SIREXE 2024 : Les défis et opportunités des énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest

Des Ministres et Elus de la Côte d’Ivoire, des Représentants de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des Ministres de pays de la région Ouest Africaine et des membres du corps diplomatique, d’Organisation Internationale, Africaines et Régionales, ainsi que le secteur privé, des partenaires techniques et financiers, des Organisations Non Gouvernementales (ONG), le monde universitaire et scientifique ont participé à la 9ème édition du ESEF, mercredi et jeudi, au Parc Des Expositions d’Abidjan.

Des initiatives pour l’atteinte des objectifs

Lors de ce forum, les défis et les opportunités pour la construction de l’avenir énergétique résilient et inclusif de la région ont été mis en lumière. A l’ouverture de cet ESEF 2024, présidé par Mamadou Sangafowa-Coulibaly, le Ministre Ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie a mis en avant les projets initiés par la Côte d’Ivoire pour rationaliser sa consommation d’énergie et tenir son engagement de porter à 45% la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, à l’horizon 2030.

Pour lui, l’ESEF 2024 est l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés, d’identifier les challenges restants et de définir une feuille de route réaliste, pour atteindre les objectifs que se sont fixés les Etats membres de la CEDEAO.

Parmi eux, il a cité le Projet Régional d’Accès à l’Électricité Hors Réseau (ROGEAP) qui vise à accroître l’accès aux services électriques durables dans les 15 pays membres de la CEDEAO et dans 4 autres pays (le Cameroun, le Tchad, la Mauritanie et la République Centrafricaine) pour les entreprises les ménages, les établissements publics de santé et d’éducation, ainsi que les ménages, en particulier dans les zones rurales.

Mamadou Sangafowa-Coulibaly a également notifié que, depuis 2016, la Côte d’Ivoire – pays instigateur et organisateur du SIREXE – s’est dotée d’un Fonds National pour la Maitrise de l’Energie (FONAME) pour soutenir les investissements privés dans ce secteur. Il a profiter de la tribune de l’ESEF pour inviter les partenaires régionaux et internationaux à s’associer à cette action, pour amplifier son impact. « Le chemin qui mène vers les énergies renouvelables ne peut être le même pour tous sur la planète ! Nous appelons à une transition énergétique Juste. » A déclaré le Ministre Ivoirien à l’auditoire du ESEF.

Le plan quinquennal du CEREEC pour une transition juste

Jean Francis Sempore, le Directeur Exécutif du Centre pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique de la CEDEAO (CEREEC) a souligné que L’ESEF est l’une des 3 initiatives régionales du Plan Stratégique 2023-2027 du CEREEC, les 2 autres étant l’ECOWREX – l’Observatoire pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique de la CEDEAO – et le Rapport Annuel sur les progrès en matière d’Energie Durable en Afrique de l’Ouest. Selon lui, ces 3 initiatives régionales sont étroitement liées aux 3 Programmes régionaux de ce Plan Stratégique quinquennal que sont le Programme régional Energies Renouvelables, le Programme Régional Efficacité Energétique et le Programme régionale Transverse.

« Ces initiatives et programmes régionaux constituent l’opérationnalisation du Plan Stratégique 2023-2027 du CEREEC, adopté en mars 2023, par les Ministres en charge de l’Energie de la CEDEAO. Il tire ses fondements de la Vision 2050 de la CEDEAO et des Objectifs transversaux du Management de la Commission de la CEDEAO. Il s’appuie sur 3 axes stratégiques principaux que sont : (I) le renforcement de la Gouvernance Institutionnelle, Administrative, Financière et Numérique, (II) l’Amélioration de la mise en œuvre des programmes et projets, (III) le Renforcement des partenariats et la mobilisation des ressources. » A-t-il expliqué au cours de la 9ème édition de l’ESEF.

