaires qui se sont engagés à soutenir l’action du Gouvernement en matière de reforestation, le Conseil du Café-Cacao s’est aussi engagé à transformer l’ensemble du verger cacaoyer en système agroforestier. « Je salue donc les initiatives de tous les acteurs de la chaîne de valeur cacao qui ont décidé de réagir. La mise en œuvre du système national de traçabilité du cacao, pilotée par le Conseil du Café-Cacao, permettra de garantir l’accès de notre cacao aux marchés traditionnels des consommateurs, à l’instar de ceux de l’Union Européenne qui vient d’adopter des dispositions contraignantes à l’entrée sur son marché. Nous pouvons dire qu’avec l’anticipation opérée par les dirigeants de la filière par l’entrée en vigueur de la norme ARS1000 sur le cacao durable, la Côte d’Ivoire sera prête à faire face aux exigences européennes en matière d’exportation de son cacao. Le Gouvernement est engagé dans des réformes importantes, afin de moderniser l’appareil de production grâce à la recherche agronomique, à l’innovation technologique », fait-il savoir.

 Pour sa part, Koné Brahima Yves, directeur général du Conseil café-cacao, a réaffirmé l’engagement du Gouvernement, avec une détermination à construire une filière cacao plus juste, plus durable et plus profitable pour tous.

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« Durant ces trois journées, nous aurons l’occasion de récompenser les meilleurs producteurs, d’échanger, de débattre, de réaffirmer notre détermination à construire une filière cacao plus juste, plus durable et plus profitable pour tous. Pour cela, nous devrons nous interroger sur la véritable valorisation du rôle des producteurs dans cette chaîne d’approvisionnement si complexe et comment faire entendre leur voix au regard de leur inestimable contribution. Il s’agira pour nous de mettre en relief des solutions concrètes pour renforcer la position des producteurs, garantir leur juste rémunération et promouvoir des pratiques durables, par le truchement de partenariats solides et des actions qui auront un impact significatif sur la vie de nos producteurs », a-t-il affirmé.

 Poursuivant, il a donné l’assurance aux producteurs parce que, tout ce qui est mis en œuvre au sein du Conseil du Café- Cacao, se fait  pour une meilleure rémunération des producteurs ; une meilleure condition de vie des communautés productrices ; une meilleures pratiques agricoles et un meilleur avenir de la filière cacao dans notre pays. Le meilleur pour nos producteurs, tout simplement !

Des prix décernés aux producteurs et productrices nationales et les sociétés coopératives

Au terme de son allocution, le ministre d’Etat, Kobenan Kouassi Adjoumani, a lancé un appel aux partenaires techniques et financiers, afin de soutenir cette action dans ce sens dans la mesure où le troisième pilier, est la promotion de la transformation locale et la consommation domestique.

 « Il nous faut donner plus de valeur ajoutée à notre cacao pour accroître la part de revenus tirés de la chaîne de valeur par notre pays. Je rappelle que cette part est en deçà de 6% actuellement. L’ambition du Chef de l’Etat est de faire de la Côte d’Ivoire, un pays industrialisé à l’horizon 2030, en transformant sur place l’essentiel de nos matières premières, en particulier celles liées à l’agriculture. A cet égard, je me réjouis de ce que notre pays soit aujourd’hui le premier pays broyeur de fèves de cacao au monde. Nous devons continuer en allant sur des segments plus créateurs de richesses et d’emplois, notamment le chocolat et ses dérivés», a exhorté Kobenan Kouassi Adjoumani.

 Et pour terminer, il a annoncé que le Chef de l’Etat procédera très prochainement à PK 24, à l’inauguration d’une usine de broyage de fèves de cacao d’une capacité installée de 50.000 tonnes par an, avec la possibilité de doubler cette capacité dans un délai relativement court.

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Il faut noter que cette 9e édition enregistre 2000 producteurs et 1000 invités qui sont au rendez-vous avec des sous-thèmes qui serviront de cadre d’échanges sur forme de panel, avec des acteurs de la chaîne de valeur.

 Julien Koffi


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