L’Hôtel Onomo d’Abidjan Airport a accueilli ce vendredi 25 avril, le traditionnel séminaire bilan de la Direction Générale des Impôts (DGI), présidé par Vassogbo Bamba, Directeur de cabinet adjoint, représentant le Ministre des Finances et du Budget, Coulibaly Adama. Une rencontre décisive au cours de laquelle les résultats du premier trimestre ont été analysés, et les perspectives du second trimestre 2025 tracées avec un objectif de mobilisation accrue autour d’un thème central : « L’apport du renseignement dans la mobilisation des recettes fiscales. »
Un premier trimestre prometteur malgré un léger écart
En ouverture, le Directeur général de la DGI, Ouattara Abou Sié, a dressé un bilan honorable des trois premiers mois de l’année. Avec 1 107,3 milliards FCFA recouvrés pour un objectif fixé à 1 116,8 milliards, la DGI affiche un taux de réalisation de 99,1%, soit un écart d’environ 9 milliards FCFA. Un résultat que le Directeur général qualifie de « très peu » en dessous de la cible, soulignant qu’il s’agit là d’« une source de motivation » plutôt qu’un échec.
« Le défi pour le deuxième trimestre est encore plus ambitieux », a-t-il déclaré. En effet, l’objectif est désormais porté à 1 543 milliards FCFA, soit une hausse de 24,9% par rapport au 2e trimestre 2024. Pour y parvenir, la DGI entend activer plusieurs leviers internes, à commencer par l’exploitation intelligente du renseignement fiscal.
Le renseignement, pilier de la performance fiscale
Le thème de cette année illustre un virage stratégique de l’administration fiscale ivoirienne : l’intégration accrue du renseignement dans les processus de contrôle et de recouvrement. À travers son discours, Ouattara Abou Sié a clairement exprimé la volonté de la DGI d’aller au-delà des méthodes classiques, en mettant l’accent sur le croisement des données, la collaboration inter-administrations, et surtout l’usage de technologies innovantes.
La révélation du jour ? La DGI utilise désormais des drones dotés de la technologie LIDAR, capables de cartographier en trois dimensions les bâtiments, parcelles, et même le sous-sol. Ces équipements, jusqu’ici inédits dans le champ fiscal ivoirien, permettront de détecter les constructions non déclarées et de renforcer le contrôle de la fiscalité foncière.
Autre axe fort : la coopération entre administrations (douanes, services de marchés publics, partenaires internationaux), qui permet un meilleur suivi des flux de marchandises et de capitaux. « Celui qui détient l’information détient le pouvoir », a rappelé le DG, illustrant l’enjeu de traçabilité des conteneurs importés ou des transferts financiers vers l’étranger.
Une administration ouverte mais ferme
Interrogé sur une éventuelle augmentation de l’impôt foncier, M. Ouattara a été catégorique : « Non, il n’y a pas eu d’augmentation d’impôts. » Il en a profité pour rappeler que la DGI est une administration ouverte, disposée à traiter toutes réclamations en bonne et due forme, mais également résolue à défendre ses méthodes et l’image de l’État contre les rumeurs et critiques infondées.
« La DGI est une maison de verre », a-t-il affirmé, insistant sur la transparence de ses procédures et la possibilité, pour tout contribuable, de faire valoir ses droits dans le cadre légal.
Des perspectives ambitieuses
Pour le second trimestre, les orientations de la DGI reposent sur cinq piliers : la poursuite de la digitalisation, la qualité des ressources humaines, le renforcement des services, l’application des mesures fiscales prévues pour 2025, et la communication proactive.
En marge du thème principal, les participants ont aussi échangé sur des sujets d’actualité, comme la taxation du tabac selon les normes internationales, et les innovations liées au nouveau statut général de la Fonction Publique.
Au terme de cette rencontre stratégique, la Direction Générale des Impôts s’affiche résolument tournée vers l’innovation, la collaboration et l’efficience. Le cap est clair : mobiliser toutes les ressources disponibles, y compris le renseignement, pour atteindre et dépasser les 1 543 milliards FCFA de recettes attendues d’ici fin juin 2025.
Aimé Kouassi
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