SEIP 2024 : Et si tout n’était finalement qu’une question d’argent ?

Au SEIP, parler d’argent n’est pas tabou, bien au contraire !

Depuis ses premiers pas, réalisés un 31 octobre 2018 sous la bénédiction de Daniel Kablan Duncan – Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire à cette époque –, à aujourd’hui, le SEIP, à date, c’est « 15.400 participants, 200 intervenants dont des experts nationaux et internationaux, près d’une centaine d’exposants, une cinquantaine de speakers et une quinzaine de masterclasses et sessions plénières. » Se réjouit Leticia N’cho Traoré. Pourtant, bien que ces chiffres soient louables, pour la Commissaire Générale du SEIP, il reste beaucoup à faire pour briser le « tabou de l’argent » qui perdure encore dans la société Ivoirienne en 2024 ! Et pour cause.

Dans les cultures Africaines – la Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette omerta –, parler d’argent, de son épargne, de ses investissements, de son salaire, de son patrimoine, de ses finances, de ses projets… en privé ou en public, dans l’intimité du foyer, en famille ou à un inconnu demeure un interdit tacite très ancré dans les moeurs ! C’est pour mettre fin à cette loi du silence, difficile à cautionner de nos jours, qu’elle a décidé de démarrer l’aventure SEIP, en 2018, pour faire comprendre, aux populations, qu’il n’y a pas de fétiches là-dedans !

« Les 15.4000 participants enregistrés en phygital (en présentiel et en ligne) au fil des différentes éditions nous prouvent qu’il y avait une grosse attente en la matière ! Au jour d’aujourd’hui, nous sommes la 1ère plateforme d’éducation directe entre les acteurs du monde de la finance, les entrepreneurs et le public, en Côte d’Ivoire. » Dévoile-t-elle concernant la mission qu’elle s’est assignée, un sacerdoce qu’embrasse volontier cette ancienne pensionnaire du Lycée Sainte-Marie de Cocody.

« Chaque année, nous invitons des experts pour décortiquer, faciliter la compréhension des sujets relatifs aux thématiques que nous choisissons. Pour cette 7ème édition, sous le thème C’est Une Question d’Argent : Prenez Le Contrôle De Vos Finances, nous mettons l’accent sur les outils pour une meilleure gestion du patrimoine et la réalisation d’investissements judicieux (…)

Nous avons invité une quarantaine d’experts à partager leurs sciences, prévu une quinzaine de masterclasses, dont des masterclasses grand format (le 1^er jour), des conseils de professionnels sous la forme de ce que nous avons baptisé des Campus (les 2 jours), le CEO Talk (1er jour), le Young CEO Talk (2nd jour) et l’Apéro Cash Spécial (le 2nd  jour), en plus des stands de nos partenaires, qui permettront un contact direct entre ceux-ci et le public, et bien d’autres surprises, pour cette 7ème édition du SEIP. » Fait-t-elle savoir avec enthousiasme.

« A l’instar des éditions précédentes, l’inscription et gratuite. Pour cette 7ème édition, notre objectif est de dépasser la barre des 7.000 participants, sur le lieu de l’évènement et en ligne. » Confie-t-elle avec optimisme.

La mobilisation de l’épargne est un sujet important pour les organisateurs du SEIP et leurs partenaires

Mobiliser l’épargne intérieur est crucial pour soutenir le secteur privé et accompagner le développement économique, ainsi que la croissance de nos jeunes Etats. Des Etats dynamiques, mais qui malheureusement manquent de moyens pour développer pleinement leurs projets. Cette opinion, le Directeur de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières – la BRVM est un partenaire de longue date du SEIP –, Dr Edoh Kossi Amenounve, la prêche à chaque fois qu’il en a l’opportunité. Ces différentes interventions aux éditions antérieures du SEIP n’ont pas fait exception à la règle !

