Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi 19 février 2025 à Abidjan, Pénatirgué Soro, président de l’Association Nationale des Coopératives Agricoles de Côte d’Ivoire (Anacaci), a abordé les enjeux critiques de l’interprofession café-cacao. Cette initiative visait à éclairer les zones d’ombre entourant la mise en place de structures représentatives des producteurs dans cette filière clé de l’économie ivoirienne.
Au cœur des discussions : les conclusions des travaux d’évaluation réalisés auprès de plus de 80 organisations de la filière café-cacao. Ces études avaient pour objectif de déterminer quelles entités étaient en mesure de remplir les critères de représentativité exigés pour constituer des collèges de producteurs. Ces critères incluaient notamment la capacité de justifier plus de 50 % de la production nationale et de représenter plus de 50 % des producteurs.
Cependant, les résultats de cette évaluation ont révélé un constat frappant : aucune organisation n’a été jugée apte à répondre à ces exigences. Pour pallier ce manque, le cabinet Jadès, en partenariat avec le comité technique, a préconisé la création d’unions régionales de coopératives destinées à former une fédération véritablement représentative.
Un processus contesté
Cette proposition n’a pas fait l’unanimité. Alors que certains acteurs du secteur ont plaidé pour le regroupement des structures historiques afin de satisfaire les critères demandés, d’autres ont estimé qu’il valait mieux accorder du temps aux organisations existantes pour se consolider. Depuis la restitution officielle des résultats le 22 juin dernier, aucune action concrète n’a été entreprise par le comité technique. Aucune convocation, ni aucun plan d’action n’a été communiqué aux parties concernées.
Entre-temps, une nouvelle organisation a été formée de manière inattendue avec pour ambition de combler le vide laissé par cette absence de suivi. Or, il est apparu que des membres de cette structure faisaient déjà partie des entités précédemment évaluées. Cette situation a suscité des interrogations sur la neutralité du comité technique, pointé du doigt pour son rôle dans la mise en place de cette nouvelle organisation sans consultation préalable.
Les demandes des organisations
Face à ce climat de confusion et au sentiment d’opacité qui domine, les organisations de la filière café-cacao formulent deux revendications majeures, elles veulent que le comité technique communique clairement sur l’état d’avancement du processus de création de l’interprofession. Que les 3 500 coopératives actives dans ce secteur restent vigilantes et unies pour éviter les manipulations.
Les organisations insistent sur l’importance d’une interprofession dirigée par des entités véritablement représentatives des producteurs et de la production. Cet élan collectif doit être préservé pour continuer à nourrir l’esprit de solidarité et de développement.
Une assemblée générale en préparation
Dans les semaines à venir, une assemblée générale regroupant les coopératives, les organisations de producteurs et les propriétaires terriens sera convoquée. Cette rencontre aura pour but, entre autres, de désigner un président et de déterminer les représentants des collèges de producteurs ainsi que de l’interprofession. À cette occasion, un plan stratégique sera également soumis pour garantir un avenir durable à cette filière essentielle.
Les responsables du secteur dénoncent une évaluation précipitée et un processus décisionnel opaque qui risquent de compromettre la stabilité et le développement de la filière café-cacao. Ils appellent à une gestion fondée sur la concertation et exigent des explications claires de la part du comité technique concernant les décisions déjà prises et celles à venir.
Dans le contexte actuel, l’unité des acteurs de la filière est primordiale pour défendre leurs intérêts communs. Plus que jamais, ils exhortent les coopératives à rester mobilisées et à s’impliquer activement dans ce processus crucial pour l’avenir de cette industrie stratégique pour la Côte d’Ivoire.
Aimé Kouassi
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