Les Alertes de la Banque Mondiale : Menaces sur les Marchés Agricoles Mondiaux

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En 2024, l’indice des prix agricoles établi par la Banque mondiale a constaté des hausses significatives notamment dans les prix des boissons comme le café, le cacao et le thé, bien que ces augmentations aient été partiellement compensées par une chute des prix des denrées alimentaires. Les perspectives à court et moyen terme prévoient une baisse de 4 % des prix agricoles en 2025 avant une stabilisation en 2026, mais ces projections sont exposées à des risques multiples.

Le changement climatique constitue une menace majeure. Les vagues de chaleur ont, en 2024, affecté les rendements de nombreuses cultures clés (maïs, riz, soja, blé) à travers diverses régions du monde, de la Chine à l’Union européenne. Les canicules et autres événements climatiques extrêmes sont appelés à s’intensifier, exerçant à la fois une pression sur la production agricole et des poussées inflationnistes sur les prix alimentaires.

Bien que la baisse prévue des coûts énergétiques et des engrais (respectivement -6 % et -2 % en 2025) apporte une opportunité pour les producteurs agricoles, des risques subsistent. Par exemple, des bouleversements géopolitiques dans des régions comme le Moyen-Orient ou une diminution des exportations russes de gaz naturel pourraient inverser cette tendance favorable et aggraver les coûts des intrants.

Les politiques protectionnistes croissantes et les tensions commerciales perturbent les flux internationaux de produits agricoles. De 2018 à 2024, les leçons des diminutions d’exportations de soja entre les États-Unis et la Chine exemplifient les conséquences potentiellement déséquilibrantes sur les marchés mondiaux. De plus, les changements politiques suivant des élections, notamment en 2024, accentuent ces perturbations.

Les produits tropicaux comme le cacao et le café, particulièrement vulnérables à des phénomènes climatiques localisés, subissent des pressions structurelles dues à la concentration géographique et à des cycles d’investissement longs. Parallèlement, les obligations croissantes liées aux biocarburants dans des pays comme le Brésil, l’Indonésie ou l’Union européenne poussent à une augmentation de la demande de matières premières agricoles, augmentant ainsi la pression sur les prix.

Face à ces multiples incertitudes, il est indispensable pour les décideurs, producteurs et acteurs commerciaux de privilégier des stratégies permettant de renforcer la résilience des marchés agricoles. Une meilleure anticipation des risques climatiques, une gestion adaptée des intrants, et une coordination internationale en matière de politique commerciale et climatique sont des éléments essentiels pour préserver la stabilité et la durabilité du secteur.

Aimé Kouassi


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