Dans le cadre d’un nouveau durcissement de sa politique commerciale, l’administration Trump a imposé un droit de douane de 21 % sur les importations de cacao brut en provenance de la Côte d’Ivoire. Une décision qui secoue le marché mondial du cacao et menace directement les revenus de milliers de producteurs ivoiriens.
Premier producteur mondial de fèves de cacao, la Côte d’Ivoire exporte près de 40 % de sa récolte vers l’Europe et l’Amérique du Nord. L’imposition de ce tarif par les États-Unis, justifiée par la Maison Blanche comme une mesure de « rééquilibrage commercial », vise également d’autres produits agricoles venant de pays en développement.
Des conséquences directes sur la compétitivité
Pour les exportateurs ivoiriens, cette taxe représente une perte de compétitivité immédiate. « Avec cette surtaxe, notre cacao devient moins attractif sur le marché américain. Cela pourrait entraîner une baisse de nos parts de marché au profit d’autres producteurs comme l’Équateur ou certains pays asiatiques », s’alarme un représentant du Conseil Café-Cacao à Abidjan.
Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir : les cours du cacao ont fléchi à New York dès l’annonce de la mesure, les investisseurs anticipant une baisse de la demande américaine pour le cacao ivoirien.
Un risque social majeur pour les planteurs
Sur le terrain, l’inquiétude grandit parmi les quelque 800 000 petits producteurs ivoiriens, dont les revenus dépendent fortement de la stabilité des prix à l’export. « Nous ne comprenons pas pourquoi notre produit est ciblé. Nous ne pouvons pas absorber cette perte. Si le prix baisse, nous ne pourrons pas faire vivre nos familles », déclare Amadou Koné, planteur dans la région de Soubré.
Réactions diplomatiques et appels à la négociation
Le gouvernement ivoirien, par la voix du ministère du Commerce, a exprimé son « profond regret » face à cette décision unilatérale, appelant à « un dialogue constructif » avec Washington. La mesure pourrait également relancer les discussions au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la protection des filières agricoles des pays en développement.
Des répercussions aux États-Unis également
Du côté américain, les consommateurs pourraient ressentir l’effet de cette politique commerciale dans leurs rayons de supermarché. Plusieurs fabricants de chocolat et de confiseries, comme Hershey et Mars, ont déjà alerté sur une possible hausse des prix de vente, provoquée par la hausse du coût des matières premières.
Cette nouvelle barrière tarifaire jette une ombre sur les relations économiques entre Washington et Abidjan. Alors que les producteurs ivoiriens luttent déjà contre les effets du changement climatique et les fluctuations du marché, cette mesure vient ajouter un nouvel obstacle à la durabilité de la filière cacao. Reste à savoir si un compromis diplomatique pourra être trouvé avant que les répercussions ne deviennent irréversibles.
Aimé Kouassi
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