La Direction générale des impôts (DGI) fait face à une situation délicate qui pourrait compromettre son fonctionnement et l’avenir professionnel de ses jeunes agents. Alors que de nombreux employés ayant accumulé plus de 30 ans de service devraient faire valoir leur droit à la retraite à la fin de ce mois de décembre, plusieurs d’entre eux choisissent de ne pas quitter leurs fonctions. Ce phénomène soulève des interrogations sur les raisons qui sous-tendent leur refus et sur les protections dont bénéficient ces agents récalcitrants.
Un blocage au profit des anciens
Le refus de certains agents de la DGI de partir à la retraite empêche de faire l’avancement des jeunes professionnels, qui aspirent à des postes de responsabilité. Ces doyens de la DGI, à l’instar de Diakité Kaba, directeur du domaine, de la conservation foncière, de l’enregistrement et du timbre, semblent trouver un certain plaisir à négocier des prolongations de service, à rebours des discours promouvant la jeunesse dans l’administration. Ce phénomène n’est pas sans conséquences : il crée un climat de frustration parmi les jeunes agents qui voient leurs perspectives d’évolution se réduire. Au-delà des enjeux individuels, cette situation soulève des questions plus larges sur les pratiques de gestion au sein de l’organisation.
Les raisons du refus
Selon un membre influent du collectif des syndicats que nous avons joint au téléphone, à l’origine de cette résistance au départ à la retraite, plusieurs facteurs peuvent être identifiés. Il s’agit de la sécurité financière car, nombreux sont les agents qui craignent de ne pas être financièrement prêts à quitter le monde du travail. Le montant de leur pension pourrait ne pas les rassurer, les empêchant de faire le pas vers la retraite ; Attachement émotionnel : Après des décennies de service, l’attachement à l’équipe et à l’environnement professionnel peut s’avérer très fort. Certains agents trouvent difficile de se détacher d’un cadre qu’ils ont connu pendant toute leur carrière ; Influences internes : Des pratiques de protection ou des arrangements personnels au sein de la DGI pourraient également jouer un rôle. La question de savoir qui, au sein de l’organisation, protège ces agents âgés reste ouverte et soulève des interrogations sur la transparence et l’intégrité des processus de gestion et les pressions extérieures : Dans un contexte où il est souvent question de favoriser la jeunesse dans les administrations publiques, la résistance de ces agents à céder leur place pourrait signifier qu’ils bénéficient d’un soutien, que ce soit au sein de la DGI ou de l’extérieur.
Un appel à la réflexion
La situation actuelle à la DGI est préoccupante. Si rien n’est fait, cette dynamique pourrait non seulement freiner le développement des jeunes agents, mais également affaiblir l’ensemble de l’organisation. Un débat est donc nécessaire pour aborder ces enjeux, en écoutant les préoccupations des agents tout en promouvant un renouvellement nécessaire des équipes. Le collectif des syndicats, représentant les intérêts des jeunes professionnels, appelle à une réflexion sur ces pratiques et sur les moyens d’instaurer un climat de travail plus équitable, où chacun pourra trouver sa place, quel que soit son âge. Alors que le pays prône la valorisation de la jeunesse dans l’administration, avec l’année de la jeunesse, il est essentiel que la DGI et ses leaders prennent les mesures adéquates pour clarifier la situation des départs à la retraite, afin de garantir un avenir prometteur pour les générations futures. La balle est désormais dans le camp des autorités compétentes. Nous y reviendrons dans nos prochaines publications.
Rodrigue Cofye
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