ATDA : L’intérêt de l’adoption de l’IA et du Cloud pour le devenir de l’Afrique

Dans sa présentation, Dr Redda Ben Geloune a expliqué que, selon la théorie de la singularité développée par le mathématicien et physicien John Von Neumann dès les années 1950, « toutes les technologies sont en train de converger ! » Selon lui, l’émergence d’IA de plus plus sophistiquées nous a emmené à un point d’inflection, dont l’origine n’est autre que la première révolution industrielle qui a entraîné une accélération de la modernisation et nous a conduit à la croissance exponentielle des technologies à laquelle nous assistons aujourd’hui. Or, dans cette course effrénée, l’Afrique est en retard ! Certes, pour des raisons historiques, mais pas que…

La question que se pose et nous pose donc Dr Redda Ben Geloune est la suivante : Est-ce que l’Afrique peut réduire la distance ? Est-elle est capable de réaliser un autre leap frog, comme elle l’a fait avec l’apparition de la téléphonie mobile et la démocratisation d’Internet, afin d’éviter que le gap, le fossé économique entre le Continent et les pays dits développés ne se creuse davantage ?

D’après Dr Redda Ben Geloune, il y a urgence ! En effet, comme il l’a rappelé durant sa présentation, le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial était estimé aux alentours de 105 trillion de Dollars en 2023. Cependant, l’Afrique n’a contribué seulement qu’à hauteur de 2,5 trillion de Dollars, soit à peine 3%, dans la richesse du globe cette année-là ! Un paradoxe pour le Continent le plus riche en ressources naturelles. Un continent qui abrite près de 20% de la population mondiale et où l’âge moyen des habitants tourne autour de 20 ans.

Pourtant, la situation n’est pas irrémédiable, loin de là ! Pour Dr Redda Ben Geloune, l’Afrique pourrait faire passer sa contribution au PIB mondial de 3% à 15%, grâce à des investissements plus conséquents dans la technologie, particulièrement dans l’amélioration de la connectivité, la construction de Data Centers, la collecte de Big Data, une forte intégration du Cloud dans notre espace numérique et la création de nos propres IA. Des IA à l’image du Continent, en phase avec ses besoins.

« A supposer que le PIB annuel de l’Afrique continue de croître à un rythme soutenu, maintenu entre 3% et 7%, et que les autres (le reste du monde) soient immobiles (stagnes, connaissent une croissance zéro, voire soient déficitaires), il nous faudrait 127 ans pour que notre contribution à la croissance mondiale atteigne les 15%. Et le pire, c’est que si nous ne faisons rien, notre contribution va descendre à 2,5% dans les 2 à 3 ans à venir ! » Alarme-t-il !

« Par contre, si nous faisons les efforts nécessaires, on peut atteindre les 15% de part dans le PIB mondial, d’ici 2040. Pour y arriver, il faut des investissements massifs dans la puissance computationnelle, la souveraineté de nos datas et des partenariats stratégiques profitables pour l’Afrique. » Recommande Dr Redda Ben Geloune, avec son franc-parler habituel.

En conclusion de son keynote speech qui a donné un avant-goût de l’objet de la 13ème édition des ATDA et de la profondeur des échanges qu’elles ont accueillies, Dr Redda Ben Geloune a déclaré : « Si l’Afrique ne se bouge pas dès maintenant sur le sujet de l’IA, on sera définitivement en retard ! Il faut que les secteurs privé, public et académique s’associent, pour que nous rattrapions l’écart, non pas pour nous, mais pour nos enfants ! »

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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