Désiré N’guessan, président de l’Association des producteurs du café Cacao du Haut-Sassandra , par ailleurs secrétaire général de la Fédération nationale des sociétés coopératives de Côte d’Ivoire, s’est prêté à nos préoccupations suite à la fixation du prix bord-champ du café- cacao pour la campagne 2024-2025 par le gouvernement, le lundi 30 septembre 202. Il a saisi cette occasion pour plaider en faveur des producteurs pour une hausse des prix en tenant compte des réalités de la vie active des producteurs de Côte d’Ivoire et surtout demander que la mise en place de l’OIP soit effective pour le bonheur tous les producteurs ivoiriens.
Quel commentaire fautes vous après le prix du cacao fixe à 1800f par le gouvernement ?
Le prix du cacao est fixé à 1800 f Cfa et celui du café à 1500 f par le gouvernement ivoirien est acceptable pour les producteurs. On va s’en tenir à ça pour pouvoir aborder cette campagne, mais nous en aurait voulu plus que ça. Il y a une citation Baoulé qui dit : « Si tu veux aller au ciel et que tu as porté un talon, c’est que tu as fait une avancée ! ». C’est pourquoi, nous remercions le gouvernement pour l’augmentation du prix du cacao à 20% par rapport au prix intermédiaire. Nos remerciements vont à l’endroit de l’infatigable directeur général du Conseil café-cacao , Koné Yves Brahima qui offre l’assurance maladie universelle gratuitement aux producteurs. Avec un million de producteurs recensés actuellement, c’est dire que le Conseil café-cacao débroussera une enveloppe d’une valeur de 1 milliard de francs Cfa pour la santé de nos vaillants producteurs. Pour une productivité quantitative et qualitative, il faut une santé de fer. Nous disons à cet effet que c’est très fabuleux cette initiative. En ce qui concerne la campagne 2024-2025, le prix du cacao par kilogramme fixé à 1800f Cfa et le café à 1500f CFA était prévisible dans la mesure où le Ghana, pays voisin avait déjà annoncé à 1825f et avec l’accord de partenariat entre les deux Etats, on s’attendait un peu à ce prix. Mais la Côte d’Ivoire étant le premier producteur de café-cacao pouvait se démarquer un peu pour atteindre le prix de 2000f le kilogramme du cacao. On ne peut pas aller contre la décision du gouvernement qui chaque année cherche des solutions pour le bien-être des producteurs. Voilà qu’avec ce prix il y a l’assurance maladie qui est offerte gratuitement à nos vaillants producteurs. On va se contenter de ce prix. Cependant, entant qu’admirateur de société coopérative, nous réclamons encore plus au niveau du différentiel, afin que les sociétés coopératives puissent travailler, avec beaucoup de sérénité. Pour la fixation de ces prix, nous donnons note d’appréciation acceptable et nous souhaitons bonne campagne cacaoyère à chaque planteur, afin qu’il puisse bénéficier du fruit de son labeur. Ce, en créant des activités annexes pour stabiliser son revenu annuel.
Désormais les producteurs seront pris en charge par la couverture maladie universelle. Cette décision est qualifiée de camouflet par les producteurs vis à vis du gouvernement pour ne pas bien payer le cacao : Votre avis ?
A mon humble avis l’idée n’est pas mauvaise. Ce que nous demandons, c’est l’effectivité de cette prise en charge. Car les producteurs connaissent beaucoup de souffrances et font face à d’énormes risques. Nous croyons au gouvernement et faisons confiance au Conseil café-cacao. Nous saluons cette idée du gouvernement et du Conseil café-cacao, mais souhaiterons plus l’effectivité de cette initiative. On a confiance parce qu’il y a encore plein de producteurs qui ne sont pas encore recensés donc nous espérons que le Conseil café-cacao va respecter cet engagement pour le bonheur de tous les producteurs. La campagne 2024-2025 , c’est la campagne de tous les producteurs d’où le libellé de cette 9ème édition des Journées nationales du cacao et du chocolat « pas de producteurs, pas de cacao ».
Après la fixation du prix du cacao à 1800f, qu’en est-il du différentiel que vous avez réclamé, lors de la rencontre à Yamoussoukro avec le Dg du Conseil café-cacao ?
S’agissant du différentiel, nous avons souhaité avec les difficultés que nous traversons, lors de nos exercices une valeur de 200 f voire 250f. Mais de façon fixée aujourd’hui à 100f, ça sera un peu difficile. Le risque est énorme pour une coopérative qui n’est pas certifiée. Les charges de la coopérative qui s’ajoutent, il faut dire que ça ne sera pas facile. On fera toujours les plaidoiries pour une hausse, afin de s’adapter aux réalités de la vie active. L’augmentation du carburant et plein d’autres facteurs qui rentrent en ligne de compte pour notre fonctionnement font qu’il est important de voir cette marge à la hausse. Un petit calcul simple, pour charger un camion de 40 tonnes, il faut débourser au moins 72 millions. La marge fait 4 millions dans laquelle, l’on doit sortir les frais de ramassage, les charges de la coopérative et faire un bénéfice. Le risque est un peu grand. Comme l’adage le dit : ‘’on essaie tout sauf la mort, on va se mettre au travail et continuer à plaider auprès de nos autorités pour une mage plus concluante.
Comment vous en tant que responsable d’Association de producteurs avez-vous accueilli ces différents prix (1500f pour le café et 1800 f pour le cacao ?
J’ai accueilli ces prix comme tout autre leader d’association. Ceci étant, il faut dire que la Côte d’Ivoire est en étroite collaboration, avec le Ghana pour la commercialisation du produit qui permet de stabiliser et permet à chaque pays de pouvoir avoir le poids normal de sa production. On apprécie ce prix car, notre gouvernement a travaillé d’arrache-pied pour donner ce prix. Nous avons demandé plus, mais le gouvernement dans ses calculs, nous a sorti un prix bord- champ de 1800f pour le cacao et 1500f pour le café. Le plus important, c’est que nos producteurs puissent faire de grands champs pour améliorer leur condition de vie et surtout réaliser une production de qualité. Au prix de 1800f avec la nouvelle variété de cacao qui fait 2 tonnes à l’hectare, on demande au Conseil café-cacao de reprendre les distributions de semences de cacao Cnra qu’il a suspendu il y a quelques années.
Est-ce que les producteurs sont-ils associés à la fixation des prix de leurs produits ?
Je dirai non, mais c’est chose qui se fera de manière progressive beaucoup de choses sont en train de se faire pour que le cri du producteur puisse être compris par le gouvernement ivoirien. C’est dans cette belle initiative que le directeur général du Conseil café-cacao, Koné Brahima Yves a mis en place une réflexion qui s’est tenue le mois dernier dans la capital politique ivoirienne avant que la fixation des prix soit effective. Je pense que ce sont des choses qui vont lentement, mais finiront pas aboutir. Aussi, avec l’avènement de la mise en place de l’organisation interprofessionnelle , cela sera une lucarne d’expression pour les producteurs, en donnant nos appréciations sur la fixation du prix et beaucoup de problèmes qui minent la filière. Et pour terminer, nous demandons que la mise en place de l’OIA café-cacao soit effective pour le bonheur tous les producteurs ivoiriens.
Julien Koffi
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