Franck Olivier Diagou, le Directeur Général de NSIA Asset Management – également partenaire de l’évènement, la branche gestion de patrimoine du Groupe de Bancassurance NSIA s’ouvre, ces dernières années, de plus en plus aux particuliers – partage cette conviction : « L’éducation financière, sous nos contrées, est une problématique d’un enjeu capital ! Ce sujet est primordial pour nous. Dans notre activité, nous rencontrons 2 principaux profils : Ceux qui n’épargnent pas parce qu’ils estiment ne pas avoir d’argent et ceux qui ont l’argent mais ne savent pas comment et où épargner (…)

Notre rôle est d’augmenter l’épargne et, par ricochet, la valeur patrimoniale des personnes (morales et physiques) qui nous sollicitent. Au quotidien, nous nous évertuons à faire comprendre, notamment dans le cadre de notre office de conseils et à travers nos actions de promotion de l’éducation financière, que des solutions, adaptées à tout un chacun, de celui qui est prêt à prendre des risques au plus prudent, existent (…)

Toutefois, nous ne nous arrêtons pas là ! Ces solutions, non seulement nous les leur proposons, les accompagnons dans l’appropriation de celles-ci, mais nous les exhortons également à se mutualiser pour profiter des taux de retour sur investissement les plus intéressants, afin de fructifier leur épargne de manière plus conséquente. Historiquement, de par la nature de notre métier et de la structure des marchés financiers en Afrique de l’Ouest, nous avions tendance à nous tourner naturellement vers les portefeuilles d’une certaine taille. Désormais, nous allons également, et de plus en plus, vers les particuliers (…)

Avec notre partenaire Djamo – Djamo Invest, la Société par Actions Simplifiée (SAS) de la Fintech, a obtenu le 2 novembre 2023, auprès de l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (AMF-UMOA), l’Agrément d’Apporteur d’Affaires sur la BRVM –, ils peuvent disposer, depuis 7 mois maintenant, d’offres de Fonds sans risques. Nous continuons, ensemble, d’ajouter de nouveaux produits financiers au panier de produits disponibles sur leur application et d’autres sont à venir. Cette stratégie et ce partenariat nous ont permis de multiplier notre niveau de clientèle par 20 ! (…)

La méconnaissance de notre activité a causé beaucoup de torts à nos nations. Nous faisons en sorte que les choses changent, dans le bon sens. C’est la raison pour laquelle nous nous investissons pour outiller les personnes, afin qu’elles partent à la retraite plus riches qu’à leur entrée dans la vie active. Le SEIP s’inscrit dans cette vision. Il est donc normal pour nous de nous associer à un tel évènement, car, pour paraphraser l’adage, si on va peut-être plus plus vite seul, travailler avec des collaborateurs (directs ou indirects) qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes buts permet d’aller plus loin ! » Explique-t-il.

Le monde de l’assurance est également engagé dans la démarche du SEIP

Le monde des assurances, confronté aux mêmes défis, a aussi sa partition à jouer dans la matérialisation de cette ambition. Cela explique sûrement la présence des logos de NSIA ASSURANCES VIE et de SUNU ASSURANCES parmi les sponsors du SEIP 2024. Pour Serge Eric Yao, le Directeur Central Opérationnel Marchés, Entreprises et Partenaires de SUNU ASSURANCES VIE Côte d’Ivoire, qui a le même point de vue sur la question que Dr Edoh Kossi Amenounve et Franck Olivier Diagou, « nos Etats, en construction, ont besoin de beaucoup de fonds pour financer leurs croissances (...)

