La Côte d’Ivoire, bien connue pour sa production de cacao, se positionne aujourd’hui comme un acteur clé dans le domaine de la noix de cajou. Alors que la campagne 2025 s’annonce sous de bons auspices, plusieurs événements marquants soulignent l’essor spectaculaire de cette filière, qui génère des bénéfices économiques considérables pour de nombreux petits producteurs.
La filière de noix de cajou démarre cette nouvelle campagne avec une excellente nouvelle : le prix d’achat de l’anacarde a été fixé à 425 FCFA le kilogramme, en hausse par rapport à 275 FCFA l’année précédente. Cette augmentation représente une bouffée d’oxygène pour les acteurs de la filière, notamment les petits exploitants qui dépendent de cette culture pour leur subsistance.
Ajoutant à cet optimisme, une nouvelle usine de transformation de noix de cajou a récemment été inaugurée à Attinguié. Lors de cette inauguration, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a exprimé l’engagement du gouvernement à créer de la valeur ajoutée par la transformation locale des ressources agricoles. Cet investissement, d’une valeur de 25 milliards de FCFA, illustre une volonté claire de renforcer les capacités de transformation de la filière.
Un leader mondial en pleine croissance
Avec une production annuelle dépassant les 800 000 tonnes, la Côte d’Ivoire est désormais le premier producteur mondial de noix de cajou, surpassant des pays comme l’Inde et le Vietnam. Cette évolution récente est le résultat d’une introduction de la culture de l’anacardier dans les années 1960, suivie d’un essor fulgurant à partir des années 1990. Les conditions climatiques idéales, combinées à des politiques gouvernementales visant à diversifier l’économie, ont assuré la prospérité de cette filière.
Aujourd’hui, la culture de la noix de cajou se concentre principalement dans le nord de la Côte d’Ivoire, notamment dans les régions de Korhogo, Boundiali et Odienné. Cela a permis de créer des emplois pour des milliers de personnes dans les secteurs de la culture, de la transformation, du transport et de l’exportation.
Un impact économique significatif
La filière de noix de cajou joue un rôle vital dans l’économie ivoirienne. Avec plus de 250 000 producteurs impliqués, dont une majorité de petits agriculteurs, la culture de la noix de cajou représente une alternative lucrative à la culture du cacao. En 2020, les exportations de noix de cajou ont rapporté plus de 700 milliards de FCFA (environ 1,2 milliard de dollars), contribuant à l’essor économique du pays.
Le gouvernement ivoirien vise un taux de transformation de 50% des noix de cajou d’ici 2030, avec l’ambition de transformer environ 600 000 tonnes à l’échelle nationale. Cet objectif traduit la volonté d’améliorer la rentabilité de cette filière tout en assurant un meilleur revenu aux producteurs locaux.
La filière de noix de cajou en Côte d’Ivoire est un exemple emblématique de réussite dans le secteur agricole africain. En se positionnant comme un leader mondial, le pays met en lumière le potentiel de ses ressources agricoles à générer des revenus significatifs et à offrir des opportunités durables à ses producteurs. Cette success story mériterait d’être célébrée, car elle illustre non seulement le dynamisme économique de la Côte d’Ivoire, mais aussi sa capacité à transformer ses défis en opportunités pour l’avenir.
Rodrigue Cofye
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