Dans un monde où la criminalité économique et financière devient de plus en plus complexe et difficile à enrayer, notamment en raison de la fragmentation économique croissante et des avancées technologiques rapides, le cabinet de conseil Secretariat International vient de publier la première édition de son « Economic Crime Index ».
Ce nouvel indice évalue les niveaux de risque liés à la criminalité économique et financière dans 177 pays, en s’appuyant sur des données issues de trois références mondiales : le Basel AML Index (blanchiment de capitaux), l’indice de perception de la corruption de Transparency International, et l’indice de criminalité organisée de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC).
Méthodologie et niveaux de risque
Les pays obtiennent un score de 0 à 4 points, où 0 représente un risque minimal et 4 un risque élevé. Quatre catégories sont ainsi définies :
- Titans transparents (0 à 1,53 point) : pays dotés d’un solide cadre réglementaire et d’une application efficace des lois.
- Acteurs vigilants (1,54 à 2,18 points) : pays engagés dans la lutte contre la criminalité économique malgré certaines lacunes.
- Réformateurs réactifs (2,19 à 2,83 points) : pays confrontés à des faiblesses réglementaires et à une application insuffisante des lois.
- Retardataires en matière de réglementation (2,84 à 4 points) : pays où la corruption est généralisée et les mécanismes de contrôle peu efficaces.
Les bons élèves africains
Aucun pays africain ne figure parmi les « Titans transparents ». Toutefois, onze pays du continent se retrouvent dans la catégorie « Acteurs vigilants », signe d’un engagement notable dans la lutte contre la criminalité économique :
- Seychelles – 22e mondial, 1,61 point (meilleur score africain)
- Botswana – 37e ex aequo
- Île Maurice – 37e ex aequo
- Cap-Vert – 51e
- Namibie – 52e
- Sao Tomé-et-Principe – 59e
- Rwanda – 61e
- Tunisie – 68e
- Maroc – 75e
- Zambie – 81e
Les plus à risque
À l’opposé du spectre, les pays les plus exposés à la criminalité économique en Afrique sont :
- Somalie – 171e mondial
- République Démocratique du Congo (RDC) – 173e
- Soudan du Sud – 176e
Un défi mondial croissant
Au niveau mondial, la Finlande arrive en tête du classement avec un score de 1,01, suivie par le Danemark, l’Islande, le Luxembourg et l’Estonie. Les États-Unis se classent 45e avec un score de 1,85, tandis que la Chine est loin derrière, à la 143e position.
Le rapport met en garde contre une hausse attendue des flux financiers illicites, estimés à 6000 milliards de dollars d’ici 2030, contre 4500 milliards en 2024. Blanchiment d’argent, corruption, fraude et manipulations de marché continuent de proliférer, stimulés par la montée des actifs virtuels, de la finance décentralisée (DeFi), et par l’utilisation de technologies comme l’intelligence artificielle et le machine learning.
Aimé Kouassi
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