Décennie de réussites et de défis pour la filière anacarde en Côte d’Ivoire : Un bilan satisfaisant  de l’atelier d’évaluation des comités de veille

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L’objectif était clair : dresser un constat des avancées réalisées depuis la création de ces comités en 2015, tout en identifiant les défis persistants qui freinent le plein potentiel de la filière. Les échanges ont également servi à formuler des recommandations concrètes pour améliorer l’efficacité des mécanismes de veille.

Une filière en pleine croissance

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La Côte d’Ivoire, réformée depuis 2013, a su se hisser au rang de leader mondial dans la production de noix brutes de cajou. Avec une production nationale qui a plus que doublé, atteignant 1,2 million de tonnes en 2024 contre 500 000 tonnes en 2013, le dynamisme du secteur est indéniable. La transformation locale, bien qu’encore perfectible, a enregistré une forte progression, avec 344 000 tonnes de noix traitées sur place en 2024, contre seulement 31 000 tonnes une décennie plus tôt.

Cependant, cette croissance est confrontée à des défis majeurs. L’exportation illégale des noix vers les pays voisins, le manque de traçabilité efficace, ainsi qu’une sensibilisation insuffisante des producteurs constituent des freins à une optimisation de la chaîne de valeur. Mamadou Berté, Directeur Général du CCA, a ainsi rappelé l’urgence d’intensifier les efforts pour lutter contre ces pratiques néfastes et assurer une rémunération juste aux producteurs.

Créés par arrêté interministériel en 2014, les comités de veille jouent un rôle crucial dans la régulation de la filière anacarde. Présidés par les préfets, ces comités regroupent diverses parties prenantes locales afin de superviser la commercialisation des produits et de garantir le respect des réglementations. Au cours de l’atelier, les participants ont reconnu les avancées significatives des comités, notamment en matière de structuration de la commercialisation et de contrôle des prix. Cependant, des lacunes demeurent, notamment la nécessité d’améliorer la traçabilité et d’impliquer davantage les sous-préfets et les acteurs locaux.

Une vision stratégique pour l’avenir

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Mamadou Berté a partagé une feuille de route ambitieuse pour la filière à l’horizon 2030, portant sur quatre axes majeurs : assurer une rémunération décente aux producteurs, renforcer la contribution de l’anacarde au PIB national, professionnaliser tous les acteurs de la chaîne de valeur, et améliorer la gouvernance du secteur pour une gestion plus transparente et efficace.

Un projet pour identifier les producteurs d’anacarde a également été lancé afin de cibler plus efficacement les interventions gouvernementales. Cela donnera lieu à une base de données qui facilitera le dimensionnement adéquat des actions à mener.

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L’atelier d’évaluation des comités de veille a représenté un moment crucial pour faire le point sur une filière anacarde en pleine expansion. Avec des recommandations telles que la création de comités sous-préfectoraux et le renforcement des ressources attribuées aux comités de surveillance, la Côte d’Ivoire se donne les moyens d’affirmer son statut de leader mondial tout en assurant une juste répartition des revenus au sein de la filière. Les défis à relever sont nombreux, mais avec une vision claire et un engagement collectif, l’avenir du secteur s’annonce prometteur.

Laussin Koffi Kouakou


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