Une opération désormais en attente du visa de l’AMF-UMOA
Convoqués par avis diffusé le 17 septembre 2024 sur la page Annonces émetteurs du site officiel de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), les actionnaires de Ecobank CI se sont réunis ce vendredi matin, à la Caisse de Retraite par Répartition avec Epargne de l’Union Monétaire Ouest Africaine (CRRAE-UMOA) du Plateau, Abidjan, pour prendre part, à l’initiative de leur Conseil d’Administration, à cette Assemblée Générale de l’établissement bancaire et financier dirigé par Paul-Harry Aithnard.
L’objet de cette rencontre ? Un projet d’emprunt obligataire indexé sur le genre (Gender Bonds) soumis à l’approbation des actionnaires. Après celle d’avril 2024 portant sur le bilan 2023 de la banque, c’est la deuxième AG tenue par l’établissement cette année. Absent en raison de sa participation à une « réunion très importante à l’étranger », Paul-Harry Aithnard s’est fait représenter par des membres de son comité de direction en charge du dossier.
En milieu de matinée, ce vendredi, l’amphithéâtre de la CRRAE-UMOA était quasi bondé. Bondé de personnes intéressées par ce projet de Gender Bonds arrangé par la Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) EDC Investment Corporation Côte d’Ivoire (EIC) et suivi de très près par l’Agence de notation financière fondée par Stanislas Zézé, Bloomfield Investment Corporation. Il est précisément 10 heures et 20 minutes quand le Conseil d’Administration, présidé par Michel Aka-Anghui, entre dans la salle.
05 minutes plus tard, le Président de l’organe d’orientations stratégiques de la meilleure banque de Côte d’Ivoire en mai 2024, en termes de satisfaction de la clientèle, selon le tracker de marque panafricain SagaBrand, ouvre la séance : « La raison de cette Assemblée Générale est un emprunt obligataire, soumis à l’approbation des actionnaires (…) 75% des titres sont représentés dans cette salle. Le quorum est atteint. Nous pouvons donc commencer ! »
Laissant la parole à la Secrétaire de l’AG du jour, celle-ci livre immédiatement le contexte et la justification de ce projet d’émission de Gender Bonds : « A l’instar de notre maison-mère ETI, nous sommes engagés dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Pour ce faire, nous sommes impliqués dans la finance durable. Nous nous définissons également comme une entreprise durable. C’est pourquoi nous mettons, au sein de notre institution, un accent fort sur la digitalisation, la bonne gouvernance et menons de nombreuses actions au profit des populations (…)
En Côte d’Ivoire, les femmes entrepreneures représentent environ un tiers des Petites et Moyennes Entreprises (PME) enregistrées. Cependant, elles rencontrent encore de grandes difficultés d’accès au financement, ce qui freine leur potentiel de développement. Depuis 2020, avec notre programme Ellever, nous accompagnons les femmes entrepreneures en leur offrant des outils économiques et managériaux adaptés, afin d’améliorer l’accès au financement et de réduire les inégalités de genre en Côte d’Ivoire. Accélérer les initiatives visant à soutenir l’entrepreneuriat féminin est un pilier central de notre stratégie Croissance, Transformation et Rendement (…)
Ce projet d’émission de Gender Bonds vise à lever 10 milliards FCFA pour financer des initiatives en faveur des femmes en Côte d’Ivoire. Cette opération, qui sera soumise à l’approbation du régulateur, prévoit l’émission d’1 million d’obligations au porteur d’une valeur nominale de 10.000 FCFA par titre (sans décote), négociables à la BRVM, pour une durée de 5 ans, avec un différé de remboursement du capital et de paiement de l’intérêt de 2 ans (inclus dans la quinquennat comme en dispose la réglementation en vigueur). Le taux d’intérêt adossé à ces Gender Bonds est de 6,5%. » A-t-elle précisé.
Répondant aux demandes d’éclaircissements des actionnaires, Aniéla Koffi, Responsable PME/PMI chez Ecobank CI chargée du programme Ellever, a révélé qu’à ce jour, la filiale Ivoirienne de ETI déploie, depuis bientôt 4 ans, un pack de projets de 9 milliards FCFA.
« Un autre de 9 milliards FCFA est à venir (ce qui porterait l’enveloppe financière destinée au programme Ellever à un total de 18 milliards FCFA décaissés en une dizaine d’années). Ces projets touchent les entreprises dirigées par des femmes, employant majoritairement des femmes et/ou fortement orientées vers les femmes, particulièrement dans les secteurs de l’agro-industrie, du commerce direct et de la distribution. Ce projet d’émission de 10 milliards FCFA de Gender Bonds a pour objectif de doter la banque de la surface financière nécessaire pour soutenir le programme Ellever et accentuer notre engagement pour l’entrepreneuriat féminin, ainsi que pour l’autonomisation des femmes en Côte d’Ivoire. » A-t-elle expliqué.
Après les explications du Conseil d’Administration et du Comité de Direction, les actionnaires ont voté, à l’unanimité, pour ce projet d’émission de Gender Bonds, sous réserve du visa de l’AMF-UMOA. A la sortie de l’AG, Michel Aka-Anghui a déclaré, à la presse : « Le Gender Bond d’Ecobank Côte d’Ivoire incarne notre vision d’une nouvelle étape en matière de finance durable et inclusive. Nous sommes convaincus que cet instrument financier innovant mobilisera des ressources essentielles pour soutenir l’entrepreneuriat féminin et contribuera à la réduction des inégalités basées sur le genre. »
Quant à Jean-Pierre N’guessan, Directeur de la Trésorerie et Administrateur de la banque, représentant Paul-Harry Aithnard à cette AG, il a ajouté : « Ce Gender Bond est un puissant levier pour financer l’entrepreneuriat féminin et contribuer aux Objectifs de Développement Durable, en particulier l’ODD 5 qui vise l’égalité des sexes. Nous franchissons une nouvelle étape en créant des solutions financières qui auront un impact direct sur l’autonomisation économique des femmes. »
Sur le million d’obligations prévues, la moitié (500.000) est d’ores et déjà réservée à un investisseur de référence, en l’occurrence la Société Financière Internationale (SFI) qui accompagne Ecobank CI sur cette opération. Néanmoins, la SFI ne pourra user de ce droit de préemption que si, et seulement si, l’AMF-UMOA donne son aval à ce projet d’émission de Gender Bonds.
Au 1er semestre 2024, Ecobank CI a réalisé un bénéfice de 25,39 milliards FCFA, soit une hausse d’un peu plus de 6% sur une année glissante, grâce à une réduction de près de 20% de son coût net du risque. Sur ce semestre en question, ses créances sur la clientèle ont connu une augmentation de 7,7% et les dépôts de sa clientèle un recul 2,7%. Son chiffre d’affaires (PNB), établi à 58,785 milliards FCFA, a également enregistré une croissance 10,58% comparé au 1er semestre 2023, en raison d’une hausse de 3,2 milliards FCFA de la marge nette d’intérêt et de 2,4 milliards FCFA des commissions. Son résultat d’exploitation, lui, s’est accru de 11,05%.
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