Un nouveau rebondissement s’ajoute à l’affaire des lotissements illégaux sur le site des 541 hectares, dont l’Arrêté de Concession Définitive (ACD) est détenu par le Fonds de prévoyance militaire (FPM). Le Président-Directeur Général de l’entreprise SOPHIA S.A, M. Touré Ahmed Bouah, a officiellement porté plainte auprès du procureur de la République contre Meité Lassana et plusieurs autres personnes impliquées.
Cette décision intervient après une campagne de diffamation orchestrée contre lui sur les réseaux sociaux par les mis en cause. Au-delà de l’atteinte à son image, il dénonce également des actes plus graves, notamment l’occupation illégale de la propriété de SOPHIA, la destruction de biens, ainsi que des agressions physiques sur son personnel.
Le litige foncier en question remonte à plusieurs années et concerne une parcelle de 910 hectares située dans la zone industrielle PK24. Cette terre, appartenant légalement au FPM, est aujourd’hui au cœur d’un conflit opposant les autorités militaires aux acteurs d’un lotissement clandestin, soutenu et financé par des membres influents du village d’Akoupé-Zeudji, dont l’honorable Kadjo Raphaël. Ce n’est pourtant pas la première fois que des tensions éclatent sur ce site. Déjà en 2003, sous l’impulsion du chef de village de l’époque, l’honorable Agoussi Jules, une initiative de lotissement avait abouti quatre ans plus tard à l’obtention d’un ACD au profit du FPM. Mais après le rejet d’une nouvelle demande d’ACD par le ministère de la Construction, certains acteurs du lotissement illégal ont engagé une procédure judiciaire contre le FPM et SOPHIA. Après six ans de bataille judiciaire, la justice a tranché en faveur du FPM, infligeant même des peines de prison à certains promoteurs du lotissement frauduleux.

Malgré cette décision de justice, l’affaire ne s’est pas arrêtée là. Déterminés à s’accaparer ces terres, certains protagonistes ont mis en place de véritables groupes armés qui terrorisent tous ceux qui tentent d’accéder au site, qu’il s’agisse des partenaires du FPM, des clients ou du personnel de SOPHIA. Un climat de violence s’est installé, transformant la zone en un véritable champ de tension où l’autorité de l’État semble affaiblie.
Dans cette situation, le Fonds de Prévoyance Militaire, pourtant détenteur légitime du titre foncier, semble avoir baissé les bras, laissant SOPHIA et ses partenaires livrés à eux-mêmes. Ce désengagement ne fait qu’aggraver l’insécurité et compromettre des investissements majeurs. En effet, depuis2023, des opérateurs chinois ont acquis 100 hectares sur les 541 hectares du site, injectant un montant de six milliards de francs CFA, soit 50 % du prix d’achat. Ces fonds ont été redistribués aux ayants droit coutumiers et aux autres bénéficiaires. Pourtant, malgré cet accord, les investisseurs n’ont toujours pas accès à leurs terrains, le FPM ne parvenant pas à les débarrasser des occupants illégaux.
Face à cette impasse, les opérateurs chinois expriment leur frustration et dénoncent un environnement hostile aux affaires. Une situation qui, si elle perdure, risque de ternir l’image du pays et de refroidir d’autres investisseurs potentiels.
Confrontée à ces enjeux, l’entreprise SOPHIA et son PDG, Touré Ahmed Bouah, appellent les autorités à réagir. Selon eux, il est impératif de restaurer l’ordre et de garantir la sécurité des investisseurs, afin d’éviter que cette affaire ne porte un coup dur à l’attractivité économique du pays.
Julien Koffi
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