Des premiers échanges la veille de l’ouverture officielle du symposium
Une victoire en soi !
Après l’averse torrentielle qui s’est abattue en milieu de journée sur la capitale économique Ivoirienne, il fallait s’armer de courage pour se rendre au Plateau. En effet, dans l’après-midi, le plan de circulation élaborée pour l’accueil du match de football opposant l’équipe nationale de Côte d’Ivoire à celle du Tchad, dans le cadre de la 6ème journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025…
Qui s’est soldée par la consolidation de la qualification des Eléphants pour la phase finale de la compétition, grâce à leur écrasante victoire sur le score de 4-0, rendait l’accès au quartier des affaires d’Abidjan difficile, voire rédhibitoire pour ceux et qui celles qui n’allaient pas au Félicia, mais avait rendez-vous, comme nous, dans cette zone du District pour d’autres impératifs. Cependant, le jeu en valait la chandelle. Et pour cause.
Quelques jours auparavant, les organisateurs des ATDA avaient convié leurs partenaires stratégiques et des professionnels de la presse et des médias à participer, ce mardi, aux premiers travaux de la 13ème édition de ces Assises. Lors des travaux préliminaires de ces ATDA, qui se tiennent officiellement les 20 novembre 2024 et 21 novembre 2024, au Radisson Blu d’Abidjan, l’intérêt de l’initiative de CIO Mag pour la souveraineté numérique de l’Afrique, a été mis en perspectives.
L’Afrique a les moyens de créer ses propres IA
Selon Mohamadou Diallo, le Président de CIO Mag et Fondateur des ATDA, ces assises sont avant tout une plateforme d’échanges et de bonnes pratiques pour tout l’écosystème numérique : « Motivé par une ambition forte, mettre le Continent sur l’échiquier mondial de l’innovation, notre projet a été lancé pour briser les tabous et les préjugés entretenus autour du continent Africain, en la matière, pour le faire sortir de ces narratifs souvent très loin de la réalité, ou du moins orientés. A leurs débuts, les ATDA regroupaient beaucoup de spécialistes et d’experts du microcosme qu’était la Tech et le numérique à l’époque.
Aujourd’hui, nous réunissons tous les acteurs liés, de près ou de loin, à cette sphère et qui s’intéressent aux innovations développés dans le secteur, ainsi qu’à leurs impacts. L’IA et le Cloud sont en train de changer le monde, d’où le thème de cette 13ème édition. L’Afrique doit créer ses propres IA, des IA qui lui ressemblent, qui correspondent à son caractère multi culturel, multi identitaire et qui répondent à ses besoins.
La Côte d’Ivoire est un leader de la région. Elle contribue, à elle seule, à 40% du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et a donc les moyens, ne serait-ce que par son poids économique, de jouer un rôle décisif dans la souveraineté numérique de l’Afrique. » Explique-t-il, ce mardi 19 novembre 2024, durant ces travaux préliminaires des ATDA.
La collaboration intra Africaine doit être intégrée dans une stratégie durable
Exposant le positionnement de la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 13ème édition des ATDA, pendant ces travaux, Stéphane Coulibaly Kounandi, le Directeur de l’innovation, des start-ups et du secteur privé au Ministère Ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation a réaffirmé l’ambition de la Côte d’Ivoire d’être une figure de proue de l’IA et du Cloud, en Afrique :
« Nous travaillons à la stratégie, ainsi que sur les infrastructures, notamment avec le déploiement de data centers, l’amélioration de la connectivité et le soutien aux start-up. Si, pour nous, il est important d’inclure la souveraineté numérique dans une collaboration élargie entre Etats Africains, nous estimons toutefois que la préservation de la souveraineté des données nationales est essentielle. C’est la raison pour laquelle nous préconisons, certes, une collaboration intra Africaine, mais encadrée par une stratégie durable. » Signifie-t-il.
La souveraineté numérique de l’Afrique va de pair avec la protection de son cyberespace
L’IA pourrait rapporter 1.500 milliards de dollars à l’économie Africaine, d’ici 2030. Pour Jérôme Ribeiro, Président Fondateur de l’organisation Human AI, Vice-Président d’honneur du Cluster Digital Africa (CDA) et Co-Pésident du comité d’organisation de la Semaine de l’Intelligence Artificielle, bien que ces prévisions soient encourageantes, elles ne deviendront une réalité qu’à condition que le Continent pallie non seulement son manque d’infrastructures, mais mette également à profit son vivier de jeunes (près de 70% des habitants de l’Afrique ont moins de 30 ans et le Continent comptera un tiers de la jeunesse mondiale en 2050), en le formant aux différentes nouvelles technologies, en général, et, particulièrement, à tout ce qui a trait à l’IA et au Cloud.
« Cependant, il faut une volonté politique pour empêcher la fuite des cerveaux. Pour y arriver, il faut mettre en place un environnement qui permette aux meilleurs, dans le domaine, de rester et de s’épanouir en Afrique. » Souligne-t-il. Concernant les avantages de l’IA et du Cloud, il ajoute : « Le Cloud va permettre de valoriser des données et l’IA va les traiter. Toutefois, ces technologies et leur usage ne portent réellement leurs fruits que si elles sont protégées par des procédures de cybersécurité solides, adaptives et réactives, s’appuyant sur des systèmes probant et régulièrement réactualisés. »
Empêché par une urgence à la Primature, le Ministre Ivoirien de la transition numérique et de la digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, n’a pas pu participer à ces travaux préliminaires des ATDA. Néanmoins, il a laissé le soin à son Directeur Général, Olivier Avoa, de délivrer un message en son nom : « Les ATDA vont voir la participation de plusieurs ministres Africains en charge du numérique dans leur pays respectifs (….) C’est avec une grande fierté et honneur que la Côte d’Ivoire accueille la 13ème édition de ces ATDA, pour la souveraineté numérique du Continent, dont les travaux démarre aujourd’hui. C’est une Lapalissade, le numérique transforme, tous les jours, le monde, dans ses strates les plus profondes, sur le plan social, économique, culturel, humain, etc., car il bouleverse toutes le habitudes, dans tous les domaines. A un moment où l’Afrique redouble d’efforts pour se positionner au coeur des technologies de pointe, afin d’améliorer nos économies, répondre aux défis de nos sociétés et rompre avec les complexes qui retardent le Continent, cet évènement tombe à point nommé ! (…) Si le Cloud et l’IA ouvrent de belles perspectives pour la marche de l’humanité vers un monde plus connecté, ces technologies s’accompagnent de risques cybersécuritaires, sécuritaires, mettant en péril la vie privée des individus et l’activité des entreprises, ainsi que des Etats, dans les cas les plus extrêmes. Il faut donc les encadrer et, pour se faire, se doter d’une éthique, aux fins d’un déploiement sain de l’IA et du Cloud. Les ATDA représentent une occasion idéale pour poursuivre nos réflexions et affiner nos stratégies, afin de tirer parti de ces technologies disruptives, au bénéfice d’un écosystème numérique prospère et souverain. »
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