Des réalisations enregistrées sur ce long chemin à parcourir

« Grâce à l’opérationnalisation des Politiques régionales d’Energies Renouvelables et d’Efficacité Energétique, le cadre de politique et de stratégie sur l’Hydrogène Vert de la CEDEAO a été adoptée en 2023. Au titre de l’énergie solaire, la capacité installée des centrales solaires photovoltaïques raccordées au réseau est passée de 5 MW en 2010 à 900 MW en 2024 dans la région de la CEDEAO, avec des prévisions de plus de 1 GW en 2025 et de 5 GW en 2030, soit une multiplication par 1000 de la capacité installée en solaire photovoltaïque raccordée au réseau entre 2010 et 2030.

En outre, la consolidation du Système de Certification des Compétences en Energie Durable de la CEDEAO, qui se déploie dans l’ensemble des Etats Membres dans une synergie d’actions avec les Dispositifs Nationaux existants, ainsi que son processus d’accréditation conformément aux meilleurs standards régionaux et internationaux sont en marche. » A en outre révélé à cet ESEF, accueilli par le SIREXE 2024, au Parc des Expositions d’Abidjan, Jean Francis Sempore.

Il a toutefois fait savoir que les importants défis à relever dans le domaine de l’Energie Durable, à
l’image de la faiblesse du volet Transfert de Technologies et en matière de contenu local, dans la conception et la réalisation des Centrales Solaires Photovoltaïques, de moyennes et grandes capacités, et celle de l’opérationnalisation effective de la Politique Régional d’Efficacité Energétique et des Plans d’actions nationaux afférent, demeurent. « Force est de reconnaître la faiblesse des ressources financières allouées à l’Efficacité Energétique en comparaison à celles allouées aux Energies renouvelables. L’absence de résultats et/ou d’indicateurs vérifiables a été identifiée comme une des faiblesses qui entrave la promotion de l’Efficacité Energétique en Afrique de l’Ouest. » A-t-il dévoilé.

De plus, « toujours au titre des défis à relever, le changement climatique est une menace mondiale majeure avec une vulnérabilité accrue de l’Afrique de l’Ouest. La situation sécuritaire préoccupante en Afrique de l’Ouest renforce cette vulnérabilité. Dans ce contexte, l’accès aux services énergétiques durables continue d’être un défi de développement essentiel dans la région de la CEDEAO, et la transition vers une énergie propre devient de plus en plus cruciale, d’où le thème de ESEF 2024. C’est pourquoi ECREEE renforce son action et sa contribution aux efforts entrepris au niveau des Etats Membres et des autres agences spécialisées de la CEDEAO de concert avec les Partenaires Techniques et Financiers. » A-t-il ajouté.

Néanmoins, il a reconnu que des initiatives d’efficacité énergétique sont mises en œuvre dans les Etats Membres. A titre d’exemple, il a d’ailleurs cité la récente instauration des Audits Energétiques Obligatoires en Côte d’Ivoire pour certaines catégories d’Etablissements.

Sédiko Douka, un fervent défenseur de l’énergie durable, a, pendant le sommet, relevé le rôle essentiel de l’ESEF en tant que plateforme de dialogue cruciale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. « La situation énergétique en Afrique de l’Ouest est préoccupante, avec un déficit de production et de transport d’électricité touchant un large éventail de la population. Actuellement, seulement 50% de la population a accès à l’électricité. Le coût élevé des tarifs énergétiques, ainsi que la faible adoption des énergies renouvelables exacerbent cette crise. Pour répondre à ces enjeux, la CEDEAO a mis en place plusieurs initiatives, notamment le West African Power Pool (WAPP) et le Centre Régional pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique (CEREEC). Ces organismes travaillent à la mise en œuvre de politiques et de projets visant à améliorer l’accès à l’énergie dans la région. Des projets ambitieux sont en cours pour transformer le paysage énergétique de l’Afrique de l’Ouest. Le projet du Gazoduc Africain Atlantique, long de 6.800 km, se propose d’acheminer du gaz naturel du Nigeria vers l’Europe, mais aussi d’alimenter les besoins énergétiques de la région. Parallèlement, la création de la Facilité pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique (EREEEF) a pour but de mobiliser des ressources en faveur de projets d’énergie durable, témoignant de l’engagement de la région à faire face à ses défis énergétiques. » A-t-il partagé durant la 9ème édition du l’ESEF.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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