La Côte d’Ivoire : Un exemple en matière de gestion de la dette souveraine

La Côte d’Ivoire s’est distinguée par sa remarquable gestion de la dette. En peu de temps, le pays a reçu le prix du meilleur gestionnaire de dette souveraine au monde. De plus, il a mené à bien une opération novatrice d’échange de dette avec la Banque mondiale, une initiative unique en Afrique subsaharienne. Cette opération a permis d’améliorer le profil de la dette ivoirienne et de dégager des économies qui seront réinvesties dans le secteur éducatif. Ces réussites sont orchestrées par la Direction Générale des Financements (DGF), une entité dédiée à la gestion de la dette depuis un peu plus d’un an, avec une équipe formée à Harvard, Actis et Credit Suisse.

La création de la DGF représente un changement stratégique majeur pour la Côte d’Ivoire en termes de gestion financière. Au lieu de confier cette tâche à des fonctionnaires traditionnels, l’État a pris le choix de recruter des experts de la finance internationale. À la tête de cette entité se trouve Lanciné Diaby, diplômé de la Harvard Business School, qui apporte avec lui plus de vingt ans d’expérience acquise au sein de grandes institutions comme la Banque Africaine de Développement (BAD), Actis et Capital Group.

Avant sa nomination, Lanciné Diaby était à la tête de Diabs Invest, une société de conseil financier active à Genève et à Abidjan. Cette entreprise a joué un rôle déterminant dans le rachat de la BICICI par quatre institutions ivoiriennes en 2022. Pour accompagner Lanciné Diaby, le gouvernement a désigné Doneci Koné, également diplômé de Harvard, au poste de directeur général adjoint. Koné apporte une riche expérience acquise chez Ernst & Young, Crédit Suisse, Evercore, Soros Fund Management et DPI. Jules Coulibaly, administrateur des services financiers, complète ce trio d’experts en tant que directeur général adjoint.

L’un des premiers succès notables de la DGF a été le retour de la Côte d’Ivoire sur le marché international de la dette, avec une levée de 2,6 milliards de dollars en janvier. Cette levée a été effectuée en deux tranches de 9 et 13 ans, avec un taux moyen de 6,61 %. Cette opération, qui visait principalement le rachat et le refinancement d’euro-obligations existantes ainsi que de prêts bancaires internationaux, s’inscrit dans le cadre d’un programme de 3,5 milliards de dollars en collaboration avec le FMI pour renforcer la gestion des comptes publics.

Sous la direction de Lanciné Diaby, la DGF vise à optimiser la gestion de la dette souveraine et à renforcer la crédibilité de la Côte d’Ivoire auprès des investisseurs internationaux. Ce modèle, fondé sur une expertise internationale et une vision stratégique, a le potentiel de devenir une référence en matière de gestion publique et de financement innovant en Afrique subsaharienne.

Julien Koffi

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