Mobiliser l’épargne intérieur est une voie incontournable pour accompagner le développement de nos nations. Contrairement aux idées reçues, nos populations ont une véritable soif d’apprendre à épargner ! Ce constat nous a mené à lancer, depuis 4 ans maintenant (en pleine crise de la Covid-19) pas mal d’initiatives d’éducation à l’assurance, à Abidjan et à l’intérieur du pays, dans nos agences, sur les marchés, des Salons et Forums, les places publiques (…)

Il y a quelques années, les actuaires, staticiens, etc. des firmes d’assurances planifiaient, développaient les produits qui étaient proposées aux populations. Ces dernières y souscrivaient sans réellement les comprendre. Ce mode de fonctionnement a créé beaucoup de mécontentements ! Aujourd’hui, dans notre groupe, nous avons décidé de porter la blouse du professeur. Non seulement, nous nous mettons régulièrement à la place du client, dans sa peau, pour développer nos offres de produits et de services, mais nous privilégions aussi la pédagogie dans notre approche client (…)

Avant, il fallait se rendre dans un bureau d’assurances pour toute information, toute opération, etc. ce qui n’était pas forcément pratique. Nous avons mis en place un numéro d’informations, rendu nos informations accessibles sur notre site Internet et sur notre application, pour fluidifier notre communication, ainsi que notre relation, avec la clientèle. En tant qu’assureur, nous voyons les dégâts d’une mauvaise planification financière. Notre participation au SEIP va de pair avec notre volonté de familiariser les populations avec le monde des assurances. » Assure-t-il.

La foi du premier soutien du SEIP ne faiblit pas !

Aux premières heures du SEIP, Ecobank Côte d’Ivoire a apporté son soutien au projet de Leticia N’Cho Traoré. Ce soutien, elle continue de l’apporter, d’une année à l’autre. La raison ? L’établissement bancaire et financier dirigé par Paul Harry Haithnard croît en l’initiative. Une foi fortifiée, édition après édition, par l’impact du Salon sur l’amélioration de l’éducation financière en Côte d’Ivoire – un impact grandissant fruit du labeur, une saison suivant l’autre, du labeur de sa Commissaire Générale et de ses équipes –, mais surtout parce que cette foi découle, avant tout, d’une conviction.

La conviction selon laquelle « sans connaissance et éducation financière, il est difficile de savoir à qui s’adresser pour développer son épargne, son patrimoine, financer son (ses) activité(s) ou encore ses besoins et urgences du quotidien. » Affirme la Directrice de la Banque des Particuliers de la filiale Ivoirienne de ETI, Korédé Odjo-Bella.

Avant d’ajouter que la collaboration avec le SEIP, dès sa 1ère édition, répond à l’engagement de la banque, chez laquelle elle officie, pour l’éducation financière. « Sur notre stand, le public pourra faire du transactionnel, grâce à nos solutions digitales, bénéficier de conseils pour l’aider à constituer un budget, à investir, etc. et découvrira nos nouvelles offres, ainsi que bien d’autres choses que nous lui réservons sur le SEIP. » Dévoile-t-elle.

Investir du temps dans le SEIP aujourd’hui pour gagner de l’argent demain !

En Côte d’Ivoire, les taux de bancarisation et d’inclusion financière progressent. Les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) indiquent qu’ils sont respectivement passés de 23% et 26%, en 2012, à 36% et 84% à l’heure actuelle. Malgré ces belles prouesses, l’imprévisibilité et la succession de crises, qui semblent déterminer à marquer de leurs empreintes la 3ème décennie du  XXI ^e siècle, obstruent la lisibilité des flux monétaires internationaux et laissent nos Etats Africains à la merci du dieu du hasard. Désormais et plus que jamais, nos Etats doivent mobiliser massivement l’épargne interne, afin de pouvoir financer, au maximum, leurs ambitions avec l’argent de leurs concitoyens et se prémunir, ainsi, des aléas de la finance internationale dans un monde en pleine mutation, car il vaut mieux emprunter à sa famille que chez le voisin ! Un précepte connu qui ne prendra vie, sous nos tropiques, que si le tabou de l’argent est levé, pour que les gens osent parler d’épargne, de finance et de patrimoine, comprennent ces mots et les mécanismes qu’ils englobent, apprennent à en manier les outils, et, en plus d’en éprouver le besoin, d’en percevoir l’utilité, se sentent libres de se rendre, d’investir un peu de leur temps dans des salons tels que le SEIP.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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