Vers une Accélération de l’Intégration Économique Africaine ?
Une Initiative Stratégique pour l’Industrialisation et l’Emploi
L’Éthiopie a réalisé des investissements stratégiques significatifs en faveur de l’intégration régionale. Parmi ceux-ci, ses importants investissements dans les infrastructures de transport et dans l’énergie, comme le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti et le Grand barrage de la Renaissance Ethiopienne, positionne le pays comme un acteur clé de la coopération énergétique régionale.
Dans son discours d’ouverture, la Ministre d’État Éthiopienne des Finances, Semereta Sewasew, a mis l’accent sur l’urgence de maximiser le potentiel économique du Continent à travers l’intensification des échanges commerciaux intra-Africains. Pour elle, la ZLECAf ne se limite pas à un cadre juridique. Elle constitue une initiative transformatrice visant à renforcer les liens économiques entre les pays Africains. Comment ? « En facilitant les échanges, en harmonisant les politiques et en supprimant les obstacles, nous pourrons accélérer l’industrialisation, stimuler la création d’emplois et réduire la pauvreté, soit autant de priorités inscrites dans l’Agenda 2063 pour le développement durable de l’Afrique. » Estime-t-elle.
Elle souligne, toutefois, qu’il existe des défis majeurs entravant la mise en œuvre de l’accord. Elle cite, par exemple, le déficit en infrastructures, les contraintes de financement et les écarts de capacités entre les États membres, etc. C’est pourquoi, elle appelle les experts à proposer des recommandations concrètes, afin d’assurer un impact réel de la ZLECAf, en particulier sur les femmes, les jeunes et les PME, moteurs de la croissance Africaine.
Renforcer l’Indépendance Économique Africaine
Clairement, le développement des infrastructures apparaît comme un élément essentiel pour exploiter pleinement le potentiel de la ZLECAf. Or, pour l’heure, les chiffres indiquent que 411 milliards de dollars sont nécessaires pour moderniser les réseaux de transport en Afrique (chemins de fer, flotte maritime, secteur logistique, etc.).
De plus, aujourd’hui, le commerce intra-Africain ne représente que 14,4 % du commerce total du Continent. Selon les estimations de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), une réduction des barrières tarifaires et non tarifaires pourrait augmenter ces échanges de 45 %, d’ici 2045.
Rappelant le rôle stratégique de la ZLECAf, en tant que levier de transformation économique et du renforcement du poids de l’Afrique sur la scène internationale, le Secrétaire Exécutif Adjoint de la CEA, Hanan Morsy considère donc que « l’Afrique doit réduire sa dépendance aux importations, en exploitant pleinement ses capacités de production locales, notamment dans des secteurs clés comme les engrais et le pétrole raffiné. »
Une Conférence Déterminante pour l’Avenir Économique du Continent
La Conférence des Ministres Africains des Finances, de la Planification et du Développement Économique demeure l’un des principaux forums de dialogue et d’échange sur les grandes orientations économiques du Continent. Elle réunit ministres, gouverneurs de banques centrales et experts pour définir des stratégies concrètes en faveur d’une croissance durable et inclusive en Afrique.
D’après le Président sortant de la Conférence des Ministres Africains des Finances, représentant le Zimbabwe à cette rencontre, grâce au soutien de la CEA, des avancées notables ont été réalisées, en 2024, dans des domaines clés tels que la stabilité macroéconomique, la planification du développement et l’industrialisation. Cependant, il souligne qu’un système financier mondial plus équitable est essentiel pour permettre à l’Afrique de tirer pleinement parti des opportunités offertes par la ZLECAf.
Avec la mise en œuvre accélérée de la ZLECAf, l’Afrique s’engage résolument vers une nouvelle ère d’intégration économique, où le commerce intra-Africain deviendra un pilier central de son développement et de son autonomie économique.
Julien Koffi
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