Silué Boloba, économiste et auteur du concept ‘’ un ivoirien, une tasse de café’’ : Le prix du café fixé à 1500f est attractif pour les producteurs »

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Quel commentaire faites-vous relativement au prix du café qui est fixé à 1500 f Cfa pour la campagne 2024-2025 ?

Le président de la République, Alassane Ouattara avait dit qu’il paierait chaque fois au moins à 60% du prix CAF. En allant sur cette base, le prix que le Président a fixé est raisonnable. Car, ce n’est pas un prix en dessous de ce qu’il a dit. Sur le plan économique, je pense qu’il est très bon pour le paysan, parce qu’on n’a jamais dépassé la barre de 1000 francs Cfa le kilo, surtout pour le café.

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Il y a de cela quelques années que vous avez lancé le concept « un ivoirien, une tasse de café ». Ce concept a été viral sur les réseaux sociaux et surtout, il a eu l’assentiment des Ivoiriens. Alors quel sentiment avez-vous après son succès auprès des Ivoiriens ?

Je pense que c’est une satisfaction totale vu que ce bébé, je l’ai créé depuis les années 2012-2013. Quand, j’ai vu que les Ivoiriens ne consommaient pas le café et la production était en train de chuter, j’ai donc créé ce concept non seulement pour encourager les Ivoiriens à consommer le café pour leur propre santé, mais au-delà de la santé des Ivoiriens, il y a l’aspect économique. C’est-à-dire qu’en consommant le café, cela va entraîner le manque sur le marché. Ce qui va permettre aux producteurs d’augmenter leurs produits sur le marché et le prix va augmenter. C’est en cela que j’ai créé ce concept pour redynamiser l’économie ivoirienne , à travers la consommation et la production du café.

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Il y a de plus en plus une régression au niveau de la production cacaoyère. Pour vous, qu’est ce qui explique cela ?

D’abord, la production du café avait chuté due à la baisse des prix. Puis, cette baisse des prix avait découragé les producteurs. Aussi faut-il signaler qu’il y avait un problème de main d’œuvre étant donné que la production du café est un peu difficile. Puis, les plantations de café étaient vieillissantes. Tout cela mis ensemble, sans oublier le changement climatique. Tout cela a joué sur la production du café.  Automatiquement, étant donné qu’il n’y avait plus de café, il n’y avait non plus de transformation donc il y a eu effectivement une régression dans la transformation du café.

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Que pensez-vous de la transformation semi-industrielle du café en Côte d’Ivoire ?

Il faut le dire tout net que c’est le manque de production qui a créé le manque d’industrialisation de café. Surtout le manque d’intéressement des producteurs à la production du café. Mais avec le concept que j’ai lancé depuis les années 2012-2013, la donne a changé. Autrefois, c’était des ressortissants de pays voisins vivant en Côte d’Ivoire qui consommaient beaucoup le café. Mais, aujourd’hui, avec le concept mis en place, je constate que dans beaucoup d’institutions de la République, il y a des cafetières et les gens consomment soit du café soit du chocolat. Je pense humblement que le bilan relatif au concept « un ivoirien, une tasse de café » est positif. Le prix du café depuis les indépendances était à 300f Cfa. Aujourd’hui, il est fixé à 1500 f Cfa contrairement à la noix de cajou, l’ananas et autres produits. Je pense que c’est un prix attractif pour les producteurs.  Je saisi de l’opportunité pour lancer un appel à l’endroit des consommateurs et transformateurs. Etant donné que le café a un impact positif sur l’organisme, j’invite les Ivoiriens à consommer le café pour leur propre santé. Car, l’occident ne vient pas chercher un grain pour aller se nuire. Quand on voit que l’occident est en train de se battre pour chercher des grains de café et ils (les occidentaux) arrivent à l’acheter à 1500 f Cfa le kilo, ça veut dire que c’est très bon pour l’organisme. J’insiste à ce que les Ivoiriens consomment le café actuellement et cela va d’ailleurs entrainer un aspect économique. Qui impactera la production, la transformation et la commercialisation. Ce qui va créer suffisamment d’emplois.  Mon dernier appel, c’est vis-à-vis des journalistes pour qu’ils approchent les experts pour montrer l’importance du café et qu’ils puissent vulgariser ça, afin que les Ivoiriens sachent ce que le café fait sur leur organisme. Parce qu’on a l’impression que le café est un bien de luxe , alors qu’il est un bien de santé.

Entretien réalisé par

Julien Koffi


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