Du 13 au 14 février, se tiendra à Yamoussoukro la première édition des Journées locales des entrepreneurs (JLE). Cet événement vise à positionner Yamoussoukro comme un pôle économique stratégique pour les années à venir. Mme Alphonsine Mala épouse Meya, Commissaire générale des JLE, s’est prêtés à nos questions relatives aux enjeux de cette plateforme qui, sans aucun doute, stimulera les entreprises locales. Entretien…
Pourquoi organiser des Journées Locales des Entrepreneurs dans le District Autonome de Yamoussoukro ?
Merci de m’accorder cette opportunité de m’exprimer aujourd’hui. Yamoussoukro, qui est notre capitale politique, a du potentiel dans de nombreux domaines (humain, culturel, agricole, didactique et social, entre autres). Sur le plan éducatif, Yamoussoukro, en tant que ville-école, abrite d’excellents collèges, lycées et grandes écoles, ainsi que des structures qui accompagnent et stimulent l’entrepreneuriat. Nous sommes un groupe d’entrepreneurs formés à Yamoussoukro par l’IECD (Institut Européen de Coopération et de Développement) et son représentant local, le CIED (Côte d’Ivoire Entreprise et Développement). Ensemble, nous avons décidé d’organiser ces journées. L’objectif global pour cette première édition est de promouvoir le club des entrepreneurs ainsi que ses membres auprès des autorités locales, des pouvoirs publics et des entreprises qui contribuent au développement de la région du Bélier, en particulier à Yamoussoukro et au grand public. À côté de cet objectif global, nous avons également des objectifs spécifiques. Ces journées permettront de s’informer sur les opportunités d’affaires et les procédures pour en bénéficier, de se former sur l’acquisition de marchés et la promotion des TPE et PME, et de créer un cadre de réseautage B to A, B to B et B to C. Nous visons également à promouvoir les compétences, services et produits des différents membres du club.
Quel est le thème retenu pour ces journées ?
Dans un environnement très concurrentiel et en perpétuelle mutation, il est essentiel pour nous, entrepreneurs, de nous tenir à jour et d’innover si nous voulons nous inscrire dans la durée. Le thème retenu pour cette première édition est le suivant : Quelles sont les stratégies et les innovations qui favorisent la croissance entrepreneuriale des TPE et PME pour un District Autonome économiquement plus dynamique ? Deux sous-thèmes accompagneront ce thème principal : 1) Quelles innovations peuvent favoriser la croissance des TPE et PME ? et 2) Quelles stratégies mettre en place pour saisir les opportunités offertes par notre région ?
A partir de quel constat avez-vous ressenti le besoin d’organiser de telles journées ?
Le constat principal est que nous, entrepreneurs locaux formés par une institution ancrée dans notre région, le Bélier, rencontrons des problèmes similaires, notamment la visibilité : nous avons besoin que nos autorités publiques et privées reconnaissent notre rôle en tant qu’acteurs majeurs du développement. Il est également essentiel de créer un cadre d’échange entre les pouvoirs publics, le secteur privé et les entrepreneurs pour résoudre les problèmes de financement. Nous sommes convaincus que nos actions fédérées peuvent solutionner ces défis, et c’est d’ailleurs l’essence de notre slogan : Unissons-nous, développons, ensemble nous bâtissons ! Nous pensons qu’ensemble, nous pouvons stimuler l’écosystème entrepreneurial régional pour créer davantage d’opportunités et renforcer l’économie locale.
Quelles sont les conditions de participation à ces journées ?
La participation est ouverte à tous. Toutes les TPE (Très Petites Entreprises) et PME (Petites et Moyennes Entreprises) ayant transité par le CIED ou l’IECD sont les bienvenues, ainsi que tous les entrepreneurs, qu’ils soient jeunes ou expérimentés, résidant dans la région du Bélier. Les porteurs de projets ayant une idée claire et viable ainsi que les entreprises déjà établies souhaitant développer leur réseau sont également encouragés à participer. Une inscription préalable est requise, avec éventuellement la présentation d’un dossier ou d’une idée de projet.
Qu’attendez-vous des participants à ces journées ?
Nous avons beaucoup d’attentes vis-à-vis de ces journées. Nous espérons qu’ils se mobiliseront massivement pour faire de cet événement une réussite. Nous souhaitons qu’ils s’impliquent activement dans les échanges, les panels et les ateliers, et qu’ils partagent leurs expériences et leurs idées pour enrichir les discussions. Nous espérons également qu’ils sauront saisir les opportunités offertes, tant en termes de formation que de réseautage, d’investissement ou de marchés.
Quelles seront les grandes articulations de ces journées ?
Les journées seront structurées autour de conférences et de panels animés par des experts et des entrepreneurs expérimentés. Des ateliers de formation seront organisés pour développer des compétences pratiques. Il y aura des expositions présentant les produits et services des entrepreneurs locaux, ainsi que des séances de réseautage pour connecter les participants entre eux et avec des partenaires potentiels. Un « pitch » de projets permettra également aux entrepreneurs de présenter leurs idées à d’éventuels investisseurs.
Pensez-vous que les entrepreneurs de Yamoussoukro ont des problèmes spécifiques à exposer au cours de ces journées ?
Absolument. Les entrepreneurs de Yamoussoukro font face à des défis spécifiques, tels que le manque de financement pour les petites entreprises et les porteurs de projets, la faible connexion aux marchés (régionaux, nationaux et internationaux), et la difficulté d’accéder à des formations adaptées à leurs besoins. De plus, nous soulignons la nécessité d’un cadre fiscal allégé pour les TPE afin de favoriser l’entrepreneuriat, car trop de taxes freinent leur développement. Ces journées offriront un espace pour exprimer ces préoccupations et explorer des solutions collectives.
Qu’attendez-vous des autorités de tutelle au cours de ces journées ?
Nous espérons des autorités de tutelle un soutien accru, notamment une implication active dans l’organisation et la promotion de l’événement, ainsi que des annonces ou mesures pour faciliter l’entrepreneuriat. Des subventions pour les porteurs de projets viables, une flexibilité dans l’accès au marché et au crédit, et un assouplissement des délais de paiement pour les TPE et PME qui opèrent généralement sur fonds propres ou à crédit sont également attendus. Nous demandons également une écoute attentive des doléances des entrepreneurs pour orienter les politiques publiques.
Pensez-vous institutionnaliser cet événement ?
Pour cette première édition, notre souhait est de pérenniser les JLE et de les rendre institutionnels. Nous espérons en faire le rendez-vous annuel des entrepreneurs du CIED.
Avez-vous un appel particulier à lancer ?
J’invite tous mes camarades ayant transité par notre maison commune, l’IECD et le CIED, à nous rejoindre pour ces JLE. J’encourage également tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat à se former au préalable en se rapprochant des structures de formation. Enfin, j’invite notre ministère de tutelle et nos autorités publiques et privées locales à nous ouvrir leurs portes pour nous accompagner dans la réussite de cet événement.
Entretien réalisé par
Raymond Alex Loukou
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